Résumé de la 1re partie - Imène, quatre ans, surprend son grand-père en train de parler avec une personne au téléphone en utilisant avec elle l'expression «Lagnina diali». Zahia était complètement bouleversée. A qui son vieux beau-père de 85 ans pouvait-il bien s'adresser en employant l'expression de «Lagnina diali»? Ce n'était certainement pas à Ouezna avec qui son fils l'avait marié, il y a une année et qu'il n'aimait pas, au point que celle-ci était retournée vivre seule dans sa vieille maison du bled. De toutes les manières, Ouezna ne comprenant que le kabyle, il ne lui aurait donc pas dit «lagnina diali» mais «tawthoultiw»! Elle fouilla dans sa mémoire et jamais elle ne l'avait entendu utiliser ce terme. Et Imène ne pouvait pas l'avoir inventé. Quand Mahfoud, son mari, rentra en fin d'après-midi, elle lui fait part de ce que leur fille a entendu. Il sourit : — Lagnina ? C'est le terme que les hommes utilisent parfois pour s'adresser affectueusement à leur femme ou à leur ...maîtresse ! — Quoi ? Tu veux dire que ton père a une maîtresse. — Oui, c'est ce que je veux dire. Cela risque de devenir dangereux... — Dangereux ! s'offusque Zahia. C'est tout ce que tu trouves à dire ? Mais c'est honteux ! Un vieux de son âge qui fréquente encore les femmes ! — Aya essekti aâlina avec ta morale à deux sous ! Tu veux le tuer ou quoi ? Il se sent encore en mesure d'avoir des relations intimes, et c'est son droit le plus absolu. — Mais tu l'as marié l'année passée et il n'a pas voulu de sa femme. Et elle est repartie au bled. — Et alors ? Il a raison. Elle ne lui plaisait pas. Elle ne correspondait pas à son genre de femme ! Il la trouvait trop vieille. — Trop vieille ? Mais elle n'avait que 54 ans, Mahfoud ! Il la dépassait de trente ans ! — La situation est dangereuse, Zahia. Cette femme que l'on ne connaît pas doit savoir qu'il est très riche. — Et alors ? (A suivre...)