La sagesse populaire prend de l'ampleur, se renforce et remporte les sondages favorables dans un pays où la classe politique cherche encore des repères, des appoints et des " veines " de survie tant elle peine à se concentrer sur la conjoncture actuelle. Pourtant il y a des troubles intenses et nul n'ignore que la situation est lourde de périls. Phénomène politique chronique, dont les racines plongent dans un passé récent ;la tragédie nationale puis un régime totalitaire qui a règné sur l'Algérie vingt ans durant, une démocratie trompe-l'œil et qui n'a jamais permis de basculer le pouvoir politique du côté du peuple. C'est en effet, le cercle et l'environnement immédiat de l'ex-président de la République peut-être même avec sa bénédiction ou à son insu, entraîné par Saïd Bouteflika, l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, l'ex-ministre de la Justice Tayeb Louh, qui a constitué le rempart de l'ordre unilatéral dans la vie nationale. On comprend que le peuple a eu de rares occasions de choisir librement ses dirigeants Ledit cercle présidentiel n'a jamais raté l'occasion pour barrer la route à la souveraineté populaire et à l'avancée de la démocratie. Ce fut l'usure du pouvoir extrême à laquelle est arrivé le régime. C'est pour faire entendre leurs clameurs que les Algériennes et les Algériens sont sortis dans la rue, ils sont allés à la rencontre de l'Institution militaire pour lui demander de bouger et prendre ses responsabilités historiques et de s'installer dans le camp du peuple qui exige dès lors la normalisation des choses importantes et qu'elle doit être définitive.. La réponse du Haut commandement de l'ANP a été claire et parvenue au peuple par la voix du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah à souligner à plusieurs occasion que l'Algérie traverse " une étape décisive dans son histoire qui " exige de tout un chacun de préserver l'unité er la cohésion qui ont toujours marqué le parcours de l'Algérie indépendante". Le chef d'état-major de l'ANP a également tenu à " rassurer de nouveau le peuple algérien et lui assurer que l'Armée nationale populaire continuera à l'accompagner avec la même détermination et résolution, suivant une stratégie bien étudiée, jusqu'à la concrétisation de ses attentes légitimes ". Dans cet esprit, il n'est pas possible en effet de remettre en cause l'engagement du Haut commandement de l'ANP chaque fois que s'élève une voix contradictoire et fait dans l'ignorance de la réalité du moment. Plus, il est impératif qu'une concertation s'établisse entre les décideurs du moment, d'une part, et d'autre part la classe politique, les personnalités et la société civile pour exprimer ensemble la même parole de sortie de crise et ensuite s'orienter à travers un consensus vers l'élection présidentielle à venir et qui sans nul doute mettra un terme à tous ceux qui tentent de faire perdurer la crise. Ce qui a fait dire au vice-ministre de la Défense nationale : " L'impasse politique et le vide constitutionnel planifiés de manière délibérée par ces entités est un parcours aux conséquences désastreuses sur les plans économique et social du pays, notamment dans le domaine des investissements et la préservation des postes d'emploi et du pouvoir d'achat des citoyens, voire sur tous les autres plans ayant un lien avec le processus de développement de manière générale. Il paraît que certains sont dérangés de voir l'Etat préserver sa notoriété et que ses institutions continuent à s'acquitter normalement de leurs missions, en dépit de cette crise ". A présent il s'agira de résoudre les problèmes des tons politiques et politiciens qui n'ont pas la vraie ponctuation. Dans ce cas, le fait de partir des revendications du peuple et de l'ensemble des conséquences de la crise donne à l'instrument du dialogue une fécondité et une efficacité politique et sociale. L'Algérie dans la situation actuelle n'en est encore, dans le meilleur des cas, qu'à la bonne volonté de l'expérimentation, de la mise au point d'une feuille de route consensuelle e sortie de l'impasse actuelle. C'est ici que doit se situer l'essentiel des efforts ! Cela dit, toute attention, toute préoccupation conséquente, toute démarche menée à partir des revendications populaires et pour elles ne peut esquiver l'amorce d'un dialogue. Le meilleur garant politique, au sens profond du terme pour la maîtrise collective des divergences et des contradictions. Une maîtrise seule de permettre la confiance en soi, la démocratie politique, la création et l'innovation sociale le tout pacté est destiné à la stabilité du pays. Défis ambitieux, seul capable de signifier les pesanteurs graves de l'ancien régime et en même temps de signifier l'assainissement radical des esprits et des institutions, différences politiques et sociales héritées de l'ancien ordre des choses interdisant tout volontarisme politique, démocratique, économique et social Un dialogue politique qui devrait forcément contenir des débats, des points de vue contradictoires, en somme, être ouvert à l'interpellation du consensus de sortie de crise, mieux encore une entente-accord pour éviter la démagogie ou les schémas imposés à la majorité, devrait être aussi un débat de mentalités, d'opinions, de consciences : c'est ça la démocratie mais aussi la meilleure voie de voir l'Algérie de demain.