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Images de la poésie des légendes
Avant premiere du film «vava inouva» de Rachid Benmokhtar
Publié dans Le Midi Libre le 15 - 10 - 2007

Il s'agit de deux contes du terroir, bien connus de nos grands-mères, à savoir Vava Inouva et Mqidech, qui ont été rassemblés dans un moyen métrage de 90 minutes par le réalisateur Rabie Benmokhtar.
Il s'agit de deux contes du terroir, bien connus de nos grands-mères, à savoir Vava Inouva et Mqidech, qui ont été rassemblés dans un moyen métrage de 90 minutes par le réalisateur Rabie Benmokhtar.
La projection du moyen métrage a eu lieu la dernière semaine du Ramadan à la salle de cinéma Ibn Zeydoun à Ryad el Feth, en présence d'une assistance nombreuse.
Il s'agit de deux contes du terroir, bien connus de nos grands-mères, à savoir Vava Inouva et Mqidech, qui ont été rassemblés dans un moyen métrage de 90 minutes par le réalisateur Rabie Benmokhtar. Programmé et subventionné par le ministère de la culture dans le cadre d'Alger, capitale de la Culture de l'année arabe 2007, le film avait pour ambition de faire une lecture de la guerre de Libération à travers la trame du conte de Mqidech. On ne retrouve pas cette idée de départ dans le produit final, d'où la difficulté à relier dans un même produit des thèmes aussi différents, de mêler dans une tentative presque philosophique la réalité atroce de la guerre, avec son lot de souffrances, de privations, de torture, avec une fiction somme toute bon enfant, et dans lequel le merveilleux le dispute à l'imaginaire.
Globalement, on peut dire que Rabie Benmokhtar s'intéresse de près au monde des enfants, sans doute parce qu'il est resté lui-même un grand enfant.
Par ailleurs, on doit le signaler, c'est certainement le premier film réalisé en langue tamazight dans le cadre d'Alger culture arabe. C'est donc pratiquement une première. Il y a eu avant cela, mais c'était dans un autre cadre, les films de Bouguermouh, qui a travaillé sur le roman culte de l'écrivain Mouloud Mammeri, "La colline oubliée", et puis il y a eu aussi le film de Azzedine Medour, «la montagne de Baya» dans lequel Benmokhtar lui-même a contribué pour une grande part en tant qu'assistant réalisateur, et tout dernièrement, il y a le film de Hadjadj, "Machahou" (raconte moi une histoire). Tous ces produits, qu'on le veuille ou non, participent à constituer au fil du temps ce qu'on peut appeler un répertoire du film amazigh, avec ses hauts et ses bas, car il faut- bien le dire, comme partout ailleurs, il n'y a pas que des chefs-d'œuvre. Mais c'est en tournant des films dans cette langue, mais surtout en investissant le patrimoine culturel de cette région qu'on peut parvenir à créer un semblant de filmothèque. Les subventions concernant ce genre de produits ne sont pas florès, d'où cette idée ingénieuse à jongler avec les événements comme Alger culture de la culture arabe 2007.
Des contes du terroir
Quant aux deux contes traités dans le film ils sont emblématiques et bien connus du public algérien. Le premier Vava Inouva, pour avoir été adapté en chanson par le chanteur Idir, et c'est devenu, comme chacun le sait, un tube international au cours des années 70, ayant été traduits dans la plupart des langues du monde. Quant à Mqidech, il fait pratiquement partie de notre quotidien, au même titre que le personnage mythique de Djeha. Mqidech est un personnage de conte plein de malice, qui aura à se jouer de la voracité et de la bêtise de l'ogresse, Etsaryel, appelée ici Yema Jida, et de sa fille Loundja, belle mais tout aussi naïve. Et puis, grâce à la bande dessinée du même nom, le personnage Mqidech a été popularisé dans le milieu enfantin.? On ne sait d'ailleurs pas quelles sont les raisons qui ont provoqué l'arrêt d'une B. D. aussi populaire et utile au développement de l'éveil intellectuel des enfants. Bref.
Pour en revenir à Benmokhtar, il faut donc savoir que ce réalisateur est surtout connu pour ce qu'on appelle des sitcom pour enfants et adolescents. A ce titre, il a eu à réaliser deux travaux très intéressants pour le compte de la Télévision nationale, à savoir Flifla et Toki et Pizza Houma, que de nombreux jeunes téléspectateurs ont appréciés, et qui ont été projetés dans des tranches horaires réservée aux enfants et aux jeunes.
