La plupart des Bourses européennes ont fini dans le vert mardi, aidées par des indicateurs jugés encourageants en zone euro et un redémarrage en hausse à Wall Street après un week-end prolongé. Les indicateurs de la matinée en zone euro ont constitué "un socle de tranquillité" à l'origine de la hausse du marché, venant "un peu trancher avec le thème politique qui a monopolisé l'attention" ces derniers jours, "en atténuant un peu l'effet", explique Alexandre Baradez, un analyste de IG France. La croissance de l'activité privée dans la zone euro s'est accélérée en février par rapport à janvier (56,0 contre 54,4, un plus haut depuis avril 2011) selon la première estimation de l'indice PMI composite du cabinet Markit. L'accélération a été particulièrement notable en France, où cet indice a dépassé légèrement celui de l'Allemagne pour la première fois depuis mai 2011. Toujours en France, les prix à la consommation ont baissé de 0,2% en janvier par rapport à décembre, mais progressé de 1,3% sur un an, selon des estimations définitives de l'Insee. L'Eurostoxx 50 a gagné 0,81% Paris a pris 0,49% (23,77 points) à 4.888,76 points, dans un volume d'échanges faible de 2,9 milliards d'euros. Orange a gagné 0,73% à 14,46 euros après un relèvement de sa recommandation à "acheter" par Natixis tandis que Total (+1,73% à 48,40 euros) a profité de son ajout à une liste de valeurs privilégiées par Goldman Sachs. Air France-KLM a pris 2,35% à 6,63 euros. SEB a bondi de 2,67% à 126,90 euros. Londres a perdu 0,34% (25,03 points), et fini à 7.274,83 points, à cause du plongeon de la banque HSBC qui a annoncé un effondrement de ses bénéfices du fait de coûteuses restructurations. HSBC a dévissé de 6,54% à 665,70 pence, entraînant vers le bas d'autres groupes du secteur financier comme Hargreaves Lansdown (-3,01% à 1.322 pence) et RBS (-2,74% à 251,80 pence). L'autre grosse chute de la journée a été subie par le groupe de cliniques Medeclinic International (-5,99% à 754 pence). Tesco a perdu 1,67% à 191,35 pence, Morrison 1,64% à 245,20 pence et Sainsbury's 0,86% à 265,80 pence. Les compagnies pétrolières ont été bien orientées: BP a avancé de 1,26% à 450,80 pence et Royal Dutch Shell (action "B") de 0,83% à 2.188,50 pence. A Francfort, le Dax a gagné 1,18% à 11.967,49 points et le MDax 0,78% à 23.636,39 points. Siemens a connu le meilleur résultat (+2,88% à 125 euros), suivi de l'équipementier sportif Adidas (+2,46% à 152,05 euros) et du groupe de BTP HeidelbergCement (+2,39% à 87,65 euros). Le titre Lufthansa a pris 1,52% à 13,67 euros. Volkswagen a gagné 1,41% à 144,15 euros et Daimler 1,37% à 68,72 euros. Seules valeurs dans le rouge, la banque Commerzbank a perdu 0,42% à 7,40 euros et le groupe de télévision ProSiebenSat.1 0,81% à 38,69 euros. Milan a progressé de 0,34% à 19.043 points. Tenaris a réalisé la meilleure performance, gagnant 2,8% à 16,14 euros. Prysmian a pris 2,63% à 24,61 euros après avoir décroché un contrat de 300 millions d'euros auprès de RTE pour des liaisons sous-marines et terrestres destinées à relier trois parcs éoliens offshore en France. Suivaient Buzzi Unicem (+2,58% à 24,29 euros) et Eni (+2,32% à 14,58 euros). En revanche, Banco Mediolanum a dévissé de 6,73% à 6,59 euros après avoir subi une baisse de son bénéfice net au quatrième trimestre et annoncé des prévisions pour 2017 qui ont déçu. Banco BPM a perdu 3,14% à 2,4 euros et Azimut 3,08% à 16,67 euros. Madrid a progressé de 0,36% à 9.561,00 points. Lanterne rouge, le gestionnaire du réseau gazier Enagas a perdu 1,59% à 22,94 euros. L'aciériste Acerinox a connu, lui, la plus forte hausse (+1,97% à 13,75 points). Telefonica (télécoms) a cédé 0,19% à 9,38 euros, après avoir annoncé la vente de 40% de sa filiale Telxius pour 1,27 milliard d'euros afin d'alléger sa lourde dette. La situation des banques a été contrastée. Banco Popular, dotée depuis lundi d'un nouveau président chargé de redresser les comptes, a accusé la plus forte baisse, reculant de 0,95% à 0,83 euro. L'action de Bankia s'est en revanche redressée de 1,69% à 0,96 euro. La Bourse suisse a clôturé en hausse de 0,62% à 8.567,18 points. Le groupe pharmaceutique Roche a annoncé qu'il avait obtenu un feu vert conditionnel de l'Union Européenne sur son médicament Alecensa pour traiter une forme de cancer du poumon et gagné 1,02% à 246,50 CHF. L'autre poids lourd pharmaceutique Novartis s'est apprécié de 0,91% à 77,40 CHF. Le géant de l'alimentation Nestlé a progressé de 0,20% à 73,40 CHF. La plus belle performance est revenue au groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB (+1,49% à 23,14 CHF). Les valeurs du luxe n'ont apparemment pas souffert des mauvais chiffres des exportations horlogères qui ont encore reculé de 6,2% en janvier. L'horloger Swatch a gagné 0,93% à 346,80 CHF et Richemont, numéro un du luxe mondial, progressé de 0,66% à 76,45 CHF. Bruxelles a terminé en légère hausse de 0,26% à 3.628,41 points. Le groupe de métallurgie Umicore a continué sur sa lancée en prenant 1,28% à 50,74 euros, tandis que l'énergéticien Engie, également coté à Paris, a gagné 1,35% à 11,24 euros, soit la meilleure performance de l'indice. Parmi les six titres vedettes ayant fini dans le rouge, l'assureur belge Ageas est celui qui a le plus souffert (-0,90% à 36,92 euros). Amsterdam a clôturé en hausse de 0,59% à 498,57 points. Gemalto a gagné 2,93% à 56,90 euros. A l'inverse, le groupe d'édition professionnelle Wolters Kluwers a perdu 1,27% à 36,84 euros. Lisbonne a fini en hausse de 0,49% à 4.686,38 points, à nouveau tiré par la performance de l'opérateur de télécommunications NOS (+2,47% à 5,57 euros). Parmi les gagnants, le groupe diversifié Sonae s'est apprécié de 2,07% à 84 centimes d'euros et le papetier The Navigator Company de 1,88% à 3,52 euros. Seule véritable mauvaise opération de la journée, le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a cédé 0,99% à 13,55 euros. Wall Street finit en hausse Wall Street a terminé en hausse mardi, et ses trois indices ont inscrit de nouveaux records en séance mais aussi en clôture, portés par les bons résultats trimestriels d'entreprises de la distribution. Le rally motivé par les promesses fiscales du président Donald Trump ne semble pas faiblir même si les valorisations suscitent des interrogations. L'indice Standard & Poor's 500 se traite à 17,8 fois les bénéfices estimés à un horizon de 12 mois, au-dessus de la moyenne à long terme de 17,2, selon Thomson Reuters Datastream. "Tout le monde sait parfaitement que les valorisations sont très tendues et qu'un retournement se prépare", a dit Quincy Krosby, stratège de Prudential Financial. "Cela dit, quand on a un tel mouvement c'est difficile de rester en marge". L'indice Dow Jones a pris 118,95 points (0,58%) à 20.743 points. Le S&P-500, plus large, a gagné 14,22 points (0,60%) à 2.365,38 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 27,37 points (0,47%) à 5.865,95 points. Au cours du premier mois de la présidence Trump, l'indice S&P a atteint des records en séance à dix reprises, a gagné 3,9% et a dépassé les 20.000 milliards de dollars de capitalisation. Des résultats de sociétés solides ont à leur tour alimenté cette dynamique haussière. On estime que les bénéfices des sociétés composant le S&P-500 auront augmenté de 7,5%, leur hausse la plus forte depuis le quatrième trimestre 2014. Wal-Mart Stores a annoncé mardi des ventes à données comparables supérieures aux attentes au quatrième trimestre grâce à la croissance de ses activités de commerce en ligne et à une augmentation de la fréquentation de ses enseignes Wal-Mart et Sam's Club. L'action a gagné 3% à 71,45 dollars, plus forte hausse de l'indice Dow Jones. Hausse également des magasins de bricolage Home Depot (+1,41%), en réaction à des profits supérieurs aux attentes. En revanche, l'action de la chaîne des grands magasins Macy's finit stationnaire (-0,03%) même si elle a annoncé elle aussi des bénéfices supérieurs au consensus. Kraft Heinz paye encore le prix de son renoncement à lancer une OPA sur Unilever et recule de 1,84%. Plus de 6,7 milliards de titres ont changé de mains, soit à peu près la moyenne quotidienne des 20 dernières séances. Sur le marché des changes, le dollar a nettement progressé à la suite des dernières déclarations de responsables de la Réserve fédérale. Loretta Mester, la présidente de la Fed de Cleveland, a dit lundi soir qu'elle ne verrait aucun inconvénient à relever les taux dès maintenant si l'économie conservait son dynamisme. Patrick Harper, président de la Fed de Philadelphie, a dit lui qu'une hausse des taux en mars était à l'étude, selon Market News International. Les traders évaluent à 22,1% la probabilité d'une hausse des taux en mars, selon le baromètre FedWatch de CME Group. La hausse de Wall Street a suscité une montée des rendements des Treasuries mais les marges de fluctuation ont été minces. Le marché obligataire attend surtout la publication mercredi du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, à l'affût de la moindre indication sur le calendrier des prochaines hausses de taux.
