Les responsables financiers des pays du G20 étudieront la semaine prochaine à Washington une proposition visant à ramener à terme leur dette bien en-dessous de 90% du produit intérieur brut (PIB), montre un document préparé en vue de la réunion. La proposition, préparée par les coprésidents d'un groupe de travail du G20 sur la croissance, fait suite à un accord des dirigeants du G20 conclu en juin 2012 visant à fixer des objectifs ambitieux de réduction de la dette publique d'ici 2016, date à laquelle, selon un accord signé à Toronto en 2010, il a été convenu qu'elle devait s'arrêter de croître. "Les coprésidents ont proposé que: 'à long terme, les membres du G20 orientent leur politique budgétaire de façon à réussir à ramener le niveau de la dette bien en-dessous de 90% du PIB'", selon le document préparé pour les délégués de l'Union européenne (UE) qui seront présents à la réunion de Washington. "Nous considérons la proposition des coprésidents sur les objectifs budgétaires comme étant une bonne base de discussion", souligne le document, qui a été ratifié par les ministres des Finances de l'UE. L'Union européenne a toutefois des objectifs plus ambitieux en matière de dette, à 60% du PIB, et compte souligner que ce serait bien aussi pour le G20 de fixer un plafond plus bas. Les objectifs du G20 seront faciles à atteindre pour l'Union européenne dont le ratio de dette est actuellement à 90%, et même pour les Etats-Unis dont le ratio est à environ 105%. Mais il pourrait s'avérer impossible à tenir pour des pays tels que le Japon, dont l'endettement est supérieur à 200% du PIB. Le G20 devrait également discuter, lors de la réunion de jeudi et vendredi, des politiques ultra-accommodantes de la Banque du Japon et des autres banques centrales, et de leur impact potentiel sur les économies des pays émergents, a déclaré vendredi le ministre japonais des Finances Mitsuhiro Furusawa. L'Union européenne compte lancer un avertissement au G20 la semaine prochaine sur les risques qui sont attachés à une telle politique japonaise de soutien massif à la croissance du pays. "Nous saluons les efforts du Japon pour relancer la croissance intérieure. Toutefois, des inquiétudes à plus long terme demeurent, dans la mesure où les politiques économiques actuelles peuvent accroître la dépendance du Japon vis-à-vis des mesures de stimulation monétaire et budgétaire, alors que des réformes structurelles radicales sont nécessaires pour faire face aux défis sous-jacents", est-il précisé dans le document. L'UE va aussi appeler la Chine à accélérer le processus de libéralisation de son secteur financier, à renforcer son système de protection sociale et à avancer rapidement en direction d'un système de taux de changes déterminé par le marché.