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Requins du ciné, fauchés du cinoche et ministre avertie !
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Publié dans La Tribune le 31 - 07 - 2014

«Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autres choses ? Avec le cinéma, on parle de tout, on arrive à tout.» Celui qui a dit ça, ne parlait pas seulement de cinéma et ne faisait pas son cinéma. Sérieux, du cinéma, il en a fait par vague entière, dont on disait qu'elle était «nouvelle» à l'époque. Lui, c'est le leader de cette école du ciné français qui a influencé des Tarantino, des Scorsese, des Altman, des Soderbergh, des Loach, des Wenders, des Fassbinder et j'en passe et des plus brillants. En Algérie, on ne parle presque plus de cinéma et on n'arrive plus, ou presque, à rien du tout.
C'est-à-dire à des choses qui permettent de dire que le cinéma existe, qu'il fait parler de lui, bref, qu'il vit et fait vivre ceux qui tentent d'en vivre. Il y a déjà longtemps que Mohamed Ifticène, ce cinéaste à qui on doit d'avoir fait vivre le légendaire Inspecteur Tahar et son «Apprenti» de flic, a conclu un jour que «le cinéma algérien est un mythe». Et déjà qu'il avait raison Mohamed qui connaît un chouïa son cinéma d'Algérie. Le constat qu'il en établissait, sous forme de questions, est net comme les premiers travellings des Frères Lumières : «Comment pourrait-il exister sans une industrie et des infrastructures qui constitueraient sa base matérielle ? Comment pourrait-il exister sans instituts supérieurs de formation aux métiers du cinéma et de la télévision qui constitueraient sa base humaine ?» Des années, des jours et des heures après, le constat n'a pas pris une seule ride, et c'est pire encore ! Le cinéma algérien n'est pas seulement malade, il se meurt. Il n'a pas fini de crever de ses maladies infantiles, de son indigence intrinsèque. Et, coupez, la misère matérielle dans laquelle croupissent les rares fous de la pellicule qui croient encore que le cinéma est toujours un rêve à vivre dans un pays qui ne rêve plus ou si peu ! Dans le sillage du lucide Ifticène, surtout ne pas perdre de vue que le cinéma ne peut pas être une oasis de qualité, un pays de cocagne dans le désert de médiocrité culturelle qu'est, de plus en plus, l'Algérie devenue. Et c'est même plus noir que ce que l'on pourrait imaginer depuis que le cinéma ne dispose plus de structures d'appui et de promotion. Précisément, depuis 1997, depuis que l'Etat ne soutient plus la production cinématographique qu'à coups d'enveloppes chichement distribuées, et le plus souvent sur le mode népotique. Il y a certes, et c'est déjà l'essentiel, l'absence d'un centre national de cinématographie qui prendrait en charge une véritable politique de soutien et de développement, à l'image du CNC français. Absence d'autant plus cruellement ressentie que l'ex-Oncic n'a jamais été remplacé par quelque efficace structure. Mais le fond de la question aujourd'hui, c'est bien celle qui se rapporte à la manière dont les fonds d'aide étaient alloués, conformément à la loi du 17 février 2011. Ce texte se distingue par un joli flou artistique qui fait que le septième art algérien est peuplé aujourd'hui de requins du ciné et de fauchés du cinoche. D'un côté, des malins, toujours les mêmes, souvent des médiocres toujours plus égaux que la masse des créateurs démunis. Cinéastes désargentés et désemparés qui ne savent pas ou plus à quel saint cinématographique se vouer pour donner leur premier ou leur second coup de manivelle, quand ils ne rongent pas leur frein depuis «l'année de Dakyous», c'est-à-dire des lustres. De l'autre, les intermittents du spectacle. Tous des SCF, des sans caméra fixe qui vivent dans la marge culturelle. Et, qui ne savaient pas comment emprunter les voies impénétrables qui menaient vers l'ex-Madame la ministre de tutelle ou vers ces messieurs qui délient les cordons de la bourse étatique. Ces crève-la-dalle, qui crèvent d'envie de crever l'écran, ne savaient pas comment accéder en effet à l'occulte «Comité de lecture», habilité par la loi de février 2011 à affecter les sous aux cinéastes. Ce conclave de nonces artistiques est théoriquement le seul à pouvoir disposer du compte d'affectation spécial qu'est le «Fonds de développement de l'art de la technique et de l'industrie cinématographique». Un fonds dont on ne connaît toujours pas le budget affecté et qui ne publie jamais ses comptes. Et pour cause ! On savait en revanche que les techniques de saupoudrage clientéliste de l'argent public étaient bien rodées, de façon à ce que ce soit toujours les copains, les coquins et les gredins qui en bénéficient le plus souvent. Quitte à jeter encore plus dans la marge de la misère et du non droit, des orphelins de la caméra. Des loosers et des désespérés qui se faisaient exploiter par des margoulins de la production privée qui a contribué, elle aussi, à installer le cinéma dans une zone grise en marge du droit. Une zone de passe-droits. Le cinéma fabrique des souvenirs, disait Godard. En Algérie, il fabrique des éclopés de la caméra, des misérables de la pellicule et, surtout, des médiocres et des imposteurs en cinémascope, en vistavision, en totalscope et même en WiMax ! Mme Nadia Chérabi, la nouvelle ministre de la Culture, qui sait ce que distance focale, plan de détail, hors champ, voix off et travelling compensé veulent dire et, surtout, ce que signifie baver pour obtenir un financement, est dûment avertie.
Et une ministre bien intentionnée mais avertie, en vaut normalement deux.
N. K.


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