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Quelle sortie de crise pour l'Afrique sahélo-saharienne ?
Instabilité politique, terrorisme islamiste transnational et situation
Publié dans La Tribune le 06 - 01 - 2015

Les pays de la région sahélo-saharienne ont fait leurs adieux à l'année 2014 dans un climat de peur et d'incertitudes. Au Mali, où la crise
politico-sécuritaire persiste depuis 2012, la reprise des violences armées fait craindre le pire, alors que les négociations de paix, dans le cadre du dialogue
inclusif inter-malien d'Alger, sont toujours à l'arrêt depuis fin novembre. Officiellement, cette suspension des discussions sert à laisser le temps aux autorités de Bamako et à la Coordination des mouvements de l'Azawad d'étudier le document de pré-accord, proposé par la médiation algérienne. Le quatrième round était prévu pour début janvier, mais aucune date précise n'a encore été annoncée. Le report de cette rencontre est même envisageable en raison de la
recrudescence des violences entre groupes armés interposés dans le Nord-Mali. Hier, un poste de l'armée malienne à Nampala, dans la région de Ségou à la frontière mauritanienne, a fait l'objet d'une attaque armée, de la part d'un groupe d'inconnus qui seraient probablement membres des mouvements terroristes écumant le Nord-Mali. Mais des médias maliens montrent du doigt le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla) et ses alliés du Mouvement armé de l'Azawad (MAA) ainsi qu'au Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua), citant des sources locales, mais sans confirmer ces allégations, devenues
pratiques courantes dans de nombreux médias maliens opposés au dialogue d'Alger et à tout dialogue politique avec les groupes politico-armés du Nord-Mali. Dans la même journée d'hier, un convoi de sept camions de ravitaillement de la Mission internationale de maintien de la paix au Mali de l'ONU (Minusma) a été attaqué entre Gao et Kidal, par un des hommes non identifiés, alors qu'un autre convoi avait heurté dans la même matinée un engin explosif qui a blessé au moins six casques bleus entre Ménaka et Gao. Ce mode opératoire est propre aux mouvements terroristes, plus particulièrement au Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Mais ce dernier n'est pas le seul mouvement qui fait craindre une nouvelle flambée des violences dans le Nord-Mali, malgré la présence des forces de la Minusma et du renforcement du dispositif militaire français dans le cadre de la vaste
opération Barkhane, qui s'étend à quatre autres Etats de la région (Tchad, Niger, Mauritanie et Burkina Faso). Réunis autour du G5, ces pays ne sont pas
immunisés contre les menaces terroristes, que ce soit celle venant du nord, de la Libye, ou celle remontant du sud, du Nigeria. En effet, le Sahel est pris en étau par la montée des groupes terroristes
djihadistes qui disposent de plus en plus de moyens humains et matériels. La chute du régime de l'ancien guide libyen Mouammar Kadhafi a transformé la Libye en un véritable marché d'armes lourdes à ciel ouvert. La mise en place récemment d'une base militaire française dans le nord du Niger, frontalier avec la Libye, pour organiser la chasse aux caravanes de contrebande de drogue et d'armes, ainsi que pour couper la route aux recrutements de nouveaux djihadistes, ne garantit pas totalement la sécurité de ces pays qui
forment le vaste territoire de la bande sahélo-saharienne. Alors que la Libye sombre de jour en jour dans le chaos, il ne sera pas aisé de faire face à une déferlante djihadiste dans ces pays où les Etats manquent cruellement de moyens pour lutter efficacement contre. L'aide internationale, militaire ou financière, suffit à peine pour la formation et l'équipement des armées locales, dont les éléments sont inexpérimentés. Ceci sans oublier le danger terroriste venant du Nigeria qui menace aussi le Cameroun. Il s'agit du mouvement armé Boko Haram, qui a fait allégeance à Al-Qaïda et qui livre une guerre sans relâche à l'armée nigériane dans le nord musulman du pays.
Boko Haram tue et enlève tout ce qui peut servir de monnaie d'échange. Doté
d'importants moyens matériels et financiers, il continue de recruter dans les classes sociales défavorisées, au nom de la lutte contre ce qu'il considère comme les ennemis de l'islam. Ce mouvement est soupçonné de soutenir les groupes terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mujao et Ansar Eddine qui écument le Nord-Mali. Une alliance entre Boko Haram et ces autres mouvements risque de faire plonger le Sahel dans un chaos similaire à celui que fait subir l'Etat islamique à l'Irak et à la Syrie. Mais le terrorisme islamiste et les violences armées de l'opposition politique ne sont pas les seuls problèmes auxquels le Sahel est confronté. Région désertique et aride, la bande sahélo-saharienne est aussi victime d'une sécheresse à répétition. Outre la famine qui menace les déplacés dans les camps pour réfugiés de l'ONU, faute d'aide alimentaire et médicale suffisante, des millions de personnes sont sous-alimentées et ne bénéficient quasiment pas d'un minimum de couverture sanitaire et médicale. L'accès à l'eau est aussi des plus difficiles. Fin décembre, les organismes onusiens ont tiré la sonnette d'alarme et affirmé manquer cruellement d'argent pour boucler leur budget d'aide aux victimes des conflits armés pour l'année 2015. Le Programme alimentaire mondial, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) n'a pas cessé d'appeler les donateurs internationaux pour débloquer l'argent nécessaire. En vain. L'aggravation des conflits armés en Syrie, en Irak, au Yémen, en Ukraine, en Afrique centrale et équatoriale, fait augmenter les besoins en argent de ces organismes qui doivent, malheureusement, opérer des choix difficiles et fixer des priorités. L'instabilité sécuritaire, combinée aux problèmes socioéconomiques dans les pays du sahel, laisse une faible marge de manœuvres aux gouvernements locaux, accusés par les populations et leurs opposants d'entretenir le chaos pour garder le pouvoir. Ce pourquoi une sortie de crise ne peut être envisageable en dehors d'une réforme profonde de ces Etats et un dialogue politique sérieux avec l'opposition. Il est aussi urgent de trouver un remède à la crise libyenne pour éviter toute contagion aux pays voisins. Mais en attendant, une accélération du dialogue inter-malien paraît être la seule piste efficace, sur le court et moyen terme, pour apporter une certaine stabilité au Sahel et lutter contre Aqmi, le Mujao et Ansar Eddine.
L. M.


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