Le discours du président de la République, adressé à la Nation, vendredi dernier, a constitué le gros de la conférence de presse animée, hier à Alger, par Bouguerra Soltani, président du MSP. «La lecture faite du discours par le Mouvement soulève de nombreux points», estime M. Soltani. Il y constate une reconnaissance de la part du chef de l'Etat des insuffisances et lacunes «qu'il faut rattraper». Le discours du Président replace, du point de vue du MSP, le débat politique dans un cadre officiel. Il enregistre, à cet égard, une satisfaction de plusieurs revendications de la classe politique mais surtout «un signal fort pour les réformes espérées». Toutefois, M. Soltani souligne que les divergences d'opinions charriées par le discours s'expliquent par le fait que ce dernier a tracé les grandes lignes des réformes sans fixer la nature, les délais, le contenu et les priorités de ces réformes. «Le discours du chef de l'Etat a résumé toutes les questions posées sur la scène nationale», estime-t-il. Reste que pour le leader du MSP, «le discours n'a pas plu à certaines parties, a été mal saisi par la majorité du peuple qui demande du concret, n'a pas apaisé la grogne sociale». Pour le MSP, la persistance de la contestation sociale démontre l'échec de quelques responsables dans l'Exécutif et que «sans réformes politiques, des déséquilibres sociaux peuvent paraître». La commission chargée de réviser la Constitution occupe l'essentiel des préoccupations du MSP. M. Soltani indique, à ce propos, que «la commission en question doit se constituer d'éminents spécialistes qu'on doit sélectionner minutieusement». Le MSP qui voit dans les réformes annoncées un signal fort craint, toutefois, la lenteur de l'administration dans leur mise en œuvre. En guise de calendrier, le Mouvement propose la période allant du 1er mai au 31 décembre de l'année en cours, pour mettre en œuvre les réformes souhaitées. Sur une question liée à l'Alliance présidentielle, M. Soltani a réitéré sa revendication de la promouvoir en un partenariat politique.
