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La patronymie algérienne, une acculturation instaurée par le colonisateur
Journées d'étude «Amazighité et histoire : onomastique et identité»
Publié dans La Tribune le 21 - 12 - 2008

Dans le cadre des deux journée d'étude intitulées «Amazighité et histoire : Onomastique et identité» organisées récemment par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), Ouerdia Yermeche, maître de conférences à l'ENS de Bouzaréah et chercheur associé au CRASC, a présenté une conférence intitulé «Le système patronymique : histoire d'une fracture généalogique».
Dans son intervention, elle a posé la problématique de la patronymie et de l'état civil algérien, qui, tout en s'inscrivant dans la modernité, est le fruit d'une acculturation instaurée par les institutions coloniales. Ainsi, «l'état civil et son corollaire le système patronymique sont, dans le cas de l'Algérie, le fait d'une conjoncture historique de colonisation», dira-t-elle. Elle a rappelé que, traditionnellement, le système de nomination en Algérie est le mode essentiellement oral, de nature concentrique et fondé sur l'affiliation au groupe communautaire et lignager. L'identification de l'individu s'effectuait habituellement au sein de la famille restreinte par une désignation individuelle à base de surnoms et de sobriquets. Les gens étaient par ailleurs représentés par la désignation filiative, de type agnatique ou patrilinéaire. A l'extérieur du clan, d'une tribu à une autre,
l'individu est identifié par une désignation collective qui précise l'appartenance à un groupe ethnique.
La chercheuse a ensuite expliqué que le système dénominatif algérien a connu une évolution liée aux perturbations historiques ponctuées par les incessantes intrusions coloniales et à l'occupation du terrain. A titre d'exemple, les Romains n'ont pas eu une grande influence sur le système anthroponymique local du fait qu'ils n'avaient pas des intentions d'acculturation. La latinisation des noms berbères serait le fait des Berbères eux-mêmes, qui voulaient accéder à la citoyenneté romaine. Les Arabes, eux non plus, n'ont pas eu une grande influence pour la simple raison qu'ils avaient un mode similaire de nomination selon un mode agnatique et patrilinéaire (X fils de Y). La nouveauté avec les Arabes, c'est l'intégration de noms individuels et de particules filiatives arabes dans le
système anthroponymique local. Il y avait également la cristallisation de formes nominatives relatives à l'islam et d'un vocabulaire religieux.
L'influence des Espagnols et des Turcs est, quant à elle, très peu perceptible. L'apport des Turcs consiste en un lexique nominal à base de noms de métiers, de fonctions et d'origine géographique et en la transmission du nom patronymique par les Andalous, par l'intermédiaire des Turcs, suite aux mariages mixtes entre la population autochtone, les émigrés andalous et les mercenaires kouroughlis.
Elle a précisé que la véritable grande fracture anthroponymique en Algérie est marquée par la loi du 23 mars 1882, qui a engendré l'institution de «la fonction d'identification individuelle au détriment de l'identification sociale».
Cette loi est marquée par la logique coloniale qui ne prend pas en compte des paradigmes fondateurs de l'anthroponymie autochtone avec pour conséquence la redéfinition de l'organisation sociale et l'identité nationale des Algériens.
Cela a constitué, au niveau des représentations mentales, une véritable violence symbolique de la nomination, opérant une rupture épistémologique dans l'enchaînement chronologique de la filiation et dans le continuum historique et symbolique des modes traditionnels de nomination, provoquant ainsi une perte de la continuité généalogique, le gommage des repères identitaires onomastiques et le brouillage des lignages et des liens généalogiques.
Il y a également l'altération, la dénaturation et la déstructuration du système anthroponymique traditionnel par une transcription française et francisée plus qu'approximative.
Ouerdia Yermeche a également mis en exergue le fait que l'état civil algérien post-indépendance continue la représentation symbolique de la non-filiation, de la non-généalogie installées par la France.
Ainsi, c'est «le résultat d'une filiation falsifiée, tronquée de l'héritage culturel et des racines onomastiques, vecteurs indispensables et nécessaires de l'identité nominative. Il est également marqué du sceau de l'acculturation par le nom».
Par ailleurs, elle a noté le fait que l'état civil est un facteur de modernité qui consacre l'«emprise du national sur le nominal». Cela a permis d'asseoir un Etat algérien central, structuré et ouvert sur la modernité, plaçant définitivement l'individu algérien dans un cadre institutionnel et juridique stable.
Par conséquent, cela a obligé l'Algérien à acquérir de nouveaux réflexes fondés non plus sur la notion de tribu mais sur celle d'individu et de famille restreinte. Ouerdia Yermeche conclut en soulignant que l'état civil «confère à l'individu le statut de citoyen en lui reconnaissant une identité officielle. Instaurant ainsi le lien entre l'individu et le pouvoir central qu'est l'État, en le définissant comme personne civique».
S. A.


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