Pour en revenir à Inouva, il faut savoir que c'est le mercredi 24 janvier 2007 que le réalisateur Rabie Ben Mokhtar a donné le premier tour de manivelle de ce moyen métrage intitulé "D'un conte à l'autre" au village de Moknéa, commune d'Ifigha, Azazga, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
On peut lire dans le synopsis distribué à la presse à cette occasion que les contes véhiculent très souvent des valeurs morales anciennes qui ont forgé l'éducation et la force de caractère de nos parents et grands-parents qui, malgré les privations d'une existence très difficile, ont su mener une vie plus ou moins confortable. Le premier film : «La légende de Vava Inouva» sera raconté en restant fidèle à la structure narrative du conte : une structure linéaire par le biais de laquelle on initie les enfants à la structure d'une histoire : un début, un héros, les aventures du héros, les problèmes qu'il rencontre dans sa quête et le dénouement. D'une façon plus prosaïque, il s'agit de l'histoire d'un vieil homme qui volera un morceau de viande dans une offrande (timechret), cérémonie rogatoire traditionnelle au cours de laquelle les villageois ont égorgé un bœuf pour prier Dieu de faire tomber la pluie, à la suite d'une sécheresse qui aura duré plusieurs années et qui a entraîné la famine dans la contrée. Le sol s'ouvre sous les pieds du vieux et il sera prisonnier de la terre. Ses enfants lui construisent une cabane, et sa petite fille Ghriva viendra lui apporter à manger tous les jours, jusqu'au jour où l'ogre (Ouaghzen) s'aperçoit de ce manège et viendra dévorer le vieux.
Le deuxième film : « Dans la nuit », est une adaptation des aventures de Mqidech, dont le récit est raconté à une période contemporaine (la Guerre d'Algérie). Tout au long du récit de la grand-mère se greffent les interventions des enfants qui réagissent avec un esprit d'analyse et de critique (ils décortiquent ou détruisent peu à peu l'histoire). Comme on l'a dit plus haut, cette partie du film concernant la Guerre d'Algérie sera abandonnée en cours de route.
L'intérêt de relier ces deux contes dans une continuité dramatique est qu'ils s'éclairent mutuellement, fondés sur le même type de récit mythique. Le premier conte «Vava Inouva» relève de la poésie des légendes héritées de nos aïeux.
Le second conte, «Dans la nuit», tout en déconstruisant un récit fabuleux rejoint le premier dans la réhabilitation d'une morale pédagogique retrouvée.
Pour en revenir aux sitcoms réalisés par Benmokhtar pour le compte de la télévision, on citera donc Flifla et Toki, un sitcom en huit épisodes s'adressant aux enfants, et qui a été diffusé en 2003 et rediffusé plusieurs fois de suite dans la tranche horaire de l'après midi. Il s'agit de l'histoire d'un lion de l'Atlas (Toki) qui s'est échappé d'un cirque, et d'un piment mutant de laboratoire, Flifla, qui s'est également évadé des griffes d'un professeur en manipulation génétique. Cet animal et ce végétal humanoïdes, qui bien entendu savent parler et ont acquis la station debout, vont l'un après l'autre frapper à la porte de deux enfants, (un petit garçon Réda et sa sœur Zakia) et vont devenir leurs amis. Quant à Pizza Houma, un sitcom en 12 épisodes en direction de la jeunesse, il a été diffusé par l'ENTV en 2005. Les épisodes de 26 minutes sont indépendants les uns des autres.
Un monde pour adolescent
Le sitcom met en scène la vie de trois adolescents et de trois adolescentes, en visant en premier lieu le divertissement.
Des intrigues vont se nouer mettant en scène les relations quotidiennes entre des adolescents fougueux qui nourrissent chacun des sentiments qu'ils n'arrivent pas toujours à exprimer, mais c'est aussi des adolescents qui sont plein d'ambitions, comme tous les jeunes de leur âge. L'un s'intéresse à l'informatique, l'autre veut créer une agence de communication, l'autre qui a échoué dans ses études voudrait partir voyager, tel autre qui est très habile de ses mains fait des tours de magie et fait aussi de la moto. Le tournage se déroule normalement dans un espace clos : soit l'appartement, soit la pizzeria, et cela dans le souci de limiter au maximum les frais de tournage.
Des relations triangulaires vont se nouer pour épicer le tout. Salim et Zakia ont été élevés ensemble. Salim est secrètement amoureux de Zakia qui elle, le considère comme son frère. De cette relation ambiguë vont naître des quiproquos et des situations cocasses.
Les trois filles ensembles sont amoureuses de Hakim, le pizzaïolo magicien toujours bien habillé et roulant des mécaniques à bord de sa moto. Hakim lui est amoureux d'une fille qui s'appelle Nassima et qu'on ne voit jamais. Farid est bien baraqué mais il est timide. En face des filles il perd tous ses moyens. Hadj Boufars et Djamila la mère des filles sont secrètement amoureux l'un de l'autre mais ils n'osent pas se l'avouer.
