Yahi : «Il faudra jouer comme nous, à l'algérienne et sans complexe» Personne n'a pu oublier les U20, champions d'Afrique face à la Guinée, qui avaient réussi à faire sensation lors du Mondial de la catégorie au Japon en 1979. Une compétition qui avait révélé les Yahi, Bouiche, Menad, Sebbar, Demdoum, Osmani et Bendjaballah au monde entier avec une qualification aux 8es de finale à la faveur des matchs nuls obtenus face au Mexique (1-1) et le Japon, le pays hôte (0-0) et la victoire décrochée face à l'Espagne de Carrasco (1-0). Le parcours de cette génération dorée aurait pu se prolonger si elle n'avait pas croisé le chemin de l'Argentine, celle de Diego Armando Maradona, de Ramon Diaz et de Calderon, qui a remporté le titre sous la houlette de Carlos Minotti. A quelques jours du départ des U17 au Nigeria pour défendre les couleurs de l'Algérie, nous avons décidé de solliciter quelques acteurs de cette époque afin qu'ils prodiguent des conseils aux petits jeunots qui, trente ans après, auront l'occasion d'aller sur les traces de leurs aînés. ---------------- Yahi : «Il faudra jouer comme nous, à l'algérienne et sans complexe» * On imagine que vous suivez l'actualité de cette EN des U17 qui s'apprêtent à disputer le Mondial comme vous il y a trente ans ? C'est vraiment une aventure à part. Ce n'est pas tous les jours qu'on dispute une Coupe du monde. La preuve, depuis 1979, nos jeunes n'ont plus participé à une telle compétition. Comme tous les Algériens, nous sommes de tout cœur avec nos jeunes qui, je suis persuadé, réussiront à honorer les couleurs de notre pays. * Vous qui étiez à cette Coupe du monde des U20 en 1979, quel conseil pouvez-vous donner à cette nouvelle vague ? C'est simple, il faudra jouer à l'algérienne comme on sait le faire et sans complexe. Nous en 1979, on avait une grande équipe, car il ne faut pas oublier que nous étions les champions d'Afrique. N'était cette grande équipe d'Argentine de Maradona qui nous a barré la route, on serait allés plus loin. Je peux vous dire qu'avant le match, les Argentins nous craignaient. ---------------- Khellifi : «Ce serait fabuleux de faire comme ceux de 1979» * Comment se présentent les choses à quelques heures de votre départ au Nigeria ? On est en train de se préparer avec minutie pour cette Coupe du monde qui approche à pas de géant. Et je peux vous dire qu'on sera prêts le jour J. * Yahi Hocine que vous n'avez pas connu estime que vous devez jouer sans complexe lors de cette Coupe du monde pour passer le 1er tour ? Je n'ai pas eu la chance de connaître ce talentueux joueur dont on m'a dit le plus grand bien, mais c'est un honneur pour nous qu'un joueur comme Yahi parle ainsi de notre équipe. C'est sûr que si nous parvenons à produire le même jeu que lors de la CAN, on passera le cap du premier tour. ---------------- Demdoum : «Nos jeunots ont les moyens de passer le 1er tour» Qui ne se rappelle pas de Belkacem Demdoum, l'attaquant du Chabab, qui était connu pour son jeu de tête qui avait inspiré, quelques années plus tard, Ali Moussa. Actuellement, éducateur au service des jeunes à Form Foot, celui qui faisait partie de cette génération de 1979 au Japon a accepté de prodiguer quelques conseils aux Verts. «J'ai suivi nos jeunes capés lors de la CAN et je peux vous dire qu'ils ont les moyens de passer le cap du 1er tour. Il y a Bezzaz qui a été formé au CRB et qui m'a fait une forte impression. Nous, en 1979, on avait attaqué la compétition avec l'ambition de passer aux 8es de finale, car on possédait un groupe très talentueux. N'étaient les blessés, on aurait titillé l'Argentine de Maradona qui faisait office d'ogre lors de cette compétition», nous a déclaré l'ex-Belouizdadi. ---------------- Bezzaz : «On fera honneur à l'Algérie et à nos aînés» Petit par la taille mais grand par le talent, c'est Abdelhakim Bezzaz, le meneur de jeu des Verts, qui sera, lors du Mondial, l'une des clés de voûte de la