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Histoires vraies
Le premier ennemi public (4e partie)
Publié dans Info Soir le 30 - 11 - 2009

Résumé de la 3e partie n Dillinger, après avoir libéré ses amis, est arrêté. Ces derniers décident à leur tour de le libérer. Ils se rendent dans la prison où il est incarcéré. Ils tuent le shérif...
Mme Sarber, qui a assisté à toute la scène, lui donne les clés de la cellule en tremblant. L'adjoint du shérif ne peut rien faire... En entendant le coup de feu, Dillinger, qui jouait aux cartes avec d'autres prisonniers, a sauté sur sa veste et son chapeau. Pierpont le délivre et lui donne un revolver. Dillinger arrive dans le bureau, où le shérif Sarber agonise. En le voyant, celui-ci a un cri douloureux :
— Oh, les gars, pourquoi avez-vous fait ça ?
Dillinger se penche sur le corps, l'air catastrophé, mais c'est trop tard. Les autres enferment la femme et l'adjoint dans une cellule et tous quittent les lieux. L'alerte est donnée bien après et les fuyards ne seront pas rattrapés.
Dillinger reconstitue son gang et s'installe dans un vaste appartement de Chicago où tous sont à l'abri de la police de l'Ohio. Ils sont sept gangsters, dont trois avec leur maîtresse. Dillinger s'est mis en ménage avec Billie Frechette, la première dont il ait été vraiment épris. De son côté, Mart Leach, le chef de la police de l'Indiana, toujours à leur recherche, obtient leur adresse. Son autorité ne pouvant dépasser le cadre de son État, il communique le renseignement à la police de l'Illinois où se trouve Chicago.
Les policiers de l'Illinois agissent sans retard. Ils décident d'arrêter Dillinger lorsqu'il sera en voiture. Pas question d'opérer à l'intérieur de l'immeuble dans ce nid de gangsters, ce serait un carnage. Ils ne visent que Dillinger, c'est lui le chef et le plus dangereux, les autres viendront après.
Par un mouchard infiltré dans le gang, la police apprend qu'il a rendez-vous avec un médecin d'Irving Park Boulevard. Les policiers de l'Illinois sont tellement sûrs de leur réussite qu'ils invitent Mart Leach pour qu'il assiste à la capture. Le plan est de laisser Dillinger aller chez le médecin, puis monter dans sa voiture et le coincer avec plusieurs véhicules banalisés.
Il arrive en compagnie de Billie Frechette dans une puissante auto. Il est très décontracté. Visiblement, il ne se doute de rien, mais en sortant de chez le médecin il remarque de nombreux véhicules garés en infraction. Il murmure à sa compagne :
— Ce sont les flics. Surtout ne regarde pas. On va à la voiture comme si de rien n'était, mais une fois qu'on sera dedans cramponne-toi !
Dillinger démarre en marche arrière à toute allure. Totalement surpris, les policiers se mettent à manœuvrer, mais il repart en avant et passe en trombe au milieu d'eux. Une fusillade éclate. Un agent de la circulation, prenant les policiers pour des gangsters, ouvre le feu sur eux. Dillinger, lui, fonce en direction du tramway qui passe à ce moment et traverse juste devant lui. Le véhicule bloque ses poursuivants assez longtemps pour qu'il puisse s'échapper. Il est sauvé !
Cet exploit lui vaut une célébrité incroyable dans tout le pays. Il est aussi à l'origine d'une réorganisation capitale dans la police américaine. C'est en effet à cause de Dillinger qu'est créé véritablement le FBI, la police nationale américaine. Jusque-là, l'organisme existait sur le papier mais ses attributions étaient très limitées.
A la suite de plusieurs lois votées en 1934, son champ d'action est étendu aux crimes les plus graves, dont le banditisme en gang. Et cela change tout. Jusqu'à présent, il suffisait aux gangsters de passer d'un Etat à l'autre pour augmenter considérablement leurs chances d'impunité. La police de l'Etat où le délit avait été commis devait avertir celle de l'État où les malfaiteurs avaient trouvé refuge et lui passer le relais, comme cela venait de se produire entre l'Indiana et l'Illinois. Désormais, le FBI est immédiatement saisi pour ce genre de crime et peut traquer ses auteurs à travers tout le pays. (à suivre...)


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