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Covid-19 : choc d'offre ou choc de demande ? ... Raté ! Les deux !
Publié dans Le Maghreb le 01 - 04 - 2020

La crise sanitaire provoquée par le Covid-19 ne maltraite pas que les services de santé. Elle met aussi à rude épreuve nos économies.

Par Sébastien Charles, Thomas Dallery et Jonathan Marie *

Il ne s'agit pas ici de débattre sur la nécessité de maintenir l'activité productive malgré la pandémie, ou de tenir des propos absurdes sur le sacrifice humain à consentir pour préserver la santé de nos économies. Notre approche préfère discuter ici de la nature de la crise en cours et à venir du point de vue des économistes.
Tout un courant de l'analyse économique étudie traditionnellement les événements influençant l'activité économique sous le vocabulaire du choc. Il est nécessaire de distinguer, d'une part, les chocs de demande par lesquels la demande de biens et services est modifiée à la hausse (choc positif) ou à la baisse (choc négatif) par la survenue d'un événement particulier, et d'autre part, les chocs d'offre par lesquels la production et ses conditions techniques sont affectées là aussi à la hausse (choc positif) ou à la baisse (choc négatif). Du point de vue de ces théories des chocs, le Covid-19 nous semble présenter un assemblage de propriétés étonnantes qui rendent la crise économique à venir inédite par rapport à la crise de 1929 ou à celle de 2008.

Un choc d'offre négatif
Pour l'économie française, les premiers effets du Covid-19 se sont fait ressentir dès le début 2020. Les approvisionnements de certaines industries (automobile notamment) étaient ralentis par l'arrêt de l'économie chinoise. Sous cet angle, la crise se matérialise donc par un choc d'offre négatif qui perturbe la production de nos entreprises résidentes. Le confinement décrété en France depuis le 17 mars renforce ce caractère de la crise, puisqu'il condamne à la fermeture de nombreuses activités de service (bars, restaurants, institutions culturelles, sportives, de loisirs, commerces, etc.). Pour l'économiste, c'est bien un choc d'offre négatif qui semble le mieux caractériser la situation actuelle.
Mais, la crise à venir correspond aussi à un choc de demande. Ce deuxième choc est, pour le moment, moins visible, et d'une ampleur a priori moindre que le choc d'offre négatif décrit ci-dessus. Certes la demande a baissé dans certains secteurs comme la restauration à emporter, mais nous ne sommes pas confrontés pour le moment à un choc de demande très négatif puisque les revenus ne se sont pas effondrés. La mise en place du chômage partiel permet de maintenir 84% du salaire net, ce qui limite la perte de pouvoir d'achat par rapport à la situation américaine où l'absence de mesure de chômage partiel a généré 3,3 millions de chômeurs supplémentaires en une seule semaine. En France, ce sont surtout les salariés précaires qui souffrent d'une baisse de leurs revenus, du fait de la non-reconduction d'emplois, notamment saisonniers (horticulture,...) mais aussi à destination de nos étudiants (restauration rapide,...). Au niveau macroéconomique, la situation actuelle serait celle d'une baisse de la demande, malgré un maintien relatif du revenu : les ménages français seraient en moyenne en train d'augmenter leur épargne. Et pour la majeure partie, la baisse de demande n'est pas consécutive du fait que les salariés ne veulent pas dépenser (comme c'est le cas, en partie, pour la restauration à emporter où les ménages peuvent limiter les achats par peur d'attraper le virus lors des livraisons), mais cette baisse de la demande est surtout le produit du fait que les gens ne peuvent pas dépenser (car les magasins, les bars, les restaurants, les lieux culturels, sportifs,... sont fermés). Or, c'est là l'originalité de la crise actuelle pour nous : cette fermeture des lieux de dépense provient justement d'un choc d'offre. Le choc de demande est ici subordonné au choc d'offre : les gens ne peuvent pas dépenser, car les lieux d'offre sont fermés, et non car leur revenu a baissé.
La crise du Covid-19 a aussi des implications intéressantes pour l'étude des flux internationaux. Au niveau des relations inter-entreprises, si les clients étrangers de nos entreprises arrêtent de nous commander des produits du fait de contraintes budgétaires, cela serait assimilable à un choc de demande négatif qui viendrait aggraver la dynamique nationale. Si les fournisseurs étrangers de nos entreprises n'arrivent plus à nous livrer les produits qu'on leur a commandés, cela serait cette fois un choc d'offre négatif qui viendrait pénaliser encore davantage nos entreprises. Or, la diffusion de la pandémie à travers le monde produit des dynamiques de contamination réciproque des économies nationales, avec un accent mis tantôt sur le côté offre, tantôt sur le côté demande selon la nature des échanges bilatéraux. Par exemple, quand l'économie chinoise était à l'arrêt, cela renforçait plutôt le choc d'offre négatif pour l'économie française : la Chine est davantage un fournisseur qu'un client pour nos entreprises. Par contre, si l'économie américaine se met en veille totale, c'est cette fois les débouchés de nos entreprises qui seront en jeu, car nous n'exporterons plus vers ce pays. Les difficultés italiennes et espagnoles sont également très problématiques pour nos entreprises, car il s'agit de partenaires commerciaux importants pour la France. Nous sommes donc, ici, en présence d'un choc de demande négatif.

