Cet atelier vise l'implication des responsables, chercheurs, acteurs de la société civile et citoyens afin de fédérer leurs efforts pour mettre en place des approches visant à protéger ce patrimoine et développer une stratégie participative à même de le valoriser L'Office de protection et de préservation de la vallée du M'zab (Opvm), a organisé un atelier de deux jours sur les étapes juridiques et techniques d'intervention sur les biens culturels immobiliers protégés auquel ont participé des experts, universitaires et des chercheurs de différentes régions du pays, en matière de préservation et de réhabilitation du patrimoine culturel matériel protégé, A l'occasion de cet atelier organisé à Béni-Isguen à Ghardaïa et qui s'est achevé hier, le directeur de l' Opvm, Younes Babanadjar, a déclaré à l'APS que «la préservation et la mise en valeur du patrimoine, aussi bien naturel que matériel et immatériel, est devenu ces dernières années au centre d'intérêt des pouvoirs publics en Algérie», ajoutant que cet atelier vise à échanger les expériences entres différents acteurs dans le but d'évaluer les actions de préservation et de restauration et de corriger les dysfonctionnements, notamment en ce qui concerne la loi sur le patrimoine de 1995. Ainsi, cet atelier s'inscrit dans le cadre des activités de l'Opvm visant la préservation de l'héritage culturel et architectural de la région du M'zab, classé patrimoine mondial en 1982. Il a également indiqué que cet atelier s'inscrit dans le cadre de la mise œuvre du programme de sauvegarde du patrimoine culturel matériel et immatériel à travers le renforcement des capacités nationales et sa valorisation pour être un vecteur de développement durable. Depuis 1982, date de classement par l'Unesco de la vallée du M'zab sur la liste du patrimoine mondial, plusieurs opérations de restauration des monuments, sites et habitations ont été lancées par les pouvoirs publics. Selon un bilan de l'Opvm, prés de 2 000 habitations traditionnelles dans les différents ksour de la vallée du M'zab ont été restaurées et renforcées, avec un traitement de façades et de nombreuses opérations de réhabilitation des bordjs (tours), de rénovation des portes des ksour, de réhabilitation des monuments funéraires, des aires de prières, mosquées et remparts, en plus du système de partage des eaux et les places de souk. Les participants à cette rencontre ont, quant à eux, appelé à adopter une «démarche participative de l'ensemble des acteurs et partenaires sur le terrain, concernés par les pratiques de la restauration et de la sauvegarde des monuments et autres biens culturels, tout en s'inspirant des expériences de différents pays pour l'élaboration de la Charte d'éthique», rapporte l'APS. Cette charte a pour objectif la prise de conscience collective et l'engagement des différents acteurs de la société à la préservation du patrimoine culturel dans ses différentes facettes, particulièrement l'architecture et l'urbanisme. Mettant en valeur les ressources humaines et naturelles dont regorge l'Algérie, les participants aux travaux de cet atelier ont appelé l'ensemble des présidents des assemblées communales à recenser, inventorier et à élaborer des monographies des monuments et autres biens culturels, afin de les valoriser et de les promouvoir pour en faire un moteur de développement de l'économie locale, notamment pour les collectivités territoriales pauvres en ressources fiscales. Au cours de cette rencontre, les experts ont également appelé l'ensemble des citoyens à contribuer à la protection de l'héritage civilisationnel légué par les aïeux, un patrimoine hors normes qui se dégrade de jour en jour du fait des vicissitudes du temps, de la cruauté des intempéries et de la précarité des habitants. Ils ont appelé, de plus, à établir des mécanismes pragmatiques, scientifiques pour approfondir la prise de conscience sur l'importance du patrimoine, à travers des plans culturels et des manuels scolaires, en vue de permettre aux générations futures de contribuer à préserver l'héritage culturel, civilisationnel matériel et immatériel. Les organisateurs de cet atelier ont précisé que cet événement intellectuel est une occasion d'impliquer davantage les responsables, chercheurs, acteurs de la société civile et citoyens afin de fédérer leurs efforts pour mettre en place des approches visant à protéger ce patrimoine inestimable et de développer une stratégie participative à même de le valoriser. S. B./APS