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Pourquoi l'opérateur mobile SoftBank rachète un hedge fund
Cet intérêt pour la finance n'est pas une lubie soudaine
Publié dans La Tribune le 19 - 02 - 2017

Le japonais SoftBank s'offre pour 3,3 milliards de dollars le fonds alternatif américain Fortress. Il va renforcer son expertise dans la finance en vue du lancement de son fonds d'investissement dans la technologie de 100 milliards de dollars. Et se dessine un avenir de Warren Buffett d'Asie.
Le japonais SoftBank s'offre pour 3,3 milliards de dollars le fonds alternatif américain Fortress. Il va renforcer son expertise dans la finance en vue du lancement de son fonds d'investissement dans la technologie de 100 milliards de dollars. Et se dessine un avenir de Warren Buffett d'Asie.
Si un opérateur mobile comme Orange rachète une banque (celle de Groupama) et fait du capital-risque (Iris Capital et Orange Digital Ventures), pourquoi ne pas se diversifier dans un fonds d'investissement ? C'est la voie choisie par SoftBank, le géant japonais qui n'a jusqu'ici de «bank» que le nom : le numéro trois du mobile nippon, qui a pris le contrôle du troisième opérateur américain, Sprint, il y a quatre ans, vient de mettre 3,3 milliards de dollars en cash sur la table pour s'offrir le fonds alternatif new-yorkais Fortress Investment, coté à Wall Street, et gérant 70 milliards de dollars d'actifs. Un peu comme si Orange ou Iliad rachetait Eurazeo.
«L'excellent track record de Fortress parle de lui-même et nous sommes impatients de bénéficier de son leadership, de sa vaste expertise et de sa plateforme d'investissement de rang mondial» justifie dans un communiqué Masayoshi son, fondateur et PDG de SoftBank.
Devenir un incubateur géant mondial
Cet intérêt pour la finance n'est pas une lubie soudaine. Boulimique d'acquisitions (le fabricant de puces pour smartphones ARM lui a coûté 32 milliards l'été dernier) et de paris un peu fous, le milliardaire japonais a toujours été très actif en matière de prises de participations, parfois décidées en cinq minutes, de Yahoo Japan à Alibaba. Son fonds de corporate venture, SoftBank Capital, a investi dans une vingtaine de startups en deux ans, dont Treasure Data, Grab et PayActiv.
Le deuxième homme le plus riche du Japon, à l'aube de ses 60 ans, veut réinventer son groupe en un incubateur de technologies, selon sa stratégie SoftBank 2.0. En octobre dernier, il a annoncé à la surprise générale le projet de créer SoftBank Vision Fund, un fonds d'investissement dans la high-tech (intelligence artificielle, robotique, etc.) de 100 milliards de dollars, ce qui en fera un des tous premiers du secteur. Le groupe nippon compte injecter lui-même au moins 25 milliards dans les cinq ans à venir. Le premier fonds souverain d'Arabie saoudite, PIF, y participera, à hauteur de 45 milliards, aux côtés de quelques grands noms de la Silicon Valley, dont Apple (un milliard), Qualcomm et Oracle. A Donald Trump, qu'il a rencontré en décembre, Masayochi Son a même promis 50 milliards de dollars d'investissement et 50 000 créations d'emplois.
Une Fortress facilement prenable
L'idée de s'attaquer à Fortress lui a sans doute été soufflée par son ancien banquier et homme de confiance, Rajeev Misra, un «génie créatif» de la finance, ancien trader en dérivés de la Deutsche Bank à Wall Street, puis chez UBS, qui avait rejoint le hedge fund en 2014. Ce quinqua d'origine indienne, qui a fait ses études aux Etats-Unis, aide le milliardaire à monter le fonds SoftBank Vision qui doit boucler son premier tour de table à la fin du mois selon l'agence Bloomberg.
Le fonds new-yorkais n'avait rien d'imprenable : l'environnement de marché a été peu porteur pour l'ensemble des hedge funds, qui ont enregistré des performances médiocres. Plus de 500 ont été liquidés l'an dernier, dont quelques grands noms tels que Chesapeake Partners et Perry Capital, soit plus qu'il n'en a été créé, une première depuis au moins une quinzaine d'années, selon le cabinet Eurekahedge. Fortress lui-même a fermé un de ses fonds emblématiques, le Macro hedge fin 2015, après de lourdes pertes.
L'action Fortress a perdu les deux tiers de sa valeur depuis son introduction en Bourse en 2007. Même l'offre généreuse de SoftBank (+39% de prime) représente moins de la moitié de son prix de l'époque. Les associés et le conseil d'administration ont approuvé le rachat à l'unanimité, toute l'équipe de chargés d'investissement confirmés reste en place. Fortress sera une entité indépendante intégrée au sein de SoftBank, et non à son futur Vision Fund. Comme un nouveau pôle d'activité de services financiers.
Le futur Warren Buffett asiatique ?
Fondée en 1998 comme une boutique de «private equity» (investissement dans des sociétés non cotées), Fortress, qui emploie 1 100 personnes, s'est diversifiée dans l'achat de dettes de sociétés en difficultés ou de créances douteuses, comme dernièrement les «prêts non performants» de l'italien Unicredit, dans la gestion alternative (stratégies d'arbitrages, ventes à découvert pour spéculer à la baisse sur un titre) ainsi que dans la gestion monétaire plus traditionnelle avec le rachat de Logan Circle, qui représente plus de la moitié de ses encours. Elle a pour clients plus de 1 800 investisseurs institutionnels et de grandes fortunes. Adossée à SoftBank, Fortress devrait pouvoir élargir sa base de clientèle en Asie, où elle est peu présente et où le milliardaire dispose d'un volumineux carnet d'adresses.
Plus de 3 milliards de dollars, c'est peut-être un peu cher pour une opération de «acqui-hire», ces transactions où l'on acquiert avant tout une équipe, des talents, une expertise. Mais Mayasoshi Son a l'habitude de voir les choses en très grand. Il aurait confié à ses associés son ambition de créer une holding à la Berkshire Hathaway, le fonds, qui est une sorte de conglomérat, fondé et géré par Warren Buffett. Le troisième homme le plus riche du monde, quand il n'est encore que 82e...
D. C.
In latribune.fr


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