Le 10e salon de l'optique et de la lunetterie, qui s'est ouvert, jeudi dernier, au Palais des expositions, aux Pins maritimes (pavillon Behdja), à Alger, et qui prendra fin aujourd'hui, a vu la participation de 30 fabricants nationaux et étrangers, de distributeurs et d'importateurs. L'objectif premier de ce salon est « d'aller vers un rapprochement entre les opérateurs de cette filière pour qu'ils puissent répondre aux exigences des médecins des secteurs public et privé », a indiqué Rachid Hassas, général manager de RH International Communication, organisateur de l'événement. Cette rencontre constitue, dit-il, « une opportunité pour les professionnels du secteur leur permettant d'établir des relations et de créer une plateforme de partenariat en mesure de développer cette activité ». Ce salon a également pour objectif de « dynamiser la profession et d'harmoniser les discussions entre les différentes filières de la santé et ceux de la formation, et mettre en valeur les dernières technologies tant au niveau des équipements pour ophtalmologistes que pour opticiens », dit-il. Il espère que ce salon pourra aboutir à « la réactivation » de l'Association des opticiens lunetterie algérienne créée en 1996. Les opticiens ont grand intérêt à redynamiser cette association, selon lui, car « tant qu'il n'y a pas cette force, tout le monde peut s'improviser opticien », affirme-t-il. Le marché informel de la lunetterie fait des ravages à la santé publique. Les consommateurs qui, par ignorance ou par souci de faire des économies, préfèrent acheter au marché parallèle en raison des prix accessibles en payent les frais. La monture coûte entre 200 et 800 DA. Chez l'opticien, il est impossible de trouver une monture à moins de 2.500 DA. Certes, la différence est de taille mais le danger est réel, les risques qu'encourent les utilisateurs de ces lunettes sont grands parce qu'elles sont fabriquées avec des matériaux bas de gamme et ne sont pas traitées, d'après Abderrahmane Merzougui, opticien et distributeur d'accessoires et matériels d'optique de Briot Algérie. Selon lui, ces montures sont cancérigènes et provoquent des allergies (eczéma). « C'est le traitement du métal qui coûte cher et non la monture. Le métal non traité s'effrite et entre dans les pores », a-t-il fait savoir. Un producteur de verres ophtalmiques a affirmé, pour sa part, que le verre progressif demeure « une solution optimale étant donné qu'il restitue une vision nette et précise à toutes les distances ». Ce qui encourage aussi les usagers à opter pour des montures de mauvaise qualité, c'est le remboursement quasiment nul de la Sécurité sociale. Le remboursement est de 35 DA pour le verre et 80 DA pour la monture, quel que soit le prix d'achat. « Les opticiens plaident pour une révision des tarifs de remboursement. Il faut rectifier les remboursements pour inciter les gens à rechercher la qualité », a indiqué un opticien. Saïd Optic, représentant exclusif de la marque turque Prestij Optik, propose des produits de dernière technologie. Il dénonce le manque de contrôle au niveau des ports puisque ces produits arrivent par containers. « Il faut faire barrage à cette activité illégale si l'on veut préserver la santé des citoyens », dit-il. Une large gamme de lentilles de contact, de verres progressifs anti-allergie, antibactérien, d'instruments d'optique et accessoires est présentée dans cette édition. Il y a également les lunettes de soleil dont les verres portent atteinte à la vue qui sont vendus à même les trottoirs. « Non seulement, ces lunettes ne protègent pas contre les UVA, UVB mais endommagent les yeux », avoue un opticien mettant en garde les usagers contre ces produits. Il existe 1.475 boutiques d'optique en Algérie dont 30% ont leur agrément et 20% ont leur carte d'artisanat. Neuf fabricants de verre font du surfaçage. En marge du salon, des conférences sont programmées.