Les huit artistes du groupe interculturel Al Andaluz-Project ont prouvé, en clôture du Festival du malouf de Constantine, que la musique peut renforcer les liens d'amitié entre les communautés, jeter les passerelles du dialogue et de la tolérance et rapprocher les cultures et les ethnies du monde. C'est le message que la troupe hispano-germano-marocaine Al Andaluz Project a su déli-vrer au nombreux public présent à l'ultime soirée du 8e Festival culturel international du malouf de Constantine, clôturé en apothéose dans la soirée de mardi à mercredi. Ce groupe, au sein duquel excellent trois chanteuses, l'Espagnole Mara Aranda, la Marocaine Iman Al Kandoussi, et l'Allemande Sigi Hausen et qui se produit pour la première fois en Algérie et dans le monde arabe, a fait remonter le temps aux mélomanes de Constantine en interprétant des romances inspirées des chants légendaires des aèdes et des troubadours de l'ère médiévale, fortement marquée, dans l'Andalousie Heureuse, par la présence culturelle arabo-musulmane. Le groupe dirigé par le maestro allemand Michael Popp, secondé par les musiciens Ernst Schwindl (Allemagne) et Aziz Samsaoui (Maroc), a interprété une émouvante romance tirée du terroir universel, qui a inspiré de grands écrivains et dramaturges, comme William Shakespeare et son célébrissime Roméo et Juliette. Les complaintes d'une très jolie jeune châtelaine, sur son lit de mort, suppliant son père d'aller chercher son prince charmant pour qu'elle puisse lui faire ses derniers adieux avant de rendre l'âme, ont profondément ému les cœurs sensibles, notamment les femmes qui avaient eu du mal à contenir et à cacher leurs larmes, en écoutant, dans un silence religieux, les modulations vocales et musicales de la chorale. Une autre chanson non moins émouvante, évoquant cette fois l'histoire d'une femme implorant la mer de lui rendre son compagnon, parti à jamais, a également subjugué les spectateurs qui ont réclamé (et obtenu) le rappel sur scène des artistes.