n Dans le vieux quartier de Belcourt se trouve une boulangerie assez particulière. Nadhir et son ami Djillali, venus de Réghaïa, ont loué un local, dans ce vieux quartier de la capitale, pour vendre du pain «fougasse». Un genre de pain qui a disparu, depuis fort longtemps, des étals des boulangeries. A l'entrée de la boutique, un présentoir où sont exposés des pains ronds. A l'intérieur, un four flambant neuf. Nadhir confie que c'est sa première expérience dans ce quartier. Il sait que la population algéroise est nostalgique à ce pain, donc l'idée lui est venue de se lancer dans cette activité. Il active sans registre du commerce. S'agissant de l'interdiction, il répond : «Je n'en ai pas entendu parler.» Et à propos du contrôle, il lance : «Nous nous arrangerons avec eux. Nous débutons donc, nous dirons que c'est à titre d'expérimentation que nous sommes ouverts, pour voir la rentabilité ou pas de cette activité.» Le matériel neuf qu'utilisent ces «apprentis boulangers» nous renseigne sur une action réfléchie. Les deux jeunes hommes pétrissent jusqu'à 160 pains par jour, qu'ils vendent intégralement. Djillali relève : «Vous savez, les algérois fuient le centre-ville, alors que nous, les banlieusards, nous débarquons à Alger…»