Pour l'anecdote, à chaque fois qu'il était au départ d'une course, tous les favoris ne l'étaient pas. Avec Phelps, n'existait plus la «chance» de gagner mais la certitude de le faire. Toutefois, ces Jeux sont les derniers pour lui et c'est la larme à l'œil qu'il a déclaré, évoquant ses autres équipiers du relais, au moment où il gagnait sa 23e médaille consécutive au cours de l'ensemble des rendez-vous durant lesquels il a été présent «Ces gars sont géniaux. Dans quatre ans, ils seront là. Moi pas.» Il aurait pu courir autant de médailles qu'aurait existé une variété de compétitions. «Il» c'est Michael Phelps, devenu désormais une légende des bassins pour un temps indéterminé tellement ses exploits semblent relever du fabuleux. Grâce à leur prodige et aux quatre nageuses qui ont gagné le relais 4x100 m, la première nation à avoir atteint le record de 1 000 médailles glanées au cours des Jeux olympiques d'été. En fait, les Américains ont pratiquement raflé tout ce qui pouvait se ramasser en couleur vermeille dans la discipline (natation), ils confirment ainsi leur domination continuelle pour ne pas dire perpétuelle dans le monde de l'olympisme. Pour en revenir au phénomène Phelps, il y a lieu de rappeler que celui-ci sort d'une période quasi-dramatique survenue après les JO londoniens de 2012. En effet, soudainement tombé en dépression, il a littéralement sombré dans l'alcoolisme et d'aucuns l'ont donnés comme définitivement perdu pour le sport. Il décidera pourtant de retrouver les bassins et surtout de s'entraîner comme un fou et avec la ferme conviction de marquer de manière extraordinaire Rio 2016 sachant qu'avec ce rendez-vous se présentait pour lui une formidable opportunité de vaincre les démons intérieurs qui l'avaient psychologiquement laminé après 2012. Pourtant ce retour à la compétition le laissera toujours accro à l'alcool. A l'automne 2014, il a été arrêté au volant en état d'ivresse et en excès de vitesse. Cet écart de conduite lui a coûté six mois de suspension infligée par sa fédération, et l'a privé des championnats du monde de 2015 à Kazan (Russie). Dépressif et suicidaire, l'homme aux 39 records du monde a dû passer par une clinique spécialisée pour se remettre sur pied. Bob Bowman son coach a toujours cru en lui et c'est pour cette raison qu'il a décidé de le reprendre en main et le coacher durant sa récupération d'abord et ensuite durant la préparation des JO brésiliens comme il ne l'avait jamais fait. Ni pour Phelps ni pour un autre nageur. Et le premier challenge de Bowman était déjà de faire perdre du poids à celui en qui il croyait plus que n'importe quel autre. Entre-temps le champion hors du commun s'était assagi, marié et père de famille et donc bien loin de ce fougueux jeune homme qui mordait la vie à plein dents notamment après ses huit médailles d'or raflées à Pékin en 2008. Pour l'anecdote, à chaque fois qu'il était au départ d'une course, tous les favoris ne l'étaient pas. Avec Phelps, n'existait plus la «chance» de gagner mais la certitude de le faire. Toutefois, ces Jeux sont les derniers pour lui et c'est la larme à l'œil qu'il a déclaré, évoquant ses autres équipiers du relais, au moment où il gagnait sa 23e médaille consécutive au cours de l'ensemble des rendez-vous durant lesquels il a été présent «ces gars sont géniaux. Dans quatre ans, ils seront là. Moi pas.» Il ne sera pas le seul à avoir écrasé une larme au coin de l'œil dans la mesure où ses fans espèrent toujours qu'il reviendra sur sa décision de raccrocher. Ce qui évidemment est impossible notamment dans une discipline comme la natation où l'âge compte énormément. L'immense champion a fait le choix définitif de sortir par la grande porte et c'est le meilleur choix qu'il ait eu à faire. Encore heureux que la natation ait vu les Américains réaliser de si belles choses car en face avec les scandales à répétition de celle (natation) française, les soupçons de dopage des nageurs chinois autant dire que les JO se délitent tristement. A. Lemili