La déprime du marché des PC continue de faire souffrir le numéro un mondial des microprocesseurs, l'américain Intel, qui a vu ses bénéfices plonger l'an dernier et a encore livré des prévisions décevantes pour le trimestre en cours, faisant chuter son cours de Bourse. Le groupe a annoncé un plongeon de 15% de son bénéfice net l'année dernière, à 11 milliards de dollars, et même de 27% sur le seul quatrième trimestre où il est ressorti à 2,5 milliards de dollars. Intel a malgré tout limité la casse, puisque son bénéfice courant par action est ressorti 3 cents au-dessus de la prévision moyenne des analystes, à 48 cents sur le trimestre et 2,13 dollars sur l'ensemble de l'année. Son action n'en baissait pas moins lourdement dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, de 5,03% à 21,54 dollars. Le groupe a en effet dit tabler pour le trimestre en cours sur un recul de son chiffre d'affaires, qui devrait atteindre seulement 12,7 milliards, plus ou moins 500 millions. Cette prévision est en dessous des attentes du marché qui espérait jusqu'ici 12,92 milliards. Le chiffre d'affaires a déjà reculé de 1,2% à 53,3 milliards de dollars sur l'année 2012 et de 3% à 13,5 milliards au quatrième trimestre. Le directeur général Paul Otellini, qui doit quitter son poste en mai, a rappelé lors d'une conférence avec des analystes, qu'Intel était confronté à "un environnement de demande relativement mou pour les PC et des conditions macroéconomiques faibles". Les ventes de PC dans le monde ont nettement reculé l'an dernier, de 3,5%, et le déclin a même atteint 4,9% au quatrième trimestre, selon des estimations publiées cette semaine par le cabinet de recherche Gartner. "La croissance du PIB mondial a été beaucoup moins élevée que ce que nous pensions en début d'année, et le marché des PC a été influencé par la croissance des tablettes", a rappelé le directeur financier, Stacy Smith. Il a aussi relevé que les clients du groupe, les fabricants d'ordinateurs, avaient réduits leurs stocks de PC d'ancienne génération au quatrième trimestre, au cours duquel Microsoft a notamment lancé une nouvelle version de son système d'exploitation Windows. Les puces et plateformes pour PC d'Intel, qui constituent toujours le gros de son chiffre d'affaires, ont vu leur chiffre d'affaires reculer de 3% sur l'ensemble de l'année, à 34,3 milliards de dollars, et de 6% au dernier trimestre, à 8,5 milliards. Le groupe a toutefois insisté sur le fait que 2012 avait été "une année de transition" pour le secteur, et M. Smith a assuré entamer 2013 en étant "optimiste pour nos perspectives à long terme". Le premier trimestre est typiquement plus faible que les autres, et Intel devrait au final voir son chiffre d'affaires afficher cette année une croissance "d'un bas pourcentage à un chiffre", a assuré le directeur financier. "Au second semestre, on aura une combinaison de nouveaux produits sur le marché et d'un meilleur environnement macroéconomique", a-t-il expliqué. Le groupe espère notamment voir monter en puissance les appareils adaptés à Windows 8 ou à une nouvelle puce plus économe qu'Intel va lancer cette année, Haswel. Intel s'est efforcé ces derniers mois de s'adapter à la nouvelle donne du marché, en développant notamment des puces adaptées aux tablettes ou en essayant de gagner du terrain dans les Smartphones. Il prévoit encore des investissements importants cette année, situés entre 12,5 et 13,5 milliards de dollars. Intel a précisé que 2 milliards permettraient de développer la production future de puces sur des galettes de silicium plus grandes qu'aujourd'hui, de 450 mm.