sélection nationale. Formé au CRB, tout comme Demdoum, Bezzaz espère, lors de la Coupe du monde, tirer son équipe vers le haut comme il l'avait fait lors de la CAN. «C'est un privilège et un honneur pour nous que des joueurs qui ont marqué l'histoire de notre football parlent ainsi de nous. Même si on ne les a pas vus à l'œuvre, on tâchera d'honorer notre pays et nos aînés lors de la Coupe du monde, car nous avons après tout un statut de vice-champion d'Afrique à défendre.» ---------------- Sebbar : «Ce n'est pas tous les jours que l'on croise le chemin de Maradona» * Actuellement entraîneur des jeunes au RCK, vous devez suivre avec grand intérêt la préparation des U17 qui s'apprêtent à jouer le Mondial ? Je sais que ce groupe, drivé par un staff technique chevronné tel qu'Ibrir, Medane et Layachi, est en train de faire du très bon boulot. De ce fait, avec une bonne préparation, la sélection nationale a de fortes chances de passer au second tour, même si elle a hérité d'un groupe très relevé. * Qu'avez-vous à leur dire en tant que mondialiste en 1979 ? Qu'il faut croire en son potentiel et ses moyens et ne pas craindre l'adversaire, car ce n'est pas tous les jours qu'on croise le chemin de Diego Maradona. * Justement, on croit savoir que c'est vous qui étiez chargé de son marquage ? Je vais vous raconter à ce propos une anecdote. Avant le coup d'envoi, le coach, Rajkov, m'a demandé de m'occuper du marquage de Maradona. Je lui ai répondu instantanément que ce serait 6000 dinars contre 60 milliards. Et je peux vous dire que, ce jour-là, j'ai souffert le martyre face à un monstre comme Maradona qui savait tout faire avec le cuir. Je peux vous dire que, sans l'Argentine, on aurait pu aller très loin. ---------------- Ferkous : «On fera tout pour suivre leurs traces» * On imagine que la pression a dû monter d'un cran à quelques heures du départ au Nigeria… C'est sûr que la pression va monter au fil des jours. Mais bon, en attendant le départ, nous continuons à bosser très dur afin de peaufiner notre préparation. * Vous n'étiez pas né lorsque les U20 avaient réussi un très beau parcours en Coupe du monde. Est-ce que vous espérez faire la même chose ? Absolument. Ce serait fabuleux de suivre les traces de cette équipe de 79 dont nos aînés nous ont souvent parlé. De ce fait, on fera tout pour suivre leurs traces. * Après cette défaite face à l'Allemagne, beaucoup ont douté de votre capacité à réussir un grand Mondial… Certes, cette défaite nous a beaucoup affectés, mais elle ne remet pas en cause nos capacités à réaliser une belle Coupe du monde. Nous avons le potentiel et les moyens pour faire quelque chose de positif, comme on l'a fait lors de la CAN où personne ne donnait cher de notre peau, et pourtant nous avons atteint la finale. On aurait même dû être champions d'Afrique, mais nous avons été victimes de la tricherie des Gambiens. ---------------- Bouiche : «C'est un léger avantage que de jouer sur le continent africain» Nacer Bouiche, l'ex-coqueluche du Mouloudia, faisait partie lui aussi de l'aventure nippone en 79. L'ancien international a tenu à conseiller les futurs mondialistes : «Je félicite déjà nos jeunes pour leur qualification au Mondial. A présent, il faudra prendre match par match avec l'ambition de passer le 1er tour, ce qui serait fabuleux, et l'appétit viendra en mangeant. Comme nous en 79, il faut jouer sans aucun complexe. Il ne faut pas oublier non plus que le fait de jouer sur le continent africain est un avantage pour notre sélection.» ---------------- Toulaït : «Pas question de faire de la figuration» Le talentueux attaquant des Verts, Ghilès Toulaït, a tenu à rassurer tous ceux qui suivent la marche des U17, leur promettant de tout mettre en œuvre pour représenter dignement l'Algérie. «Pas question qu'on aille au Nigeria pour faire de la figuration. Nous sommes tous déterminés à réussir un grand Mondial, comme nos aînés… il y a trente ans .»n