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«Mon livre est un message aux algériennes»
Leila Aslaoui Hemmadi ecrivaine au Midi Libre
Publié dans Le Midi Libre le 24 - 04 - 2010

Née à Alger en 1945, Leila Aslaoui- Hemmadi enseigne actuellement à l'Institut privé de droit à Alger. Cette ex-ministre s'est distinguée par un travail d'écriture remarquable. Ses livres sont un plaidoyer pour la promotion des droits de la femme en Algérie, le dernier en date «Lettres à Neyla-Mériem» s'inscrit lui aussi dans cette optique.
Née à Alger en 1945, Leila Aslaoui- Hemmadi enseigne actuellement à l'Institut privé de droit à Alger. Cette ex-ministre s'est distinguée par un travail d'écriture remarquable. Ses livres sont un plaidoyer pour la promotion des droits de la femme en Algérie, le dernier en date «Lettres à Neyla-Mériem» s'inscrit lui aussi dans cette optique.
Midi libre : Vous venez de publier «Lettres à Neyla-Mériem», quel est le message primordial que vous voulez délivrer à l'endroit des filles d'Algérie en général, et à votre petite-fille Neyla-Mériem en particulier ?
Mme Leila Aslaoui : C'est plutôt l'inverse. Je dirai que ce livre est un message adressé avant tout à ma petite-fille et à toutes les filles d'Algérie, ensuite. Qu'es-ce que je lui dis ? Et bien en déballant mes souvenirs, ma vie de femme, ma vie de citoyenne, ma vie de femme politique, de magistrate, j'essaye de lui dire que la vie n'est pas soumission. Je ne cesse de lui rappeler que quelque soient les difficultés, il ne faudra jamais se soumettre, car la vie est action. A la fin du livre je lui dis : «je t'apprendrai que le goût de l'avenir passe par la certitude joyeuse que les catastrophes ne sont pas programmées, que le futur est entre tes mains, que les regrets sont des poisons aux effets lents».
Donc ce que je voudrais dire à nos filles, c'est qu'elles prennent en charge leur destin, qu'elles ne le subissent pas, qu'elles vivent dans un monde autre que le nôtre, un monde fait de tolérance, un monde fait de progrès où la femme et la condition féminine auront évolué. Un monde où l'on pourra connaître la véritable histoire avec ses côtés positifs, ses côtés négatifs, pourquoi pas ? En d'autres termes, mon message consiste à dire que la vie est action et non soumission.
Y a-t-il à travers vos différents écrits cette volonté de témoigner d'une époque ?
Je n'ai pas fait œuvre d'historienne je n'en ai pas les compétences. Je dis simplement qu'à travers des ponts autobiographiques, on peut faire connaître aux enfants sa famille mais surtout les femmes qui la composent, notamment l'arrière grand-mère, c'est-à-dire ma mère qui a été pour moi un guide, car je lui dois ce que je suis devenue et la carrière que j'ai menée. A travers ces ponts autobiographiques je lui parle de l'Algérie que j'ai vécue et connue forcément. Mais je ne suis pas pour autant historienne.
Mais à travers ces ponts vous parlez de votre vie de femme ?
Oui bien sûr, je remonte jusqu'à l'indépendance, mais aussi j'aborde la période coloniale, mais toute mon attention se porte sur la période de la post-indépendance pour arriver jusqu'à ma vie d'aujourd'hui.
A votre avis, quelle est la raison qui fait que la plupart des gens qui vous lisent décèlent dans vos œuvres une tonalité contestataire, un ton qui s'insurge contre l'injustice, notamment sociale, plutôt qu'une écriture intimiste ?
L'écriture est sans doute intimiste mais pas tant que ça. Parce que ce livre peut s'adresser à toutes les filles d'Algérie. Il est intimiste dans la mesure où je me livre un peu plus que dans les ouvrages précédents. L'écriture est peut-être intimiste mais c'est toujours un témoignage d'une époque car je ne raconte pas des contes, je ne raconte pas de petites historiettes, je parle d'une époque de l'Algérie que j'ai vécue, que j'ai connue et d'une époque qui sera celle de ma petite fille que j'espère différente au moins sur le plan de la condition féminine.
