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Entre récupération et instrumentalisation
L'Algérie est gagnée par une ferveur «camusienne» exacerbée
Publié dans La Tribune le 18 - 03 - 2010

Concernant la caravane projetée dans les villes algériennes, nous avons le droit de nous interroger sur son objectif et sur les raisons de son initiation. Nous ne doutons pas des nobles intentions des initiateurs dont l'objectif est, certainement, celui d'animer la vie culturelle et de consolider, au moyen de la culture, les relations entre les deux rives. Tout événement culturel est, bien entendu, le bienvenu pour nous enrichir et animer notre paysage culturel, encore faut-il qu'il soit bien cadré et explicité. A tort ou à raison, le choix d'un écrivain controversé pose problème. Or, qui s'intéresserait à Camus sans cet effet de mode récent ? Combien sont-ils qui connaissent ses œuvres, hormis les quelques étudiants des départements des lettres de nos universités.Depuis quatre ou cinq ans, nous assistons, ici en Algérie, à une ferveur «camusienne» exacerbée. Subitement ses livres sont sur les étalages, ses discours, ses reportages sont édités à profusion. Le moindre texte est sorti des archives, dépoussiéré et affiché dans les librairies. Faire ressortir «Misère de Kabylie» qui n'est qu'un reportage de journaliste sur les conditions socio-économiques d'une population, avec, certes, un jugement humain, ne permet pas de classer ce texte comme dénonciateur de la colonisation. La question algérienne était celle de la dépossession historique et identitaire, de la spoliation et de la mise à l'écart d'un peuple comme l'ont écrit Mustapha Lacheraf, Abdelali Merdaci et Djillali Sari.Depuis quelque temps, des cinéastes français, espagnols, italiens débarquent et
«draguent» des Algériens de services, contactent les boîtes audiovisuelles afin de récupérer les films ou tout document ancien, utiles à leur projet. J'ai été personnellement approché par des intermédiaires algériens de sociétés audiovisuelles étrangères dont une espagnole qui s'intéressait à la mère de Camus d'origine ibérique. Que se passe-t-il ? N'y a-t-il pas là une opération concertée ? Dans quel but ? Et si Camus était vivant, aurait-il accepté d'être envahi et exagérément médiatisé ? Elève à l'Ecole d'application du train, j'ai connu Albert Camus vers la fin des années 1950 alors qu'il présentait sa pièce les Possédés en Touraine. Au cours du dîner auquel il m'avait convié, nous avions parlé de mes études, de l'Algérie et de football. Mekhloufi, la star de Saint-Etienne, venait alors de rejoindre le FLN. Camus, je m'en souviens, m'avait encouragé à bien travailler et être parmi les premiers. J'avais 20 ans. Je retiens de lui cette voix d'acier, une timidité devinée et un sentiment d'amitié réciproque que la table favorise. Aujourd'hui, c'est avec madame C. Yamina, une amie de madame Camus, que nous nous remémorons ces années zde guerre qui avaient déchiré mon pays. Après 130 années de colonisation et une guerre sanglante, les Français d'Algérie devaient choisir entre rester ou partir pour la France. La plupart ont choisi de partir, nombreux sont restés. Ils sont devenus nos amis et nos compatriotes. Le terrible accident de janvier 1960 aurait-il dispensé Camus de ce choix ? Simple hypothèse.
A. Z.
* Urbaniste et écrivain.
Dans son dernier livre, Une femme dans les affaires, il consacre deux chapitres à cette rencontre avec Albert Camus.


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