Le cabinet d'expertise Halfaoui a organisé, hier au siège de la Safex, à Alger, en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie ainsi que le REME, (Réseau maghrébin pour l'environnement), un séminaire international sur la sécurité industrielle et les infrastructures. Plusieurs experts algériens et étrangers - de France notamment - ont parlé globalement de la question du management du risque dans l'entreprise, de la sécurité des canalisations, des ouvrages de circulation routière, des produits dangereux et des normes européennes en vigueur… Selon M. Halfaoui, lui-même expert en la matière, en Algérie, il y a un manque en matière de «règlementation spécifique qui détermine par exemple les plans d'intervention dans les tunnels» où il y a effectivement des risques d'accident ou d'incendie. Il y a, reconnaît-il, «beaucoup de choses à faire» et plus particulièrement dans le domaine de la formation où l'on espère arriver à «lancer avec nos partenaires un Institut supérieur de gestion du risque». M. Halfaoui regrette «l'absence d'une démarche commune pour les pouvoirs publics algériens» face à la gestion du risque. Car, ajoute-t-il, on constate l'existence d'au moins «trois ministères qui s'occupent du risque via leur département respectif», à savoir le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, le ministère de l'Intérieur qui exerce une tutelle sur la Protection civile, et enfin le ministère de l'Energie et des Mines, mais jamais ceux-ci «ne se sont réunis autour de la problématique», dit-il. L'expert algérien cite un autre cas de risque, celui qui est interne au management de l'entreprise. Un exemple récent, l'erreur dans le conditionnement du médicament Rumafed à Saidal. Pour le cabinet Halfaoui, «il y a des compétences algériennes en la matière et nous pouvons, si besoin est, solliciter l'expertise internationale» pour sensibiliser au risque et adopter des normes en rapport. Aujourd'hui, outre le secteur pétrolier, avec le passage de milliers de km de canalisations d'hydrocarbures et de gaz, il faut ajouter aussi la manipulation des produits dangereux. LA PREVENTION, UN IMPERATIF Le cabinet algérien a déjà réalisé une étude spécifique sur les trois nouveaux tunnels de Melbou-Bejaia, présentée lors de ce séminaire par M. Locif Yahiaoui, ingénieur en environnement et aménagement. Toutefois, c'est la question de la réglementation ou plus exactement de «l'architecture juridique en la matière» qui pose problème car «restée jusque-là incomplète», observe un autre expert du cabinet Halfaoui, M. Nabil Mokrani. Enfin, dans la panoplie des risques, il ne faut pas oublier un autre aspect qui a été mis en débat, c'est la construction autour des installations industrielles et qui comporte un grand risque chez avec la concentration de certains complexes dans les espaces urbains même. Pour les produits dangereux, la nouvelle norme européenne dite Reach qui a identifié 3400 substances chimiques dangereuses en termes de santé et d'environnement est intéressante pour les industriels algériens. Celle-ci recommande strictement que ces produits soient bien «encadrés et puissent bénéficier d'une utilisation plus sûre».