Film n «L'Odyssée du Dina» est l'intitulé du film documentaire réalisé par Abderrahmane Hayane et projeté à la Cinémathèque algérienne. Ce documentaire, produit par la Télévision algérienne, revient sur un épisode de la guerre de Libération nationale, un pan de l'histoire de la Révolution algérienne presque méconnu de tous, notamment des nouvelles générations. Ce film documentaire relate un fait historique, celui concernant la première cargaison d'armes livrée à l'Armée de libération nationale. C'est donc l'histoire du premier chargement d'armes parvenu par la mer aux maquis grâce à un petit yacht qui appartenait à la reine Dina de Jordanie. «Cette première cargaison dans l'histoire de l'armement des combattants algériens et marocains a été rendue possible grâce à la reine de Jordanie, Dina, qui avait offert son yacht portant son nom pour l'acheminement de 21 tonnes d'armes», a affirmé le réalisateur. Le bateau qui s'appelait Fakhr el Bihar sera baptisé Dina par les militants du FLN, en hommage à la générosité de la souveraine jordanienne. Cette opération a été gérée par le Comité de libération du Maghreb arabe, dont le siège se trouvait en Egypte. Elle a été initiée, entre autres, par Ahmed Ben Bella et Abdelkrim El Khattabi. Elle a duré 32 jours au lieu d'une semaine. «Pour échapper à la vigilance de l'armée française, le bateau fut contraint de contourner plusieurs obstacles, en faisant par exemple, plusieurs escales en Italie, en Libye, sans parler des conditions climatiques qui n'étaient pas souvent évidentes», a-t-il dit. Abderrahmane Hayane, pour qui «cette entreprise était un exemple parfait de coopération dans la lutte contre le colonialisme entre les deux résistances, algérienne et marocaine», a, en outre, ajouté : «Le bateau est parti du port d'Alexandrie le 28 février 1955 vers la ville marocaine de Nador, où l'attendaient les combattants de l'ALN et de l'Armée de libération du Maroc.» Et de renchérir : «Deux tiers du cargo ont été livrés à la zone 5 (6 000 combattants) alors dirigée à cette époque par Larbi Ben M'hidi. Le tiers restant a été remis aux résistants marocains installés dans la région du Rif. Le film, qui raconte un périple constituant un haut fait d'armes de la résistance maghrébine, est construit à partir d'archives, de témoignages d'historiens, d'anciens combattants qui ont participé de près ou de loin à l'opération «Dina». Citons notamment Hocine Guermouche, Rezki Basta, le cousin du grand résistant Ali Basta. Ce film, qui est une histoire de courage et d'abnégation, se veut un hommage aux relations algéro-marocaines, tout comme il se veut «une grande leçon de solidarité et de coopération maghrébine entre le Maroc et l'Algérie à l'époque». A noter que la réalisation de ce documentaire a duré plus de deux mois et demi. Le tournage a eu lieu en Algérie, au Maroc et en France. Notons que le film sera projeté dans toutes les cinémathèques du pays durant le mois de ramadan. Le film y sera aussi projeté pendant les vacances d'été à l'intention des enfants scola-risés, et ce, après un accord avec la ministre de l'Education nationale.