Intervenant dans une conjoncture qui n'est pas tout à fait opportune pour les différentes cultures, les pluies qui se sont abattues sur les différentes régions du pays ces derniers jours, risquent d'avoir un impact négatif sur les récoltes agricoles.En effet, ces pluies ne sont pas aussi bénéfiques qu'on puisse l'imaginer. Hors saison, comme ce fut le cas ces derniers jours, elles sont néfastes pour les récoltes. "Ces fortes pluies créent les conditions propices pour le développement et la propagation de foyers de maladies cryptoganiques" a indiqué M.Aouina, directeur de la station d'Alger, de l'Institut national de la protection des végétaux, Inpv. "Le soleil qui pointe juste après les fortes averses, les évapore. Ce qui crée un certain climat humide qui est l'une des conditions primordiales pour l'évolution de ces maladies", a expliqué M.Aouina avouant que "son département craint l'apparition de maladies qui peuvent en 48h, ravager toute une récolte". Parmi elles, M.Aouina cite notamment le mildiou de la pomme de terre mais également les rouilles, septoriose et autres maladies des céréales ainsi que le mildiou et l'oïdium de la vigne sans oublier les tavelures des arbres fruitiers. Pour ces raisons, l'INPV a mis "en place des bulletins spéciaux d'information qu'elle a envoyés aux agriculteurs pour leur expliquer et les prévenir sur les risques de ces maladies", assure M.Aouina. Mais la réalité est tout autre. Constantine, les agriculteurs de la région craignent pour leurs récoltes. "Les agriculteurs sont très inquiets. Pour eux si ça continue comme cela, la production risque d'en pâtir", fait-il remarquer. Le ministère de l'Agriculture dans un communiqué admet lui aussi l'existence du risque de l'apparition de ces maladies cryptogamiques. Il admet également qu'un retard sera enregistré dans la récolte de l'orge. D'après le même communiqué, l'opération de récolte de la pomme de terre connaîtra un ralentissement. En outre, les pouvoirs publics, conscients de l'enjeu de la protection des cultures contre toutes sortes de maladies et autres facteurs destructeurs, multiplient les démarches afin de sensibiliser les acteurs du secteur sur la nécessité d'adopter des techniques de conduite des cultures efficaces. A cet égard, le ministère de l'agriculture et du développement rural a organisé avant-hier et hier à l'institut national de la recherche agronomique (INRA), les journées scientifiques et techniques sur la lutte intégrée contre les ravageurs des cultures. Organisée en collaboration avec la société Agroconsulting International (ACI), cette rencontre a eu pour objectif l'amélioration des productions agricoles, comme cela a été précisé dans le communiqué rendu public par le département de Rachid Benaïssa. Lequel objectif qui sera concrétisé en utilisant des méthodes de luttes intégrées contre les ravageurs des cultures basées sur " la préservation de la santé humaine et de l'environnement, l'innovation et la mise au point de substances permettant la substitution des substances chimiques toxiques, l'utilisation des auxiliaires et aussi la promotion des méthodes alternatives ", a également été précisé dans le document du ministère de l'agriculture. Lors de cette manifestation scientifique, les thématiques arrêtées s'articulent autour des résultats obtenus en matière d'expériences de luttes intégrées en agrumiculture et cultures maraîchères. Outre les experts relevant des institutions et universités algériennes, prendront part à cette manifestation des experts maghrébins, venus du Maroc et de Tunisie, ainsi que des experts européens spécialisés dans l'élevage des auxiliaires. Il convient de noter, par ailleurs, que ces journées scientifiques s'adressent aux professionnels du secteur, notamment les agriculteurs, les représentants des chambres d'agricultures des wilayas, inspections phytosanitaires des wilayas, ainsi qu'aux cadres des différentes institutions et instituts sous tutelle du ministère de l'Agriculture et du Développement rural.