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Houari Mouffok n'est plus : L'Algérie perd une autre icône de son histoire
Publié dans Le Maghreb le 26 - 12 - 2013

Il fut le premier président de l'UNEA, et un moudjahid dont le combat a laissé des traces dans l'histoire de l'Algérie, Houari Mouffoks'est éteint des suites d'une longue maladie. Hélas, ils ne sont pas nombreux ces étudiants de nouvelles générations qui connaissent le nom de Houari Mouffok et savent ce que fut son parcours. Sa vie a été relatée dans un petit ouvrage qu'il a intitulé " Parcours d'un étudiant algérien ".
Le défunt est issu d'une famille de l'ouest du pays qu'il quitta dans les années 50 pour rejoindre le combat libérateur national. La Famille Mouffok s'installe en 1949 dans l'Ouest de l'Algérie. Orphelin de son père en 1954, il est placé sous la protection du proviseur du lycée qui lui obtient une bourse d'interne. Le jeune Mouffok fréquente le Cercle du Croissant acquis à la cause de l'Union Démocratique du Manifeste Algérien et rejoint l'Association des Etudiants Musulmans de Mostaganem. Il en devient le Secrétaire général.
Instituteur en 1956, Mouffok reçoit une convocation militaire. Il décide de déserter. Il part pour Marseille, Grenoble, puis la Suisse où il trouve l'aide de la Section suisse de la confrérie des Alaouis, une zaouïa (établissement religieux à la fois mosquée, école, hôpital et hôtellerie). Après un séjour à Hanovre, il rentre à Genève, pour aussitôt gagner Rome, afin de rencontrer la représentation du FLN. Son projet de rejoindre le maquis en Tunisie y est annihilé. " Il y a trop d'étudiants déjà, poursuivez vos études", lui dit-on. Un nouveau voyage en Allemagne est organisé auprès de la représentation du FLN. Une rencontre avec un juif allemand ayant survécu à la déportation marquera fortement Mouffok. L'arrivée d'un responsable de l'UGEMA constitue un tournant. Celui-ci leur annonce que des bourses du FDJ (Jeunesse libre est-allemande) leur sont accordées.
En septembre 1959, Mouffok entre à l'Ecole Supérieure d'Economie de Berlin. Il y créa une Section de l'UGEMA dont il devient le Président. Alors que les relations entre la RDA et le FLN se tendent en raison du développement du PCA, le Comité exécutif de l'UGEMA démissionne.
Une Conférence nationale est organisée à Cologne. Mouffok bien que délégué de la Section de Berlin se voit interdire l'accès au congrès. Une protestation officielle est rédigée en ces termes : "Jamais les étudiants algériens ni leur peuple n'accepteront d'être réduits à des eunuques de la pensée et de l'action ". Avec l'indépendance de l'Algérie ces luttes d'influence vont prendre une toute autre nature.
Mouffok retourne à Alger en juillet 1962 afin de participer au 4ème congrès de l'UGEMA qui se traduit par un échec en raison des conflits entre groupes politiques. Pour Mouffok, le MEA en " sort disloqué et sans direction ". Lors du 5ème congrès, Mouffok intervient dans le sens de l'unité et invite les délégués à adopter un programme, des statuts et une direction. Ces propositions reçoivent une approbation générale. Les commissions se mettent au travail et débouchent sur la création de l'UNEA. Mouffok est élu avec un maximum de voix au Comité exécutif qui retient sa candidature à la présidence de l'UNEA. Suite au coup d'Etat de 1965, Mouffok intègre le Bureau politique du PCA qui fusionne avec des militants progressistes du FLN. Mouffok entre dans la clandestinité. Ne supportant plus celle-ci, il quitte sa cache et rejoint son épouse (la sœur d'un étudiant islandais rencontrée à Berlin). Il découvre le saccage de son appartement, les menaces contre sa femme, l'impossibilité pour ses enfants de quitter l'Algérie. Dans une tentative folle, il demande l'asile politique à l'ambassadeur de Norvège qui l'éconduit. Ce refus le conduit à un second (mais court) exil au Maroc. Arrivé à Rabat, il est aperçu comme le Secrétaire général de l'UNEM. Arrêté par la police marocaine, il demande l'asile politique. La situation est paradoxale. Le président de l'UNEM est en fuite en Algérie et le Président de l'UNEA est en fuite au Maroc. La réponse à la demande de Mouffok est un tabassage en règle.
Le journal Le Monde annonce que le Président de l'UNEA a été aperçu à Rabat. Son affaire est traitée au plus haut niveau (celui du Roi). Relâché, il réussit à rejoindre Alger où il retrouve son appartement inondé. Epuisé par son périple, il s'allonge. Son repos sera court. A peine arrivé, il est de nouveau arrêté. La SM le conduit dans un centre de torture (Bouzaréah). Ses conditions de détention sont marquées par la pénombre, la saleté, la vermine, l'exiguïté (la cellule mesure 1,20m de long et 50 cm de hauteur).Transféré à El-Harrach, il y retrouve des camarades de l'UNEA et d'autres mouvements. Accusé de délit de malfaiteur, Mouffok s'engage dans une lutte pour l'obtention du statut de prisonnier politique.
Mouffok est l'exemple de l'étudiant algérien, il a grandi dans l'injustice coloniale, conscientisé au combat libérateur, devenu communiste au gré d'un séjour d'étude en RDA, puis leader du mouvement étudiant à l'indépendance, arrêté puis torturé, après le coup d'Etat du 19 juin 1965. Les ouvrages sur le Mouvement Etudiant Algérien (MEA) sont rares. Celui de Houari Mouffok " apporte un témoignage de qualité sur 2 organisations étudiantes algériennes (l'Union Générale des Etudiants Musulmans Algériens et l'Union Nationale des Etudiants Algériens) et de manière plus globale sur la guerre de Libération et l'indépendance de l'Algérie. Le livre de Mouffok retrace les différentes étapes de son cheminement personnel qui le conduiront à devenir le premier président du premier syndicat étudiant de l'Algérie indépendante. Il décrit également en filigrane la matrice historique dont sont issus celles et ceux qui ont conquis l'indépendance et construit l'Algérie indépendante. Ainsi, l'Algérie vient de perdre un autre homme qui a tracé avec son combat l'histoire de l'Algérie.


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