Voilà en gros le monde pour enfants et adolescents dans lequel évolue notre réalisateur Rabie Benmokhtar qui n'a pas encore donné toute le mesure de son talent, faute de moyens et d'assistance de la part des structures culturelles du pays.
La projection du moyen métrage a eu lieu la dernière semaine du Ramadan à la salle de cinéma Ibn Zeydoun à Ryad el Feth, en présence d'une assistance nombreuse.
Il s'agit de deux contes du terroir, bien connus de nos grands-mères, à savoir Vava Inouva et Mqidech, qui ont été rassemblés dans un moyen métrage de 90 minutes par le réalisateur Rabie Benmokhtar. Programmé et subventionné par le ministère de la culture dans le cadre d'Alger, capitale de la Culture de l'année arabe 2007, le film avait pour ambition de faire une lecture de la guerre de Libération à travers la trame du conte de Mqidech. On ne retrouve pas cette idée de départ dans le produit final, d'où la difficulté à relier dans un même produit des thèmes aussi différents, de mêler dans une tentative presque philosophique la réalité atroce de la guerre, avec son lot de souffrances, de privations, de torture, avec une fiction somme toute bon enfant, et dans lequel le merveilleux le dispute à l'imaginaire.
Globalement, on peut dire que Rabie Benmokhtar s'intéresse de près au monde des enfants, sans doute parce qu'il est resté lui-même un grand enfant.
Par ailleurs, on doit le signaler, c'est certainement le premier film réalisé en langue tamazight dans le cadre d'Alger culture arabe. C'est donc pratiquement une première. Il y a eu avant cela, mais c'était dans un autre cadre, les films de Bouguermouh, qui a travaillé sur le roman culte de l'écrivain Mouloud Mammeri, "La colline oubliée", et puis il y a eu aussi le film de Azzedine Medour, «la montagne de Baya» dans lequel Benmokhtar lui-même a contribué pour une grande part en tant qu'assistant réalisateur, et tout dernièrement, il y a le film de Hadjadj, "Machahou" (raconte moi une histoire). Tous ces produits, qu'on le veuille ou non, participent à constituer au fil du temps ce qu'on peut appeler un répertoire du film amazigh, avec ses hauts et ses bas, car il faut- bien le dire, comme partout ailleurs, il n'y a pas que des chefs-d'œuvre. Mais c'est en tournant des films dans cette langue, mais surtout en investissant le patrimoine culturel de cette région qu'on peut parvenir à créer un semblant de filmothèque. Les subventions concernant ce genre de produits ne sont pas florès, d'où cette idée ingénieuse à jongler avec les événements comme Alger culture de la culture arabe 2007.
Des contes du terroir
Quant aux deux contes traités dans le film ils sont emblématiques et bien connus du public algérien. Le premier Vava Inouva, pour avoir été adapté en chanson par le chanteur Idir, et c'est devenu, comme chacun le sait, un tube international au cours des années 70, ayant été traduits dans la plupart des langues du monde. Quant à Mqidech, il fait pratiquement partie de notre quotidien, au même titre que le personnage mythique de Djeha. Mqidech est un personnage de conte plein de malice, qui aura à se jouer de la voracité et de la bêtise de l'ogresse, Etsaryel, appelée ici Yema Jida, et de sa fille Loundja, belle mais tout aussi naïve. Et puis, grâce à la bande dessinée du même nom, le personnage Mqidech a été popularisé dans le milieu enfantin.? On ne sait d'ailleurs pas quelles sont les raisons qui ont provoqué l'arrêt d'une B. D. aussi populaire et utile au développement de l'éveil intellectuel des enfants. Bref.
Pour en revenir à Benmokhtar, il faut donc savoir que ce réalisateur est surtout connu pour ce qu'on appelle des sitcom pour enfants et adolescents. A ce titre, il a eu à réaliser deux travaux très intéressants pour le compte de la Télévision nationale, à savoir Flifla et Toki et Pizza Houma, que de nombreux jeunes téléspectateurs ont appréciés, et qui ont été projetés dans des tranches horaires réservée aux enfants et aux jeunes.
