Comme à l'accoutumée, les premiers jours de l'Aïd El Fitr se caractérisent par une sensible baisse d'activité des commerces qui ignorent les règles élémentaires des prestations de services. Malgré les récurrentes instructions du ministère du Commerce et les campagnes de sensibilisation lancées par l'UGCAA, plusieurs locaux commerciaux sont toujours fermés à Alger, une semaine après la fête religieuse. La plupart des restaurants populaires, les fast-foods, les marchands de brochettes et merguez, les pizzerias et les boulangeries ont les rideaux baissés. Cette situation est jugée « dramatique » par certains. Elle pénalise les travailleurs qui ont l'habitude de les fréquenter pour se restaurer à midi. Durant la journée d'hier, de longues files d'attente étaient visibles chez les quelques boulangers ayant travaillé. Les plus impatients se rabattent sur le pain traditionnel proposé par des gamins à proximité des boulangeries et des pâtisseries. « La tension est restée la même comme durant les deux premiers jours », relève un citoyen. Les quelques fast-foods ouverts étaient pleins de monde et assuraient un service aléatoire. A la rue Chaïb Ahmed (ex-Rue de Tanger) dans la commune d'Alger-Centre, seulement deux restaurants et deux boulangers étaient ouverts, alors que les quelques fruits proposés étaient plutôt disponibles dans les étals anarchiques. Il faut attendre au moins une demi-heure pour s'attabler ou acheter un pain. Les habitués les plus chanceux se contentent de sandwichs les autres se débrouillent des repas froids en prenant de la galette et du fromage. Certains se contentent des fruits vendus à des prix exorbitants. Au niveau de la Rue Bab Azzoun, dans la basse Casbah, la situation n'était pas meilleure. Les quelques pizzerias ouvertes étaient bondées de monde, alors que le nombre de commerces ouverts était insignifiant. « Cette situation n'a pas pénalisé uniquement les habitants de la capitale, les passagers et les travailleurs étaient pris au piège », dira un employé de banque vivant seul à Alger. Un autre fonctionnaire dans la wilaya d'Alger estime qu'« il est inacceptable que la plupart des commerces restent fermés 6 jours après l'Aïd et que les services de tutelle ne prennent pas la moindre mesure ». Indigné, il s'est offert des hamburgers, une boîte de conserve et s'est dirigé vers son lieu de travail. Les boulangeries fonctionnent au ralenti car les ouvriers ne sont pas encore revenus du bled. Les marchands de fruits et légumes ont leurs étals désespérément vides puisque les mandataires préfèrent prolonger leurs jours de congé et ne vont pas se ravitailler dans les autres wilayas du territoire national réputées pour l'abondance et la disponibilité des produits agricoles. De temps à autre, les habituelles camionnettes traversent les cités et quartiers de la capitale en proposant des fruits et légumes de saison. En attendant le retour « à la normale » chacun se débrouille comme il peut pour assouvir sa faim.