A Belcourt, tout le monde sait que les Jijéliens, dans ce quartier, ont le monopole de la boulangerie, de la restauration et de la coiffure. «Allez dans n?importe quelle boulangerie, ici à Belcourt, et vous allez constater que le patron et les travailleurs sont Jijéliens», dit un boulanger à la rue La Fontaine. En effet, c?est toute une histoire d?amour entre ces métiers et les Jijéliens. Selon un pharmacien, «dès 1903, des dockers de la région de Taher et de Ziama Mansouriah, dans la wilaya de Jijel, amenés par les Français pour travailler au port d?Alger, étaient logés dans le quartier de Belcourt. Déjà ils fabriquaient leur pain et préparaient leur déjeuner, et comme tous n?étaient pas bons boulangers ou grands cuisiniers, certains se sont spécialisés dans la restauration, la boulangerie et la coiffure, parce qu?ils n?avaient pas le droit d?aller se couper les cheveux chez un coiffeur français. Ces pionniers ont alors transmis ces métiers à leur descendance». Par la suite, des centaines d?autres personnes, (des frères, des enfants et des épouses), quittent Jijel pour rejoindre leurs familles et c?est ainsi que l?écrasante majorité des «Belcourtois» sont d?origine jijélienne. Selon une autre version, ayant un esprit commercial très pragmatique et sachant que la boulangerie et la restauration sont les activités commerciales les plus rentables, les premiers Jijéliens arrivés dans le quartier de Belcourt vers le début du XXe siècle, ont investi dans ces domaines pour servir les centaines d?ouvriers qui travaillaient au port d?Alger. Et c?est ainsi qu?aujourd?hui on peut trouver nombre d?entre eux restaurateurs, un peu partout à Alger, à la Place des Martyrs, à El-Harrach et à Bab El-Oued surtout.