La crise du Covid-19
se distingue de celle de 29
La réponse politique à une crise économique aussi complexe n'est pas aisée : la solution à un choc de demande n'est pas la même que celle à un choc d'offre. Nos gouvernements doivent donc agir avec intelligence, ce qui - hélas - leur a souvent fait défaut jusqu'ici, en fonction de la contrainte principale du moment. La première urgence est de traiter les difficultés de l'offre. Cela passe par le soutien aux entreprises, que ce soit par des mesures de garantie de prêts, de report de cotisations sociales, ou de financements du chômage partiel. Mais, chemin faisant, la crise mutera en choc de demande, et c'est alors qu'il faudra soutenir la consommation des ménages. La dernière difficulté pour les gouvernements est enfin de veiller à éviter la contagion financière. Pour le moment, la crise du Covid-19 se distingue de celle de 1929 ou de 2008 au sens où il s'agit en première instance d'une crise de l'économie réelle. Mais, cette crise est susceptible de dégénérer en crise bancaire et financière : les difficultés des entreprises et des ménages à faire face à leurs échéances de prêt pourraient fragiliser les banques et précipiter un effondrement du crédit aux conséquences dévastatrices en retour sur l'économie réelle. Pour éviter ce scénario du pire, les politiques économiques doivent neutraliser les canaux de transmission de l'économie réelle vers la finance. Cela passe par des mesures de garantie publique sur les prêts des entreprises, mais cela nécessite également l'injection de liquidités par les Banques Centrales pour défendre les banques commerciales.
Une fois la pandémie derrière nous, les politiques sanitaires devront tirer des enseignements afin d'améliorer la résilience de nos sociétés aux épidémies (en renforçant évidemment nos services publics de santé), les économistes trouveront avec la crise du Covid-19 un vivier inépuisable pour décrypter les mécanismes économiques à l'œuvre, que ce soit pour enseigner l'économie, mais aussi pour refonder le cadre de l'interventionnisme public. Ce que montre cette crise, c'est bien que le " monde d'après " nécessitera de changer totalement de paradigme du point de vue de la politique économique en remettant l'État au centre du jeu. Les politiques de rigueur ou d'austérité ayant contraint les États à négliger les stocks de matériel médical, on voit aujourd'hui des États qui reprennent la main en contraignant des entreprises privées à réorienter leur production pour répondre aux besoins urgents de nos sociétés (voir en particulier l'obligation faite à General Motors de produire des respirateurs artificiels aux États-Unis). Il y a peu encore, une telle pratique aurait poussé la plupart des commentateurs économiques à hurler au danger du socialisme... La crise a au moins cette vertu : changer la perspective des citoyens sur ce qui est acceptable ou non. La récession due au coronavirus sera plus grave que prévue initialement, préviennent des analystes. Au terme de l'année 2020, le PIB mondial devrait chuter de 2,8%, tandis que les économies américaine et italienne afficheront une baisse de 5,4% et de 6% respectivement, avertit le groupe IHS Markit.
L'éventuelle récession économique mondiale consécutive à la pandémie de coronavirus sera bien plus importante que celle provoquée par la crise financière des années 2008-2009, estiment les analystes du groupe américain d'information économique IHS Markit. Ils ont ainsi revu à la baisse leurs propres prévisions de la croissance des PIB mondial comme régionaux publiées il y a 15 jours. Selon eux, en 2020, l'économie mondiale devrait chuter de 2,8%, alors qu'en 2009 la baisse s'était chiffrée à 1,7%.
Les experts de la société tablent notamment sur une contraction de l'économie états-unienne de 5,4% à l'issue de l'année en cours, tandis que le PIB de l'Union européenne risque de connaître une baisse de 4,5%, et 6% pour l'Italie. Pour la Russie, les analystes prévoient une baisse de 3,4% du PIB.
La Chine fera quant à elle face à une croissance réduite, évaluée à 2% en 2020, estiment les spécialistes d'IHS Markit. Pourtant, en 2021, tous les pays concernés devraient renouer avec la croissance et l'économie mondiale faire un bond de 3,3%, concluent-ils.


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