Pour en revenir à Inouva, il faut savoir que c'est le mercredi 24 janvier 2007 que le réalisateur Rabie Ben Mokhtar a donné le premier tour de manivelle de ce moyen métrage intitulé "D'un conte à l'autre" au village de Moknéa, commune d'Ifigha, Azazga, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
On peut lire dans le synopsis distribué à la presse à cette occasion que les contes véhiculent très souvent des valeurs morales anciennes qui ont forgé l'éducation et la force de caractère de nos parents et grands-parents qui, malgré les privations d'une existence très difficile, ont su mener une vie plus ou moins confortable. Le premier film : «La légende de Vava Inouva» sera raconté en restant fidèle à la structure narrative du conte : une structure linéaire par le biais de laquelle on initie les enfants à la structure d'une histoire : un début, un héros, les aventures du héros, les problèmes qu'il rencontre dans sa quête et le dénouement. D'une façon plus prosaïque, il s'agit de l'histoire d'un vieil homme qui volera un morceau de viande dans une offrande (timechret), cérémonie rogatoire traditionnelle au cours de laquelle les villageois ont égorgé un bœuf pour prier Dieu de faire tomber la pluie, à la suite d'une sécheresse qui aura duré plusieurs années et qui a entraîné la famine dans la contrée. Le sol s'ouvre sous les pieds du vieux et il sera prisonnier de la terre. Ses enfants lui construisent une cabane, et sa petite fille Ghriva viendra lui apporter à manger tous les jours, jusqu'au jour où l'ogre (Ouaghzen) s'aperçoit de ce manège et viendra dévorer le vieux.
Le deuxième film : « Dans la nuit », est une adaptation des aventures de Mqidech, dont le récit est raconté à une période contemporaine (la Guerre d'Algérie). Tout au long du récit de la grand-mère se greffent les interventions des enfants qui réagissent avec un esprit d'analyse et de critique (ils décortiquent ou détruisent peu à peu l'histoire). Comme on l'a dit plus haut, cette partie du film concernant la Guerre d'Algérie sera abandonnée en cours de route.
L'intérêt de relier ces deux contes dans une continuité dramatique est qu'ils s'éclairent mutuellement, fondés sur le même type de récit mythique. Le premier conte «Vava Inouva» relève de la poésie des légendes héritées de nos aïeux.
Le second conte, «Dans la nuit», tout en déconstruisant un récit fabuleux rejoint le premier dans la réhabilitation d'une morale pédagogique retrouvée.
Pour en revenir aux sitcoms réalisés par Benmokhtar pour le compte de la télévision, on citera donc Flifla et Toki, un sitcom en huit épisodes s'adressant aux enfants, et qui a été diffusé en 2003 et rediffusé plusieurs fois de suite dans la tranche horaire de l'après midi. Il s'agit de l'histoire d'un lion de l'Atlas (Toki) qui s'est échappé d'un cirque, et d'un piment mutant de laboratoire, Flifla, qui s'est également évadé des griffes d'un professeur en manipulation génétique. Cet animal et ce végétal humanoïdes, qui bien entendu savent parler et ont acquis la station debout, vont l'un après l'autre frapper à la porte de deux enfants, (un petit garçon Réda et sa sœur Zakia) et vont devenir leurs amis. Quant à Pizza Houma, un sitcom en 12 épisodes en direction de la jeunesse, il a été diffusé par l'ENTV en 2005. Les épisodes de 26 minutes sont indépendants les uns des autres.
Un monde pour adolescent
Le sitcom met en scène la vie de trois adolescents et de trois adolescentes, en visant en premier lieu le divertissement.
Des intrigues vont se nouer mettant en scène les relations quotidiennes entre des adolescents fougueux qui nourrissent chacun des sentiments qu'ils n'arrivent pas toujours à exprimer, mais c'est aussi des adolescents qui sont plein d'ambitions, comme tous les jeunes de leur âge. L'un s'intéresse à l'informatique, l'autre veut créer une agence de communication, l'autre qui a échoué dans ses études voudrait partir voyager, tel autre qui est très habile de ses mains fait des tours de magie et fait aussi de la moto. Le tournage se déroule normalement dans un espace clos : soit l'appartement, soit la pizzeria, et cela dans le souci de limiter au maximum les frais de tournage.
Des relations triangulaires vont se nouer pour épicer le tout. Salim et Zakia ont été élevés ensemble. Salim est secrètement amoureux de Zakia qui elle, le considère comme son frère. De cette relation ambiguë vont naître des quiproquos et des situations cocasses.
Les trois filles ensembles sont amoureuses de Hakim, le pizzaïolo magicien toujours bien habillé et roulant des mécaniques à bord de sa moto. Hakim lui est amoureux d'une fille qui s'appelle Nassima et qu'on ne voit jamais. Farid est bien baraqué mais il est timide. En face des filles il perd tous ses moyens. Hadj Boufars et Djamila la mère des filles sont secrètement amoureux l'un de l'autre mais ils n'osent pas se l'avouer.
Voilà en gros le monde pour enfants et adolescents dans lequel évolue notre réalisateur Rabie Benmokhtar qui n'a pas encore donné toute le mesure de son talent, faute de moyens et d'assistance de la part des structures culturelles du pays.


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