Des chercheurs américains ont découvert un anticorps capable de neutraliser 30 des 36 souches connues du virus de la grippe, selon une étude parue, hier, lundi, ouvrant la voie vers la mise au point d'un vaccin universel antigrippe. Des virologues britanniques et helvétiques avaient déjà annoncé tout récemment avoir découvert un anticorps, appelé F16, capable de contrer tous les virus de type A responsables de la grippe. Le nouvel anticorps, baptisé CH65 et dévoilé, hier, dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS), agit, quant à lui, sur l'hémagglutinine, une protéine à la surface du virus de la grippe lui permettant de se fixer dans les cellules qu'il infecte. L'hémagglutinine mute tous les ans, forçant les virologues à produire un nouveau vaccin antigrippe pour chaque saison. CH65 mime un grand nombre de propriétés de l'acide sialique, le récepteur naturel de l'hémagglutinine, et s'attache à des parties de l'hémagglutinine du virus, faisant que ce dernier ne peut pas muter sans diminuer sa capacité à infecter les cellules humaines. Cette recherche «nous apprend que le système immunitaire humain est capable d'adapter sa réponse à la grippe et de produire en fait des anticorps pouvant neutraliser un ensemble de souches virales», souligne un chercheur.