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Contes de grand-mère Vs révolution multimédia
La tradition se fragilise et s'effiloche en l'absence de supports de diffusion
Publié dans La Tribune le 15 - 05 - 2013

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

Les étals foisonnent de contes. On les trouve des fois même jonchant le sol. Ces recueils destinés aux enfants sont disponibles dans
pratiquement toutes les librairies. Aux côtés de Djeha, Loundja bent el ghoul et autres «classiques» algériens, on retrouve ces petits fascicules illustrés de Fulla, la petite fille importé d'Orient que nos fillettes ont adopté. Cette «héroïne» en hidjab joue dans la cour de Barbie en tentant même de l'évincer ! Même silhouette, mêmes habits, avec le foulard sur la tête pour signifier le respect des préceptes religieux. Mais, hormis l'image religieuse, ces livrets ne portent en fait aucun message qui permette à l'enfant d'élargir son horizon et de nourrir son imaginaire. Ainsi, dès son jeune âge, ce dernier est confronté à un choix délicat à travers certaines intrusions dont il ne saisit pas le sens.
De l'avis des spécialistes le conte de par son récit tisse des liens entre trois temps : passé, présent et futur. De plus, il doit s'inscrire dans une démarche socioculturelle, avec l'implication notamment des établissements scolaires pour concourir à la construction d'une «vision du monde et son explication à travers les grands mythes, les grandes épopées,…». Pour réussir cette initiation, les enseignants ont un rôle important à jouer. Aussi, doivent-ils être formés dans ce sens pour qu'ils puissent savoir quoi transmettre et comment le faire. Il ne faut pas omettre le rôle des parents qui sont la première école de l'enfant. Père, mère, grand-père ou grand-mère doivent, fut-ce oralement, raconter à leurs enfants des histoires, même s'il faut s'aider d'un livre, le plus souvent possible - quotidiennement serait l'idéal-, afin d'éveiller leur intérêt à cette forme d'éducation ludique.
Mais en ce XXIe siècle, la recette grand-mère semble ne plus tenir malgré les assurances émises par des conteuses et des conteurs. La révolution du multimédia a supplanté la parole. Le mode de vie actuel contraint les parents à renoncer à cette tradition de réunir la nuit venue les gosses pour leur raconter une histoire,tradition dont se chargeait l'aïeule. Aujourd'hui, il y a la télé et l'ordi qui mobilisent l'attention des petits, et des grands.
Pourtant, certaines conteuses s'accordent à dire que «les contes algériens du terroir véhiculent des messages moraux inépuisables». «Si
aujourd'hui nos enfants ne s'intéressent pas vraiment aux histoires ancestrales, c'est à cause de la paraisse manifestée par leurs parents ou leur méconnaissance de ce patrimoine», appuie un pédagogue qui met l'accent sur le rôle des écoles dans l'éveil de l'envie de lire chez l'enfant. Et cela ne peut se concrétiser qu'avec des instituteurs qui, eux-mêmes, sont des «mordus» de la lecture ou formé en la matière. Mais l'encadrement ne suffit pas si le support en question n'est pas adapté et réaménagé par des spécialistes pour être un instrument éducatif, pédagogique et ludique à la fois. «Il existe des milliers de contes en Algérie. Mais ceux du terroir sont souvent éclipsés par ces contes de fées importés, dira un enseignant. La multitude d'ouvrages mise sur le marché du livre doit être révisée pour être adaptée au monde et à l'environnement socioculturel de l'enfant. Il faut faire appel à des spécialistes et les inclure dans des
commissions avant d'engager la procédure d'édition», ajoutera-t-il. Cette étape est souvent délaissée, ce qui laisse une liberté totale aux diverses publications «autonomes» qui étoffent quantitativement les étals des librairies. Sans un véritable suivi et encadrement pédagogique, l'enfant se retrouvera dans l'univers que lui proposeront ces publications et nourrira son imaginaire avec les messages qu'elles véhiculeront. Toutefois, il est des libraires «professionnels» qui déclinent la médiocrité en refusant d'emblée des ouvrages jugés «stériles», ne répondant à aucun critère de lisibilité dans le fond ou dans la forme.
Dans un autre chapitre, ces dernières années, à la faveur de l'abondance livresque - sous l'impulsion du ministère de la Culture, qui cependant peine toujours à drainer des lecteurs-, le conte a pris une place et il a même gagné des adeptes. Il reste cependant à capitaliser cette petite avancée, en offrant au conte puisé dans les contrées algériennes plus d'audience. Or, pour l'heure, il se
manifeste timidement malgré le riche répertoire du pays. Certains voient en cette maigre récolte l'absence d'éditeurs qui inciteraient les auteurs à présenter leurs œuvres, et ce en raison de la cherté dans ce genre de réalisation (beaucoup d'illustrations en couleurs). Tandis que d'autres maisons d'édition cherchent la nouveauté. «On cherche des légendes anciennes, certes, mais qui soient conjuguées avec l'art du récit contemporain afin de permettre aux récepteurs d'être dans le présent, même si la trame renvoie à une époque lointaine du passé», dira un éditeur.
Cette situation pousse ainsi les auteurs, quand il en existe, à puiser dans leur escarcelle pour faire publier à compte d'auteurs leurs œuvres en assumant tout seul leur distribution et l'échec ou la réussite à la vente. Car, l'absence de circuits de diffusion dans le monde de l'édition et de distributeurs professionnels, la diffusion, pénalise leur produit, quand bien même il aurait tous les atouts pour devenir un best-seller. Ces lacunes appellent à un concours pluridisciplinaire pour faire éclore un conte, aussi bien celui inspiré du terroir que ceux universels, car, le propre d'une histoire pour enfant est qu'elle est porteuse d'une morale, et ce, quelle que soit la civilisation dont elle émane ou la langue avec laquelle elle est écrite. In fine, le conte algérien, aussi riche soit-il, requiert toutefois une structuration et une adaptation pour qu'il soit au diapason avec le monde «contemporain» de l'enfant. Et pour réussir cette réintégration du conte dans l'éducation de nos enfants, le concours des parents , pédagogues, pédopsychiatres, sociologues, pouvoirs publics, éditeurs et associations est plus que nécessaire.
N. H.


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