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«Pour un meilleur accès aux soins, une coopération Nord-Sud est nécessaire»
Dans un entretien exclusif à La Tribune, l'hépatologue français Patrick Marcellin affirme :
Publié dans La Tribune le 15 - 11 - 2008

Entretien réalisé par notre envoyée spéciale à San Francisco
Amel Bouakba
La Tribune : Y a-t-il eu des nouveautés sur le plan thérapeutique pour lutter contre l'hépatite qui ont été présentées au cours de ce congrès mondial ?
Patrick Marcellin : Non, il n'y a pas eu, lors de ce congrès, de nouveautés, en termes de produits thérapeutiques. En revanche, il y a eu des confirmations sur l'efficacité de certains traitements. On peut dire aujourd'hui que nous avons un suivi plus important pour le traitement par interféron. Il est de plus de quatre ans après le traitement par interféron pegylée alfa 2a (Pegasys). Ce qui confirme que, lorsqu'on a bien répondu à l'interféron, la réponse est durable chez pratiquement tous les patients. De même pour l'hépatite B, il
n'y a pas de nouvelles molécules cette année. Là aussi je dirais que nous avons obtenu des résultats qui se confirment pour ce qui est notamment des analogues, comme le Ténofovir. Ces résultats révèlent que nous avons pratiquement 100% de réponse virologique pour les patients qui prennent correctement leurs médicaments.
Quel est le meilleur critère d'évaluation de la réponse aux traitements de l'hépatite B ?
Cela dépend. Si l'on utilise les analogues comme la Lamivudine, l'Adefovir, le Tenofovir ou l'Entecavir, le meilleur critère est la charge virale, car ces médicaments entraînent rarement une négativation de l'antigène HBS. Or, si l'on utilise l'interféron, on peut obtenir une
diminution de l'antigène HBs et une négativation et c'est cela justement l'objectif du traitement parce que c'est ce qui entraîne la guérison et la diminution du risque de complication et du cancer du foie.
Les hépatites constituent aujourd'hui une réelle menace dans le monde,notamment en Afrique ; justement les traitements actuellement disponibles sont coûteux et ne sont pas accessibles aux pays pauvres. Y a-t-il dans ce sens des projets de coopération entre les pays du Nord et ceux du Sud, notamment pour ce qui est du générique ?
Dernièrement, nous avons abordé cette question, qui est très importante, à Fès, au Maroc, lors des 11es Journées de gastro-entérologie en Afrique francophone. Nous avons, à ce propos, souligné qu'avec les anciens médicaments, qui sont les moins chers, (les nouveaux étant excessivement coûteux), on peut probablement optimiser la prise en charge des malades porteurs du virus en Afrique. En effet, souvent, chez beaucoup de malades, nous ne sommes pas obligés d'utiliser les médicaments les plus chers. Je pense ainsi qu'il est possible d'optimiser la prise en charge en offrant un traitement à la carte, en fonction du malade. J'estime par ailleurs que le problème de l'accès aux soins en Afrique est très sérieux. Il a été résolu au moins partiellement pour le VIH et pour cause. Il y a eu, dans ce sens, de la part des pouvoirs publics, des associations de patients, des actions pour amener les laboratoires pharmaceutiques à accepter de rendre disponible le médicament à un prix moindre et raisonnable, pour le rendre accessible à beaucoup de personnes en Afrique. En revanche, pour l'hépatite B et C, ce n'est pas encore le cas. Il faut absolument une action commune, comme vous le dites, une solidarité nord-sud, avec la collaboration des laboratoires pharmaceutiques, pour vendre à un prix abordable les
médicaments dans les pays en développement. Il faut que ces laboratoires collaborent et acceptent que les bénéfices qu'ils engrangent dans les pays du Nord les aident à offrir des médicaments moins chers aux pays du Sud, des pays dans lesquels beaucoup de patients ne peuvent pas être traités à cause du coût élevé des traitements. Dans une majorité de régions défavorisées? en effet, les malades ne sont ni pris en charge ni remboursés, ce qui est évidemment rédhibitoire et empêche l'accès aux soins. J'estime donc que beaucoup de travail reste à faire de ce côté-là.
Selon vous, y a-t-il une augmentation du taux de prévalence des hépatites, ne pensez-vous pas qu'il est urgent d'élargir les actions de sensibilisation en vue du dépistage de ces maladies ?
Absolument. Il faut miser sur la prévention pour lutter contre les hépatites, notamment par le dépistage. Pour ce qui est de l'hépatite B, le vaccin, qui est très efficace, est à préconiser.
Mais je ne crois pas qu'il y ait une augmentation du nombre de cas atteints d'hépatite. Je crois plutôt qu'on dépiste de plus en plus, ce qui est une bonne chose puisque le dépistage permet de déceler la maladie à un stade précose et d'augmenter les chances de guérison. Evidemment, le dépistage reste primordial. Mais il faudrait, je pense, plusieurs actions en parallèle en plus du dépistage, à savoir développer la prévention avec le vaccin et prévenir les infections nosocomiales, mais aussi tous les risques de transmission du
virus. Toutes ces actions sont tout à fait complémentaires.
En somme, ce 59e congrès est un rendez-vous important…
Je crois que ce congrès de l'AASLD a été l'occasion idéale pour présenter beaucoup de travaux sur les nouveaux médicaments, qui sont les médicaments de demain, avec les triples thérapies pour le traitement de l'hépatite C et puis les nouveaux médicaments pour la B avec des taux de succès proches de 100%, donc de bonnes nouvelles pour les patients. Je pense par ailleurs que la quantification de l'antigène HBs est probablement un outil qui va devenir important dans le futur pour suivre les patients sous traitement, surtout par interféron mais également sous traitement par analogues. On s'est rendu compte, après avoir suivi des malades traités atteints d'hépatite B, que leur réponse virologique en ce qui concerne la quantification de l'antigène HBs a une valeur productive plus forte que l'ADN viral, en termes de réponse prolongée. Nous avons pu montrer dans notre étude que, lorsqu'il y a une diminution nette de l'antigène HBS dans le sérum pendant les 12 premières semaines de traitement, il y a une forte probabilité que le traitement par interféron entraîne une réponse prolongée et éventuellement une guérison avec une négativation de l'antigène HBs, donc l'antigène HBs quantitatif sera sans doute un outil très utile pour adapter le traitement à trois mois. Nous pourrons ainsi savoir quels sont les patients qui vont y répondre et quels patients ne vont pas y répondre en fonction de la quantification de l'antigène HBs.


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