Justement condition féminine, écriture féminine, littérature féminine, cela aboutit généralement à l'une des caractéristiques emblématiques de la littérature …intimiste
L'écriture est intimiste dans ce livre, je vous le concède. Pour autant, je ne fais pas l'impasse sur la période que j'ai vécue : j'y parle des années du socialisme, de l'histoire avec un grand «H», du Code de la famille…
Vous avez publié en 2000 «Les Années rouges» visiblement sous le coup de «l'urgence», dans votre nouveau livre y a –t-il une «distanciation» par rapport aux événements ?
Non il n'a pas été écris dans l'urgence, j'ai mis quand même trois ans pour le rédiger. Ce livre est un témoignage. Pour ce qui est de mon nouveau livre, je ne crois pas qu'il y ait de la «distanciation». Je parle à ma petite-fille de la réconciliation nationale, de l'islamisme, de plusieurs thèmes…de toute cette Algérie que j'ai vécue et des moments qui ont pesé dans mon existence. Il y a par exemple un postscriptum où j'exprime certaines opinions comme celle sur le fameux pardon, j'y explique que le pardon ne parle pas du tout et que je ne sais pas ce que cela signifie.
Vous brossez de l'avenir un tableau pessimiste, est-ce que vous ne pensez pas que le rôle de l'écrivain est justement d'entretenir l'espoir?
Oui, c'est vrai, puisque c'est un livre testament, je me devais d'être honnête, ne pas faire accroire à ma petite fille qu'elle va vivre dans une Algérie parfaite ou idyllique. J'attire son attention sur le fait que les repères en Algérie n'existent plus et que les valeurs ont volé en éclats. «Lettes à Neyla-Meriem» n'est pas un conte, ce n'est pas romancé, c'est la réalité. En 2027 ma petite-fille aura 20 ans, comme toutes les petites-filles de son âge. d'ici vingt ans qu'adviendra-t-il de la condition féminine, qu'adviendra-t-il de cette Algérie où il faut le dire le repère dominant aujourd'hui est d'avoir beaucoup d'argent de n'importe quelle façon.
A ce sujet, que pensez-vous des derniers amendements du Code de la famille ?
C'est une petite fenêtre qui a été ouverte. Ce n'est pas la porte qu'on a ouverte. Il y a encore beaucoup à faire.
Que pensez-vous des nouvelles dispositions relatives à l'intégration de la femme dans les partis politiques ?
Je ne suis pas contre le quota, à condition que le quota veuille dire la compétence aussi.
Midi libre : Vous venez de publier «Lettres à Neyla-Mériem», quel est le message primordial que vous voulez délivrer à l'endroit des filles d'Algérie en général, et à votre petite-fille Neyla-Mériem en particulier ?
Mme Leila Aslaoui : C'est plutôt l'inverse. Je dirai que ce livre est un message adressé avant tout à ma petite-fille et à toutes les filles d'Algérie, ensuite. Qu'es-ce que je lui dis ? Et bien en déballant mes souvenirs, ma vie de femme, ma vie de citoyenne, ma vie de femme politique, de magistrate, j'essaye de lui dire que la vie n'est pas soumission. Je ne cesse de lui rappeler que quelque soient les difficultés, il ne faudra jamais se soumettre, car la vie est action. A la fin du livre je lui dis : «je t'apprendrai que le goût de l'avenir passe par la certitude joyeuse que les catastrophes ne sont pas programmées, que le futur est entre tes mains, que les regrets sont des poisons aux effets lents».
Donc ce que je voudrais dire à nos filles, c'est qu'elles prennent en charge leur destin, qu'elles ne le subissent pas, qu'elles vivent dans un monde autre que le nôtre, un monde fait de tolérance, un monde fait de progrès où la femme et la condition féminine auront évolué. Un monde où l'on pourra connaître la véritable histoire avec ses côtés positifs, ses côtés négatifs, pourquoi pas ? En d'autres termes, mon message consiste à dire que la vie est action et non soumission.
Y a-t-il à travers vos différents écrits cette volonté de témoigner d'une époque ?
