Superstition - Il s'est même trouvé parmi eux des individus qui portaient une batterie de 12 amulettes recouvertes de cuir ou de cuivre. Au plan de la santé mentale, nous nous trouvons aujourd'hui face à deux écoles, du moins dans les pays musulmans. La roquia et la médecine du psychiatre. Sur ce plan, il y a beaucoup à dire car l'art de la roquia est devenu un métier qui nourrit bien son homme et qui fait des émules particulièrement au Maroc. Une émission consacrée au sujet par Medi1 montre l'immense dépendance de nombreux citoyens du royaume concernant cette médecine. Mais il faut faire la part des choses. Qu'est-ce que la roquia et qui peut être raqui ? La roquia consiste à combattre et à guérir un mal psychologique uniquement par l'invocation des sourates du Coran. C'est ce qu'on appelle la roquia chari'ia c'est-à-dire légale et autorisée par l'Islam. Elle ne peut être pratiquée que par un homme du culte qui maîtrise parfaitement le Coran. L'autre roquia, la plus connue et la plus répandue au royaume, s'apparente à de la «cha' euada» qui veut dire sorcellerie. Normal dans un pays où les citoyens ont peur de deux choses quel que soit le milieu dans lequel ils évoluent : Le s'hour (la magie noire) et l'aïn (le mauvais œil) Il semblerait que cette peur soit tellement ancrée dans les esprits que de très hauts dignitaires de la cour vérifient chaque matin qu'on ne leur a pas collé quelque chose derrière le koursi. Ils ont peur de tout et de tous et restent suspicieux au-delà des limites permises. Les Algériens ne font pas exception et la plupart d'entre eux sont sur leurs gardes même si pour la consommation extérieure, ils nient faire cas de ce genre de problèmes, «du Moyen-Age précisent-ils». Il y a 20 ans, sinon un peu plus que le spectacle des Algériens qui se déshabillaient dans les bains maures était pitoyable, navrant, spécialement dans certaines régions du pays. Il n'y en avait pas un qui n'avait pas son amulette son talisman ou son grigri bien caché sous la chemise. Il y avait même parmi eux des individus qui trimballaient autour de leurs épaules une batterie de 12 amulettes recouvertes de cuir ou de cuivre. Sans doute la panoplie complète pour juguler le mauvais œil, le mauvais sort, la jalousie des collègues, la haine des envieux et, bien sûr, le petit machin supplémentaire pour attirer la chance, les bonnes grâces, les bonnes notes et les bonnes promotions.