Le fonds de pension public norvégien, un des plus gros fonds souverains au monde, a profité du rebond boursier au troisième trimestre et encore réduit son exposition à une Europe en crise dont la France, a annoncé la banque centrale norvégienne chargée de sa gestion. Au cours du trimestre écoulé, le fonds investi en actions et obligations internationales a enregistré un rendement de 4,7%, voyant sa valeur totale passer à 3 723 milliards de couronnes (507,1 milliards d'euros). Cela est en premier lieu dû à la bonne performance des marchés boursiers, particulièrement en Europe, a noté le patron du fonds, Yngve Slyngstad, lors d'une conférence de presse. Le rendement boursier s'est élevé à 6,5%, atteignant même 9% sur le Vieux Continent où le fonds norvégien est un investisseur de premier ordre. Sur le marché des obligations, le rendement a été plus limité à 2,2%. Au cours du trimestre écoulé, le fonds a continué son rééquilibrage annoncé, en réduisant la part de ses investissements en Europe (surtout dans les obligations d'Etat des pays du sud) pour renforcer sa présence sur le continent américain et surtout en Asie. Le fonds a réduit ses avoirs dans les dettes souveraines française et espagnole, a indiqué la Banque de Norvège dans un communiqué. Ses actifs en obligations d'Etat françaises ont notamment reculé de près de 17% par rapport à la fin du deuxième trimestre, pour être ramenés à 58,9 milliards de couronnes. Parallèlement, le fonds a augmenté ses investissements dans les obligations d'Etat américaines et japonaises et accru ses actifs dans les obligations d'Etat libellées en devises des économies émergentes comme la Corée du Sud, le Mexique et la Russie, a-t-elle précisé. Actions et obligations confondues, le fonds norvégien, alimenté par les énormes recettes pétrolières du pays, détient aujourd'hui 47,8% de ses investissements en Europe, 37,8% en Amérique et 14,4% en Asie-Pacifique. A terme, pour mieux refléter la répartition géographique de l'économie réelle, l'objectif est de faire passer ces parts à respectivement 41, 40 et 19%. Le rééquilibrage du portefeuille d'investissements à taux fixe (les obligations, ndlr) est en grande partie achevé, a noté M. Slyngstad, ce qui signifie que l'accent sera désormais placé sur des achats d'action essentiellement hors d'Europe. Premier investisseur sur les Bourses européennes, le fonds norvégien est aujourd'hui le plus gros fonds souverain au monde devant celui d'Abou Dhabi, selon le Sovereign Wealth Fund Institute.