Je n'ai pas fait œuvre d'historienne je n'en ai pas les compétences. Je dis simplement qu'à travers des ponts autobiographiques, on peut faire connaître aux enfants sa famille mais surtout les femmes qui la composent, notamment l'arrière grand-mère, c'est-à-dire ma mère qui a été pour moi un guide, car je lui dois ce que je suis devenue et la carrière que j'ai menée. A travers ces ponts autobiographiques je lui parle de l'Algérie que j'ai vécue et connue forcément. Mais je ne suis pas pour autant historienne.
Mais à travers ces ponts vous parlez de votre vie de femme ?
Oui bien sûr, je remonte jusqu'à l'indépendance, mais aussi j'aborde la période coloniale, mais toute mon attention se porte sur la période de la post-indépendance pour arriver jusqu'à ma vie d'aujourd'hui.
A votre avis, quelle est la raison qui fait que la plupart des gens qui vous lisent décèlent dans vos œuvres une tonalité contestataire, un ton qui s'insurge contre l'injustice, notamment sociale, plutôt qu'une écriture intimiste ?
L'écriture est sans doute intimiste mais pas tant que ça. Parce que ce livre peut s'adresser à toutes les filles d'Algérie. Il est intimiste dans la mesure où je me livre un peu plus que dans les ouvrages précédents. L'écriture est peut-être intimiste mais c'est toujours un témoignage d'une époque car je ne raconte pas des contes, je ne raconte pas de petites historiettes, je parle d'une époque de l'Algérie que j'ai vécue, que j'ai connue et d'une époque qui sera celle de ma petite fille que j'espère différente au moins sur le plan de la condition féminine.
Justement condition féminine, écriture féminine, littérature féminine, cela aboutit généralement à l'une des caractéristiques emblématiques de la littérature …intimiste
L'écriture est intimiste dans ce livre, je vous le concède. Pour autant, je ne fais pas l'impasse sur la période que j'ai vécue : j'y parle des années du socialisme, de l'histoire avec un grand «H», du Code de la famille…
Vous avez publié en 2000 «Les Années rouges» visiblement sous le coup de «l'urgence», dans votre nouveau livre y a –t-il une «distanciation» par rapport aux événements ?
Non il n'a pas été écris dans l'urgence, j'ai mis quand même trois ans pour le rédiger. Ce livre est un témoignage. Pour ce qui est de mon nouveau livre, je ne crois pas qu'il y ait de la «distanciation». Je parle à ma petite-fille de la réconciliation nationale, de l'islamisme, de plusieurs thèmes…de toute cette Algérie que j'ai vécue et des moments qui ont pesé dans mon existence. Il y a par exemple un postscriptum où j'exprime certaines opinions comme celle sur le fameux pardon, j'y explique que le pardon ne parle pas du tout et que je ne sais pas ce que cela signifie.
Vous brossez de l'avenir un tableau pessimiste, est-ce que vous ne pensez pas que le rôle de l'écrivain est justement d'entretenir l'espoir?
Oui, c'est vrai, puisque c'est un livre testament, je me devais d'être honnête, ne pas faire accroire à ma petite fille qu'elle va vivre dans une Algérie parfaite ou idyllique. J'attire son attention sur le fait que les repères en Algérie n'existent plus et que les valeurs ont volé en éclats. «Lettes à Neyla-Meriem» n'est pas un conte, ce n'est pas romancé, c'est la réalité. En 2027 ma petite-fille aura 20 ans, comme toutes les petites-filles de son âge. d'ici vingt ans qu'adviendra-t-il de la condition féminine, qu'adviendra-t-il de cette Algérie où il faut le dire le repère dominant aujourd'hui est d'avoir beaucoup d'argent de n'importe quelle façon.
A ce sujet, que pensez-vous des derniers amendements du Code de la famille ?
C'est une petite fenêtre qui a été ouverte. Ce n'est pas la porte qu'on a ouverte. Il y a encore beaucoup à faire.
Que pensez-vous des nouvelles dispositions relatives à l'intégration de la femme dans les partis politiques ?
Je ne suis pas contre le quota, à condition que le quota veuille dire la compétence aussi.


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