La loi sur le nucléaire civil sera prochainement soumise pour approbation du conseil de gouvernement. C'est ce qu'a révélé, hier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Invité de la Radio nationale Chaîne III, le ministre a souligné que cette nouvelle loi contient plusieurs dispositions dont la plus importante est "la création d'une agence de sûreté et sécurité nucléaire". Le rôle de cette structure sera axé sur "le contrôle et la prévention, notamment sur l'impact sur les projets de l'environnement". Le projet de loi prévoit, en outre, de renforcer le rôle du Comena en le dotant de moyens conséquents. Le processus réglementaire et juridique est ainsi "très avancé", a déclaré le ministre, qui attend l'approbation des autres départements ministériels. Le projet de loi prendra, selon Chakib Khelil, quelques mois avant "sa finalisation, soit d'ici le début de l'année 2009". L'Algérie, a-t-il affirmé, tient à ce que son arsenal juridique soit conforme aux normes de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).L'Algérie prévoit dans son programme du nucléaire civil la construction d'une centrale électro nucléaire. Un appel d'offre sera lancé à cet effet. Ce projet nécessite, selon le ministre, "de grands moyens tant financiers qu'humains". L'Algérie compte ainsi sur le partenariat et le savoir-faire des autres pays. Dans ce registre, elle a opté pour "la diversification des partenaires, entre autres la France, les Etats-Unis, la Chine et "la Russie avec laquelle un accord sera finalisé prochainement". A propos du volet financier, Chakib Khelil a affirmé que le montant pour la réalisation d'une centrale électronucléaire est "3 fois plus cher qu'une centrale fonctionnant avec le gaz". A titre d'exemple, "une centrale à gaz de 100 mégawatts coûte 2 milliards de dollars, il faudrait donc compter 6 milliards pour la réalisation d'une centrale électronucléaire", a-t-il précisé. L'Etat, poursuit-il, ne prendra pas en charge à 100% ce volet et c'est à la Sonelgaz de trouver les financements à travers notamment "le recours aux crédits". C'est le cas de la réalisation de toutes les centrales électriques ou "70% de ces projets ont été réalisés grâce à l'apport des banques", a affirmé le ministre de l'Energie. Autre volet à ne pas négliger, les ressources humaines. Le ministre a souligné, à ce propos, que l'Algérie ne dispose pas encore de personnel apte à gérer une centrale électronucléaire. "La formation sera donc au centre des préoccupations et sera prise en charge", a-t-il déclaré. Le ministre citera l'exemple de la gestion d'une centrale de 1000 mégawatts qui nécessite "un millier de personnes". Avec la nouvelle loi sur le nucléaire civil, l'Algérie espère tirer profit pour le développement de plusieurs secteurs, notamment l'agriculture ou la santé.