Abdellah CHEBBAH Mai, 2020 Les générations montantes qui vont se succéder dans les années à venir vont métamorphoser l'image de l'Algérie. Le génie et la maturité par lesquels elles s'expriment aujourd'hui, ne laisse personne dans le doute. Sans moyens, sans libertés, sans aides, elles ont démontré depuis le 16 février 2019 que le mot ‘'impossible'' ne figure plus dans leur lexique. Cette jeunesse qui n'a plus rien à perdre, affiche ouvertement, de façon pacifique et tolérante, son mécontentement et ses façons de faire. On a beau la traiter de tous les noms, mais une chose est sûre et certaine, c'est qu'elle désire vivre et sortir de cette latente et lancinante situation de laisser pour compte. C'est de leur avenir et de leur destin qu'il s'agit. Ces jeunes ne demandent pas plus que de vivre paisiblement dans leur pays où leurs droits, leurs libertés et leurs doléances soient reconnus et pris en compte et que leurs rêves puissent être réalisables. Le hirak par lequel ils s'expriment n'est pas un parti politique où une cooptation de certaines personnes qui donnent l'impression d'autoproclamés. Bien au contraire, ces personnes expriment en des termes politiquement correctes ce que le citoyen lambda ne sait pas formuler. Il n'a aucune prétention d'accéder au pouvoir, c'est uniquement un mouvement qui revendique pacifiquement le droit d'écoute et de parole d'un pouvoir sclérosé et obstiné dans sa gouvernance archaïque et frauduleuse qui décide du destin de tout un peuple. Ces jeunes hirakistes n'ont nullement besoin de représentativité. Ils représentent tous une même cause. Leurs slogans sont tellement significatifs que le dernier des mortels comprendra la signification. Le système n'a pas fait ses preuves et continue à perdurer dans son obstination à réduire cette jeunesse à un danger nocif aux intérêts de la nation par toute sorte de subterfuges. Ceux qui poussent à une quelconque représentativité feront le jeu du système en le pérennisant. Prémunir cette jeunesse de représentativité n'a aucun sens ni raison pour le moment. Le jour où ceux qui insistent pour le maintien de ce système par la soumission et la servitude comprendront que leurs jours sont comptés et que par conséquent leur seul salut est de rejoindre le hirak, ce jour là ce système s'effondrera de lui-même. Les représentants de ce mouvement de revendications seront alors élus par le peuple pour reprendre la relève et fondé un Etat-nation. Des élections se tiendront dans la transparence pour élire tous les commis de l'état, du chef de Daira au président de la république. L'armée rejoindra ses quartiers dont son rôle sera d'assurer la sécurité du pays et la souveraineté de son peuple. Le Hirak n'a aucune dent contre l'armée, la présidence ou une toute autre institution. Il veut uniquement être entendu dans ses doléances. En bref, plus les quelques imposteurs de ce système s'entêtent à se maintenir et plus leur reddition de compte sera certaine, car l'histoire ne pardonne pas.