Les pays en développement seraient devenus les "dindons de la farce", toujours à écouter les discours des pays riches et toujours les mêmes déceptions. On se rappelle que le séminaire organisé par la commission "Défense nationale" du Sénat avait mis en évidence les désillusions, du moins celles de notre pays. La pauvreté guette les pays qui dépendent d'un seul produit à l'exportation et qui sont loin de s'assurer la sécurité alimentaire. S'il y a des pays où l'on parle des habitudes alimentaires, de la ration alimentaire, de la surconsommation qui entraîne l'obésité, de telles préoccupations ne sont pas communément partagées partout dans le monde, sauf dans les pays riches, où la prospérité est prise en otage à l'intérieur des frontières pour qu'elle ne puisse pas se transférer vers d'autres pays, par-delà les frontières. Même dans les pays où il fut un temps possible de vivre dans un système dit socialiste où il n'y avait pas certes de riches, du moins en nombre important, et où la rente du pays était partagée, même inégalement, il n'est même plus possible d'avoir une lecture sereine de l'avenir, le présent étant lui-même menacé. Ce n'est plus le temps où on choisit l'entreprise dans laquelle on a décidé de faire carrière et d'y prendre sa retraite. Après la crise financière internationale, ce n'est plus le moment où on pourrait continuer à argumenter que la survie des pays proviendrait de la généralisation du modèle ultra libéral à la planète entière, sous l'impulsion des grands banquiers comme cela au début de la décennie 90 sous l'impulsion du grand banquier Rockefeller, qui avait réuni les représentants de pays riches, de firmes internationales et des idéologues du " tout libéralisme " des plus convaincus. Depuis cette généralisation, et la chute du modèle d'une économie administrée qui avait disparu en même temps que fut détruit le mur de Berlin, la recherche de la productivité dans un contexte de concurrence exacerbée et de généralisation des réformes économiques à l'ensemble des pays du monde, les habitudes ont changé. Les factures alimentaires des pays, en développement surtout, ont fait des bonds importants compte tenu, d'une part, que tout est pratiquement importé, que les productions nationales ne sont pratiquement plus protégées, et que, d'autre part, les prix à l'importation ne cessent d'augmenter, alors que le cycle de Doha de l'OMC avait pris l'engagement de lier les échanges commerciaux à la réduction de la pauvreté dans le monde. Ce ne sont plus que des discours et rien de bon n'en est sorti en faveur des pays en développement. Une gouvernance mondiale sans un gouvernement mondial ? La carte de pauvreté et la carte de richesse sont restées longtemps figées au point où la question devrait se poser de savoir pourquoi parle-t-on de prospérité partagée et non à propager pendant que les signaux d'alarme sont tirés pour dénoncer les périls qui guettent les pays pauvres et qu'à chaque réunion internationale, le même constat est fait et refait à l'identique. La pauvreté augmente dans le monde. Pour ceux qui ont la chance de disposer d'un emploi même précaire, la réduction drastique du pouvoir d'achat traduit implicitement l'augmentation de la pauvreté ou alors de la pré disponibilité à être atteint par la pauvreté, le reste n'étant qu'un accord sur l'évaluation du seuil de pauvreté, dont la manipulation peut révéler que de larges couches de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté, ou encore le contraire. C'est parfois un objectif politique qui est recherché à travers la fixation du seuil de pauvreté. Un nouveau mal est conjuré et commence à pointer, à savoir le risque de surendettement des ménages, pour des pays tels que le nôtre, avec la réhabilitation du huissier de justice. N.B