«Halilhodzic est un bon choix, laissez-le travailler en paix !» En marge du match France-Suède qui a eu lieu au stade olympique de Kiev, nous avons rencontré Claude Puel, ancien entraîneur de l'Olympique Lyonnais qui vient de s'engager, pour la saison prochaine, à l'OGC Nice. En attendant, il est consultant pour l'Euro-2012 sur une chaîne de télévision française. C'est avec plaisir qu'il a accepté de nous accorder cet entretien où il évoque plusieurs sujets liés à l'Euro et à l'Algérie. Quelle est votre appréciation sur l'Euro-2012 ? Personnellement, je trouve que le niveau est bon en général. La majorité des sélections ont montré de bonnes combinaisons tactiques avec une faculté à bien conserver le ballon. Nous avons assisté à des matches très disputés et à d'autres dans lesquels il y a eu des scenarios inattendus. La plupart des matches ont été ouverts et se sont joués sur des détails et c'est ce qui a ajouté au charme du tournoi. Quelle est la révélation de la compétition, selon vous ? Tous les favoris sont passés aux quarts de finale, à l'exception des Pays-Bas. Dans le groupe A, tout était possible du fait du niveau presque égal des sélections qui le constituaient et c'est pour ça que je pense que la qualification de la Grèce et de la République tchèque est tout à fait normale. Il n'y a eu donc aucune révélation durant ce tournoi. La seule surprise a été l'élimination du finaliste de la dernière Coupe du monde, les Pays-Bas, en dépit des stars qu'il recèle. Est-ce à dire qu'il n'y aura pas de surprises d'ici la finale ? Qui voyez-vous l'emporter ? Difficile à dire. Théoriquement, l'Allemagne et l'Espagne partent favorites car elles ont confirmé leur force. En deuxième lieu, je mets l'Italie, le Portugal et la France sur un pied d'égalité. Y a-t-il un joueur qui vous a attiré votre attention plus que d'autres ? Au début, il y a eu l'attaquant russe qui avait inscrit deux buts (Dzagoev, ndlr), mais seuls les meilleurs restent. Ce que j'ai dit sur les sélections s'applique aux joueurs. Il y a en premier lieu Cristiano Ronaldo qui est revenu très fort après sa première sortie décevante face au Danemark, en offrant la qualification au second tour à son équipe à la manière des grands. Il y a aussi Mario Gomez qui a su mettre son expérience au service de la sélection d'Allemagne en inscrivant des buts décisifs. En somme, seuls les grands joueurs ont fait la différence jusqu'à présent. Vous rappelez-vous des joueurs algériens que vous avez coachés ? (Il réfléchit un moment) Je ne me rappelle pas d'un joueur en particulier, mais j'ai eu des joueurs d'origine algérienne, tel Benzema à l'Olympique Lyonnais. Il y a aussi Belfodil et Taffer qui sont issus de ce même club, non ? Ah, c'est vrai ! Ils sont eux aussi d'origine algérienne. C'était de bons joueurs, mais la richesse de notre effectif a fait qu'ils n'ont pas bénéficié de nombreuses opportunités avec l'équipe première, surtout que nous jouions la Ligue des champions, les premiers rôles dans le championnat et plusieurs autres challenges importants. Le débat qui a lieu actuellement en Algérie et en France est de savoir si Belfodil jouera pour les Verts ou bien pour les Bleus. Votre avis sur le sujet ? Je crois qu'il faudra lui laisser la liberté du choix et le respecter quel qu'il soit. Tout joueur a le droit de choisir où il trouve son intérêt. Sur ce que vous avez vu de lui lorsqu'il était votre joueur à Lyon, pensez-vous que Belfodil peut apporter quelque chose à la sélection algérienne ? Evidemment. Il était parmi les meilleurs joueurs dans l'équipe réserve et, s'il continue à progresser, j'entrevois pour lui un bel avenir avec la sélection algérienne et même avec la sélection française. Un dernier mot sur le travail qu'est en train d'accomplir votre confrère Vahid Halilhodzic à la tête de la sélection algérienne ? Je pense que le recrutement de Halilhodzic par la Fédération algérienne de football était un bon choix en soi. C'est un entraîneur droit et rigoureux, qui sait comment se comporter avec le groupe, le maîtriser et motiver les joueurs pour les pousser à donner le meilleur d'eux-mêmes. Il faut juste se montrer patient avec lui et le laisser travailler en paix.
