Rétrospective n «Une vie, un parcours», signé Mouloud Chekaoui et paru aux éditions Rafar, revient sur la carrière journalistique de l'auteur. Journaliste pendant des années à la Chaîne II, puis à la Chaîne III et à la Télévision, Mouloud Chekaoui a eu un parcours professionnel des plus inattendus et des plus enrichissants dans la presse. Et pour cause. Il est venu à la Radio comme journaliste par le plus pur des hasards. C'est à l'instant même où brilla son étoile. En fait, elle étincela le jour de sa naissance dans ce petit village de Taliouine dans la circonscription de Mekla, wilaya de Tizi Ouzou. Avec son certificat d'études en poche en 1954, le jeune Mouloud prend la route de l'exil et du travail à l'usine. Toutefois, l'éloignement d'avec sa famille ne l'enchante guère. Il revient en Algérie interpellé par un signe providentiel qui l'orientera vers une toute autre direction d'existence. Comme dans les contes. Et pour cause. Le jeune homme va rencontrer des noms illustres de la politique mondiale. Il va visiter des pays et des Etats dont il n'avait jamais imaginé y poser le pied alors qu'il était émigré auprès de son grand frère en France ou bien à l'école primaire de Djemaâ Saharidj. Voilà les grandes espérances qui ont frappé à la porte de sa destinée. Karachi, Pékin, la place Tien An Men, la Grande Muraille, Moscou, Monrovia, Rabat, autant de capitales et de villes dont les noms seuls donnent à rêver. Que dire du café Pouchkine ? Les personnalités politiques charismatiques, à l'image de Amilcar Cabral, fondateur du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, Paul Balta journaliste français, ami de l'Algérie, Myriam Makeba, chanteuse d'ethno-jazz, militante politique sud-africaine, naturalisée guinéenne dans les années 1960, algérienne en 1972, puis citoyenne d'honneur française en 1990, Agostino Neto, premier président de la République populaire d'Angola, Yasser Arafat et nous en passons des noms de dirigeants ou d'hommes politiques qu'il a eu à rencontrer, faisant de ce passé une richesse personnelle, certes, mais également pour les organes de presse parlée où télévisuelle il a évolué sur une période de près de 20 ans.Des anecdotes liées à des hommes politiques nous apprennent la joie de Fidel Castro, heureux comme un enfant à monter sur un dromadaire dans le Sud algérien, l'étonnement de Mobutu président du Congo, de voir des années après, Mouloud Chekaoui encore le micro à la main pour l'interviewer et la réponse édifiante de Boumediene en cet instant. Les souvenirs s‘enchaînent par la plume avec l'invitation personnelle du général Giap, héros de l'indépendance vietnamienne, l'entretien avec Neil Armstrong le premier homme à avoir marché sur la lune en visite au Hoggar et qui lui confie : «Après mon alunissage, je me suis rendu compte que le paysage lunaire ressemblait étrangement à celui du Hoggar…» Il finit par se retirer du journalisme : «A la fin des années 70, ma carrière au niveau de la Télévision algérienne commençait à décliner avec la suppression de la langue française. C'est vers le secteur de l'éducation que je me suis dirigé», confie-t-il. Il n'en restera pas là, puisque il intègre le ministère du Tourisme pour plusieurs années. Dans «Une vie, un parcours», ce sont les grandes dates de l'histoire politique algérienne et celles du monde, auxquelles Mouloud Chekaoui a pris part dans le cadre de son parcours professionnel. Des événements historiques, des étapes anecdotiques publiques et privées, le récit d'une vie de reporter.