Carence - Plusieurs sages-femmes ont relevé le problème du manque de communication au sein même des structures de santé et services de Protection maternelle et infantile (PMI). «Ce qui me chagrine le plus, c'est que souvent, seules les sages-femmes sont pointées du doigt ! Pourquoi accuse-t-on en premier lieu les sages-femmes alors que ces dernières sont en train de faire le maximum pour mieux accompagner les femmes enceintes pendant et après la grossesse ? Pourquoi ne parle-t-on jamais des médecins généralistes qui sont aussi les premiers à recevoir les femmes enceintes, les pédiatres, les nutritionnistes ? La sage-femme n'est pas le pilier de la santé. La santé est un travail d'équipe», nous ont-elles déclaré. Nos interlocutrices sont revenues longuement sur le rôle des sages-femmes qui doivent fournir des conseils aux femmes enceintes au début de leur grossesse, pendant et après l'accouchement. Au sujet du lait artificiel, Mme Lynda Medjit, sage-femme principale de l'ESP de Bouzaréah, a estimé la nécessité d'interdire aux délégués médicaux de faire la promotion du lait artificiel dans les hôpitaux, les centres de santé et les polycliniques. Je rejoins ce qu'a dit le Pr Leben quand il demande de «barrer la route aux délégués médicaux dans nos hôpitaux». Interrogée sur la Semaine de sensibilisation sur l'allaitement maternel qui a eu lieu en novembre dernier, cette dernière nous a répondu : «On communique selon le niveau intellectuel de chacune. S'il s'agit d'une maman instruite, on utilise des notions scientifiques, mais au contraire s'il s'agit d'une mère qui n'a pas fait d'études, on est obligé d'utiliser un dialogue terre à terre.» Outre cette semaine, les sages-femmes accompagnent les femmes enceintes lors des consultations régulières par des gynécologues, les informent sur les dépistage du col de l'utérus, du sein, l'espacement des naissances, la contraception... Les sages-femmes soulèvent des problèmes et des obstacles qui les empêchent de bien s'acquitter de leur travail. A titre d'exemple «le problème du frottis ne dépend pas uniquement de la volonté des sages-femmes. Très souvent elles-mêmes sont confrontées au manque de moyens et de matériels ainsi qu'aux coupures d'électricité». Pour sa part le Pr Chafi du CHU d'Oran, a précisé que la prévalence en Algérie de l'allaitement maternel reste faible. Le lait maternel est un aliment complet et nutritif. Sa composition s'adapte aux besoins de l'enfant. Parmi les avantages sanitaires, il indiquera qu'un enfant allaité ne peut, en aucun cas, être obèse à l'âge adulte. Des études ont montré également que les enfants allaités ne développent jamais de tension artérielle à l'âge adulte. Pour le Pr leben, il faut lutter contre les idées fausses qui circulent sur l'allaitement maternel.