Les raids aériens israéliens dans la bande de Ghaza se sont poursuivis dans la journée d'hier faisant pas moins de 363 morts et 1 700 blessés côté palestinien, dont dix victimes dans la nuit de lundi. Fort du quitus de son complice de toujours, les Etats-Unis, et ses alliés européens, Israël poursuit en toute impunité son carnage. Quant aux régimes arabes, qui n'ont toujours pas trouvé le temps pour se réunir, leurs condamnations ne peuvent être considérées que comme des discours de circonstance pour se donner bonne conscience plutôt qu'une position ferme et unie autour du peuple palestinien qui souffre le martyre depuis le début de la semaine. Pendant que la Ligue arabe n'arrive pas à fixer un rendez-vous qui arrange toutes les parties, Israël ne lésine pas sur les moyens de mener à bien sa guerre d'extermination. Hier, la porte-parole de l'armée israélienne a évoqué publiquement la possibilité d'une offensive terrestre à Ghaza, affirmant que l'infanterie était prête à agir. «Tout le monde est en place sur le terrain. L'option existe. Elle peut être appliquée, mais, pour l'instant, nous ne frappons que par les airs et par la mer», a-t-elle expliqué. Des frappes qui, faut-il le rappeler une fois de plus, ciblent un peuple désarmé et affamé depuis de longs mois. Hier encore, l'armée sioniste a déployé de nouveaux renforts à la lisière de la bande de Ghaza après avoir décrété le secteur frontalier du territoire palestinien «zone militaire fermée», une mesure qui précède naturellement un déploiement terrestre massif. Le Premier ministre, Ehoud Olmert, qui semble oublier les scandales qui l'ont poussé à sortir par la petite porte, a annoncé que les quatre jours de raids, combinés aux «opérations maritimes», ne constituaient que «la première phase parmi plusieurs» d'un plan préalablement établi par le gouvernement israélien, laissant entendre que les autres phases pourraient se succéder prochainement. Parmi les cibles des dernières attaques sur Ghaza figurent plusieurs bâtiments officiels, dont le siège du Premier ministère, les ministères de la Défense, des Affaires étrangères et des Finances, l'université, déjà frappée la veille, et un club lié au Fatah. Les sionistes ont même ciblé un bateau de pacifistes qui tentait de rejoindre la bande de Ghaza. La barbarie baptisée «Plomb durci» trouve en face un laxisme arabe inédit dont le paroxysme est indéniablement la déclaration du président égyptien Hosni Moubarak. Lors d'une intervention télévisée inopinée, il exclura l'ouverture du terminal frontalier de Rafah. «Nous, en Egypte, n'allons pas contribuer à la consécration de la division entre l'Autorité palestinienne et le Hamas en ouvrant le terminal de Rafah en l'absence de l'Autorité palestinienne et des observateurs de l'Union européenne, et en contravention avec l'accord de 2005», a-t-il lancé. La messe est dite. Les sionistes peuvent poursuivre leur boucherie en toute quiétude. G. H.