« L'enseignement inclusif pour l'intégration sociale en Algérie : réalité et perspectives à la lumière des expériences aguerries », organisé par l'université de Béjaïa, en partenariat avec la Cellule d'accompagnement, de sensibilisation, d'appui et de médiation (Casam). Cet évènement, qui se tient à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des personnes handicapées, le 3 décembre de chaque année, telle que proclamée en 1992 par les Nations unies. Cette problématique s'est naturellement imposée avec la confrontation des structures d'enseignement à l'arrivée d'un flux de personnes aux besoins spécifiques de plus en plus nombreuses, leur imposant de s'adapter à travers des mécanismes et méthodes pour assurer le droit à l'égalité des chances, au même titre que le reste de la communauté estudiantine. Ainsi, en 2011, l'université de Béjaïa accueillait 25 étudiants en situation d'handicap, contre 65 en 2016. Le recteur de l'université de Béjaïa, mettant en exergue, lors de son allocution, les efforts de son institution dans la mise en place d'un enseignement inclusif par l'accompagnement et le soutien des étudiants en situation spécifique, tout en rappelant que 80 personnes étaient actuellement prises en charge par la Casam, a estimé nécessaire d'aller vers un renforcement des dispositifs et d'encourager la recherche dans le but d'instaurer et de pérenniser cet enseignement inclusif. Un souci partagé par le wali qui, dans son intervention, a rappelé qu'en Algérie, il y a quelque deux millions de personnes atteintes d'une forme quelconque de handicap et qu'il est nécessaire aujourd'hui que les politiques déployées mettent plus l'accent sur la personne que sur le handicap. Deux conférences ont été données lors de la séance d'ouverture, l'une du Dr Khaled Abdeslam (université Alger 2) qui a présenté les résultats d'une enquête menée sur un échantillon de 30 personnes, tandis que la seconde a été développée par Serge Thomazet (université Blaise-Pascal, France) qui s'est attaché à montrer le changement de paradigme de la société vis-à-vis des personnes aux besoins spécifiques, passant d'une attitude ségrégationniste à travers un enseignement séparé, puis tendant à l'intégration, avant d'évoluer vers une école inclusive, c'est-à-dire qui ne fait désormais aucune différence entre les apprenants. Avant, c'était à l'handicapé de faire face à ses problèmes. Aujourd'hui, c'est à l'école, aux institutions en général, que revient de trouver les solutions à cette frange afin qu'elle s'insère de la façon la plus naturelle dans la société. Toutefois, dans la réalité, les choses évoluent moins vite, même si, que ce soit sur les plans éthique, légal ou économique, tout appelle à la mise en place et à la généralisation de cette école inclusive. Le conférencier estime que la solution doit être trouvée collectivement. Si l'université organise cet évènement, avec la participation de plusieurs associations, il est intéressant de relever qu'il a été entièrement financé par des entreprises et des donateurs. C'est un indicateur révélateur de l'éveil à cette problématique au sein de la société. A travers ce séminaire, qui se poursuit également aujourd'hui, l'université de Béjaïa vise, quant à elle, d'atteindre deux objectifs : réaliser l'analyse de l'ensemble des actions menées jusqu'ici autour de la question de l'enseignement inclusif à l'université pour créer un environnement favorable autour des étudiants avec handicap (accompagnement, sensibilisation et implication de la communauté universitaire, accès à l'emploi...) et partager les expériences des autres pays pour enfin dégager les meilleures méthodes à faciliter leur insertion.