Créé le mercredi 10 juillet 2013 17:20 Rien ne va plus chez les robes noires. En effet, depuis l'amendement du projet de loi portant organisation de la profession d'avocat par l'Assemblée populaire nationale il y a quelques jours, l'atmosphère n'est plus vraiment au beau fixe. Cela dit, la situation s'était a priori calmée après la rencontre qui a réuni, lundi dernier, le ministre de la Justice, Mohamed Charfi, et les membres des barreaux algériens, à l'hôtel El Djazair. La discussion avait tourné essentiellement autour de la réforme de certains articles de la fameuse loi, notamment le 9 et le 24. A la fin de la rencontre, et selon les déclarations respectives des différents pro-tagonistes, à savoir Mohamed Charfi, Mustapha Anouar (président de l'Union nationale des barreaux algériens) et Me Abdelmadjid Sellini (bâtonnier d'Alger), toutes les parties étaient satisfaites des réformes apportées à la loi. Cependant, tout le monde ne semble pas d'accord avec ces arrangements. Ainsi, certains membres du barreau d'Alger demandent aujourd'hui à ce que soit organisée une assemblée générale extraordinaire, et ce, pour obtenir des explications quant aux déclarations du bâtonnier d'Alger, Me Abdelmadjid Sellini. Ce dernier qui s'est exprimé sur le texte de loi en marge de la rencontre de lundi, l'aurait qualifié d'« acceptable », alors qu'il était, il y a quelque temps encore, à la tête du mouvement de contestation soutenu par le bâtonnat d'Alger. Certains membres du Conseil de l'ordre des avocats d'Alger lui reprocheraient ses propos concernant ladite loi, jugés proprement contradictoires, loi, qui plus est, a déjà été adoptée par l'APN et qui sera soumise au Conseil de la nation à la prochaine session parlementaire. «Plusieurs dizaines d'avocats d'Alger ont déjà signé une pétition demandant la tenue d'une assemblée générale extraordinaire. Ils souhaitent obtenir des explications sur les déclarations contradictoires de Me Sellini », a déclaré mardi dernier, Me Abderrezak Chaoui, membre du Conseil de l'ordre. «On nous dit, aujourd'hui, que ce texte est acceptable alors qu'il y a quelques jours encore, il ne l'était pas. Ce n'est pas logique!», affirme-t-il encore. « Le Conseil de l'Ordre des avocats d'Alger avait proprement rejeté ce projet de loi », rappelle Me Kamel Allag, un autre membre du Conseil. « Quelles qu'en soient les raisons, il est intolérable qu'il change de position et qu'il aille à l'encontre de celle soutenue par le Conseil de l'Ordre », toujours selon Me Allag. D'après ces deux représentants du Conseil de l'Ordre des avocats, nombreux sont leurs collègues qui ne connaissent toujours pas les dispositions inscrites dans le texte adopté par l'APN et qui sera présenté au Conseil de la nation à la prochaine session d'automne du Parlement. De fait, chose incroyable, la grande majorité des membres du conseil de l'ordre n'a toujours pas vu le texte. Quoi qu'il en soit, une réunion du Conseil de l'ordre des avocats d'Alger se tiendra certainement dans les jours à venir, et si la question reste toujours en suspens, une assemblée générale sera très probablement organisée par le Conseil de l'ordre des avocats pour décider de la ligne de conduite à adopter face à cette nouvelle loi. Sabrina Aksouh