Malgré les accusations de violation, la trêve - entrée en vigueur le 27 février dernier - semble être respectée. Hier, les équipes humanitaires des Nations unies ont réussi à livrer de l'aide à l'une des villes assiégées de Syrie. L'ONU portera assistance dans les prochains jours à 154.000 personnes vivant dans des localités assiégées. Des aides ont déjà été envoyées à deux reprises vers plusieurs localités assiégées. Selon le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al-Hussein, plus de 450.000 personnes sont prises au piège dans des villes et villages de Syrie, et parfois depuis des années . La nourriture, les médicaments et d'autres produits d'aide d'urgence sont bloqués de façon répétée. Des milliers de personnes risquent de mourir de faim. Dans certaines régions, il y a de graves pénuries d'eau. La situation est des plus catastrophiques. Une réalité qui fait dire au chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, que la résolution des problèmes humanitaires et la restauration du pays détruit par la guerre ne seront possibles que grâce au maintien d'un cessez-le-feu durable et à la mise en place d'un dialogue intersyrien sur l'avenir du pays ravagé par près de cinq années de guerre ayant fait près d'un demi-million de morts alors que la moitié de la population est hors de son foyer. Le maintien de la trêve est pour l'heure la solution la plus indiquée pour faire taire les armes. Le président syrien Bachar al-Assad s'est engagé à œuvrer pour son respect. « Nous ferons ce qui dépend de nous pour que tout cela fonctionne », a déclaré le président syrien dans une interview à la télévision publique allemande. Il propose « un retour à la vie civile » aux groupes de l'opposition armée qui déposent les armes en leur accordant « une amnistie complète ». « La chose la plus importante pour moi, légalement et constitutionnellement, en me fondant sur l'intérêt du peuple syrien et les principes qui régissent tout Etat, c'est que l'on n'est pas autorisé en tant que citoyen à détenir des armes à feu et à porter atteinte aux gens ou aux biens », souligné le président syrien. Il affirme que malgré les violations de la trêve, l'armée syrienne s'est abstenue de toute représailles pour maintenir les chances de survie de l'accord. Tout en qualifiant de « désastre humanitaire » la situation de la population syrienne, il a démenti les informations selon lesquelles ses troupes empêcheraient la livraison de vivres ou de médicaments dans les zones contrôlées par l'opposition. Comment pourrions-nous priver ces zones de vivres alors que nous ne parvenons pas à empêcher l'approvisionnement en armes », s'est-il demandé.