, a estimé la troïka des créanciers publics du pays en confirmant son accord pour le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide à Athènes. L'économie grecque a commencé à se stabiliser et la croissance devrait reprendre progressivement, et nous pensons que les objectifs budgétaires pour 2014 seront atteints, a indiqué dans un communiqué la troïka (Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne). Le communiqué ne reprend pas à son compte l'annonce faite par le gouvernement grec d'un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) de plus de 1,5 milliard d'euros en 2013, mais indique que selon des estimations préliminaires, l'équilibre primaire a été atteint avec des marges substantielles. La répartition de cet excédent était l'un des points litigieux entre la Grèce et la troïka, alors que le montant du surplus reste à confirmer en avril par Eurostat. Même si une petite part seulement de cette performance se répercute sur 2014, nous pensons que les objectifs budgétaires seront également atteints, en prenant en compte les mesures mises en œuvre ou prévues, précise la troïka. De plus, les autorités grecques ont confirmé leur engagement à mettre en œuvre les politiques nécessaires pour atteindre l'objectif d'un excédent primaire de 3% du PIB en 2015, poursuit le communiqué. Dans ses dernières prévisions, en février, la Commission européenne tablait sur un déficit public grec de 13,1% du PIB en 2013, de 2,2% en 2014 et de 1% en 2015. La croissance devrait être de 0,6% cette année, conforme à la prévision de la Grèce, et 2,9% l'an prochain, après -3,7% en 2013. L'accord entre Athènes et ses créanciers fait suite à six mois de négociations qualifiées de difficiles par le gouvernement grec, et devrait déboucher sur le déblocage de 8,5 milliards d'euros, nécessaires à la Grèce avant l'arrivée à maturité en mai de bons du Trésor.
Vigilance pour les banques Le communiqué de la troïka, inhabituellement laudateur envers Athènes, souligne que les autorités font des progrès en matière de réformes structurelles pour améliorer le potentiel de croissance et la flexibilité de l'économie grecque, et pour contribuer à créer un environnement plus juste et plus encourageant pour l'investissement, la croissance et la création d'emploi. Parmi les secteurs où des réformes sont prévues, la troïka cite l'agroalimentaire, le tourisme, les matériaux de construction et le commerce de détail. Elle mentionne également des mesures concrètes entre autres pour libéraliser le marché du transport, ouvrir certaines professions fermées, réduire les charges sociales. Au rang des critiques, la troïka estime que des efforts doivent être faits pour réduire la paperasserie administrative, et que la réforme du marché du travail est en retard. Surtout, elle tire la sonnette d'alarme sur le secteur bancaire, voyant un risque de sous-estimation des besoins en capitaux si les autorités et les banques n'agissent pas d'urgence et de manière efficace pour résoudre le problème du niveau élevé de prêts non-performants. Elle appelle la Banque centrale grecque à la vigilance pour éviter ces risques. Dès mardi, le Premier ministre grec, Antonis Samaras, avait salué l'accord avec la troïka et annoncé l'affectation de plus de 500 millions d'euros, prélevés sur l'excédent primaire de 2013, pour aider les plus pauvres de ses concitoyens. Comme le gouvernement grec, la troïka s'est abstenue de mentionner dans son communiqué deux sujets cruciaux pour l'avenir de la Grèce: les discussions sur un allègement de la dette du pays, à 175% du PIB, et un éventuel troisième plan d'aide pour Athènes. En échange de mesures d'austérité draconiennes, Athènes a déjà reçu depuis 2010 deux prêts de 240 milliards d'euros au total, une somme de 50 milliards pour recapitaliser ses banques, et bénéficié d'un effacement de dette de plus de 100 milliards d'euros consenti par ses créanciers privés.