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Histoires vraies
Teec-No-Pohi dit fumier de brebis (2e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 29 - 10 - 2004

Résumé de la 1re partie Avril 1941, Watu-Nkaï, 40 ans, un berger navajo, dans une réserve de l?Oklahoma, regarde avec désespoir le blizzard tuer toute l?herbe.
Watu-Nakaï obéit et il est obligé de se livrer à ce massacre dans la grotte, à l'abri relatif de la tempête de neige. Il faut aussi que le sang des brebis, mélangé à de la neige fondue, vienne imbiber le fumier encore frais. La mère l'a dit. Watu-Nakaï creuse donc une fosse de deux mètres dans l'épaisseur de fumier accumulé depuis des années sur le sol de la grotte. Avant cela, il a soigneusement enlevé la couche superficielle de fumier frais pour en faire un tas. La vieille observe son travail et lorsqu'elle estime la fosse assez profonde, elle ordonne à son fils d'étaler au fond le mélange de fumier frais, de sang et de neige fondue. Par-dessus, Watu-Nakaï doit disposer une litière de brindilles et de broussailles, puis entasser les peaux de la moitié des brebis tuées, la laine vers le haut. Enfin, la mère ordonne que sa belle-fille descende dans la fosse à fumier, et s'y fait descendre elle-même par son fils. Du fond de ce refuge, la vieille femme donne ses dernières instructions : «Maintenant, tu vas couvrir le haut de la fosse avec des bâtons et tout ce qui te reste des peaux de brebis, en laissant seulement deux trous, pour que l'air passe.»
Pendant que Watu-Nakaï s'affaire dans sa grotte à peine protégée du blizzard par un mur de pierres sèches, la température descend à 15 degrés dans tout le pays navajo. Plus de trente mille brebis meurent de froid, et cent onze Indiens, hommes, femmes et enfants, ne pourront être secourus à temps.
Watu-Nakaï se penche vers la fosse dans le fumier, où sa femme est entrée dans les douleurs de l'accouchement. Penchée sur elle, la vieille mère l'aide. Ni l'une ni l'autre ne souffre du froid terrible qui règne en surface, car ce que savait la vieille, ce qu'elle avait appris de son père est une chose bien simple : le fumier de brebis, comme le fumier de cheval, est ce que l'on appelle un «fumier chaud», beaucoup plus que le fumier de porc ou de vache. Et il monte très vite en température, à la simple condition qu'on l'arrose un peu. On n'a jamais vu en hiver, à la campagne, où naguère on le laissait devant la porte de la cuisine, un tas de fumier recouvert par la neige. Elle fond dessus et le fait fermenter, ce qui dégage de la chaleur et fait le bonheur des poules, par 25 degrés au-dessous de zéro.
La mère de Watu-Nakaï savait cela : c'est pourquoi elle a fait étendre par son fils le fumier frais au fond de la fosse pour qu'il y fermente. Le sang des brebis tuées, mêlé à la neige fondue, devant l'y aider. La couche de broussailles et de brindilles puis les peaux de mouton ont activé la fermentation, tout en protégeant la mère et le bébé de l'humidité. La vieille navajo a tout simplement fait installer par son fils une couveuse à fumier, avec un vide sanitaire.
C'est ainsi qu'un bébé navajo est né dans la chaleur d'une fosse à fumier, le 14 avril 1941, comme dans la plus moderne des couveuses artificielles. Alors que partout aux alentours, sur des kilomètres carrés, gens et bêtes mouraient de froid.
La vieille navajo ordonna ensuite à son fils de faire un feu de bois vert à l'entrée de la grotte pour les signaler aux équipes de secours, car le bois vert, mélangé au bois sec, se consume en faisant beaucoup de fumée, ce qui, pour un Indien, est le b. a.-ba. Mais le plus remarquable est que la vieille femme avait ordonné à son fils de tuer toutes les brebis, sauf une avec son agneau. Sauf une pour que le peu de fourrage restant suffise à nourrir la rescapée, de façon qu'elle fasse du lait. Mais pourquoi l'agneau? Quand le fils de Watu-Nakaï est né, dans la fosse à fumier, la vieille femme a coupé le cordon ombilical avec les dents, selon la coutume, puis elle l'a ligaturé avec un fil de laine longtemps mâchonné dans sa bouche, car la salive est cicatrisante. Après quoi seulement elle a ordonné à son fils de tuer l'agneau de la dernière brebis et de le dépecer. Elle a ainsi enveloppé le nouveau-né dans la peau de l'agneau mort, ce qui lui a permis de téter la brebis sans être rejeté par la bête. Car les brebis reconnaissent leur agneau à l'odeur. Les bergers savent cela.
Le bébé de Watu-Nakaï vécut ainsi plus de deux semaines avant l'arrivée des secours, dans le fond de sa couveuse à fumier, avec sa jeune mère épuisée, sa grand-mère sagace et sa brebis nourricière, à qui le père jetait de temps en temps de l'herbe sèche. Les sauveteurs constatèrent qu'il faisait plus de 15 degrés dans la fosse et -12 degrés au-dehors. Le fils de Watu-Nakaï est actuellement le chef de la tribu des Navajo de l'Oklahoma. En souvenir de sa naissance, il s'appelle Teec-no-Pohi, c'est-à-dire «fumier de brebis», car le fumier n'est pas si méprisable.
Rappelons que dans les crèches de Noël, on met toujours un certain nouveau-né sur de la paille bien propre. Elle ne devait pas être propre, cette paille qu'étaient venus chercher ses parents, pour lui, dans cette étable, n'était-ce pas la chaleur du fumier d'un b?uf et d'un âne gris ? Mais nous ne savons pas toujours lire entre les lignes de notre propre catéchisme.


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