Les ministres de la Culture algérien, Azzedine Mihoubi, et égyptien, Hilmi Enemnem, ont convenu, hier à Alger, de « renforcer » les relations de coopération dans les différents domaines culturels à travers des « projets sur le terrain » en archéologie, cinéma, théâtre et édition. « Des équipes d'archéologues égyptiens effectueront en Algérie des études et fouilles dans certaines régions qui renferment des tombes et des pyramides, en étroite collaboration avec des équipes algériennes », a indiqué Mihoubi lors d'une rencontre avec son homologue égyptien actuellement à Alger en tant qu'invité d'honneur de la 21e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila). Il a affirmé que ces tombes nécessitent une « recherche approfondie menée par des experts », soulignant que l'expérience égyptienne « est avérée en matière de tombes et pyramides ». L'Algérie « a besoin de cette expérience », a-t-il encore dit. L'Algérie compte un nombre important de tombes pyramidales, à l'instar d'Al Ajdar de Tiaret, qui sont des mausolées berbères qui remontent aux premiers siècles après Jésus-Christ. Par ailleurs, Mihoubi avait annoncé récemment l'existence d'un projet au niveau de son département ministériel qui vise à les classer patrimoine de l'humanité universel. L'Algérie compte aussi le tombeau royal de Maurétanie de Tipasa, surnommé localement « Qabr erroumia », construit par le roi Juba II à une époque sur laquelle ne s'accordent pas les archéologues en hommage à la mémoire de son épouse égyptienne Cléopâtre Séléné. Le ministre a souligné « l'importance de la promotion de la coédition » et la nécessité de faire connaître le mouvement culturel et littéraire algérien en Egypte et vice versa ». Mihoubi a, par ailleurs, indiqué que la coopération dans le domaine du cinéma se traduira « par la coréalisation d'un ou de deux grands films en rapport avec l'histoire ancienne ou moderne des deux pays » et à travers la formation en matière de montage et de réalisation et dans d'autres domaines, vu « l'expérience dont jouit l'industrie cinématographique égyptienne ». Le ministre égyptien a affirmé, pour sa part, l'importance que cette coopération soit « institutionnelle et permanente », soulignant la « nécessité de l'élargir » à l'édition, au cinéma, à l'opéra, à la recherche et à la formation dans le domaine archéologique. Il a indiqué que des conférences sur les personnalités historiques qui « constituaient un trait d'union » entre les deux pays, à l'instar de l'Emir Abdelkader, de l'imam Mohamed Abdou et le cheikh d'El Azhar, Mohamed El-Akhdar Hussein, d'origine algérienne, ont été organisées. Enemnem, qui est arrivé samedi dernier à Alger, s'est félicité que son pays ait été choisi comme invité d'honneur du 21e Sila, appelant à « davantage de coopération bilatérale dans le domaine de l'édition et à faire connaître les jeunes auteurs des deux pays ». L'Algérie sera l'invitée d'honneur de la 49e édition du Salon international du livre du Caire en 2018.