Hier au deuxième jour du procès, la salle d'audience du tribunal criminel près la Cour d'Alger, était à longueur de journée presque vide. Même que certains inculpés qui comparaissent librement, étaient obligés de quitter leur place afin de se dégourdir les jambes, après être restés de longues heures assis à entendre le greffier lire les quelque 300 pages de l'arrêt de renvoi. Aujourd'hui, une fois la lecture terminée, le juge va annoncer l'ordre de passage des accusés à la barre afin de permettre à leurs avocats de se préparer. Reste à savoir maintenant si le président de la séance va appeler en premier Mohamed Meziane, l'ex-Pdg de la Compagnie pétrolière, ou s'il va choisir une autre stratégie à savoir interroger ses subordonnés, des cadres de Sonatrach également accusés dans cette affaire. Il se peut également que le juge décide d'écouter en premier Mohamed Réda El Smaïl, en respectant la classification de l'arrêt de renvoi. Quel que soit l'ordre de passage des mis en cause, chacun devra donner sa version des faits devant le tribunal criminel qui sera seul habilité à se prononcer sur la culpabilité ou non des incriminés. Pour le moment et depuis l'ouverture du procès, les accusés et notamment Mohamed Meziane, accusé de crime, mais qui comparait librement, semblent très sereins. Rappelons que le procès de l'affaire Sonatrach 1 implique 19 personnes dont 4 entreprises. Il s'agit notamment des cadres dirigeants de Sonatrach dont l'ex-P-dg Mohamed Meziane et ses deux enfants, Rédha et Fawzi, d'une directrice du bureau d'études privé CAD, l'ancien P-dg du CPA, Meghaoui El Hachemi et son fils, et des patrons d'entreprises privées. Saipem Algérie et le Groupe Contel Funkwerk sont également au box des accusés en tant que personnes morales. Les prévenus, dont 7 sont en détention, doivent répondre des chefs d'accusation d'association de malfaiteurs, passation de marchés illégaux, trafic d'influence, abus d'autorité, corruption, etc. Ils sont également poursuivis pour «blanchiment d'argent, dilapidation de deniers publics et surfacturation». L'affaire a éclaté au grand jour après l'enquête menée en 2009 par les officiers de la Police judiciaire du Département de renseignement et de sécurité (DRS). Ces derniers ont ouvert une enquête sur cinq marchés frauduleux d'une valeur de 1 100 milliards de centimes accordés par l'ex-P-dg de Sonatrach, Mohamed Méziane, au Groupe allemand Contel Algérie Funkwerk dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers le pays. Le Groupe Sonatrach, toujours selon l'arrêt de renvoi, a conclu un marché douteux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc devant relier l'Algérie à l'Italie (Sardaigne). Rappelons enfin que le nom de Chakib Khelil est sur toutes les langues dans les couloirs perdus de la cour d'Alger. Car, l'ex ministre de l'Energie est impliqué dans l'affaire Sonatrach qui a été divisée en deux. Il y a donc une affaire dite Sonatrach 2 qui est toujours en instruction. Cette dernière qui implique l'ex-ministre et sa famille, constitue un plus grand scandale qui s'étend dans plusieurs pays étrangers. H. Y.