Lila Borsali revient à Alger pour la promotion d'un nouvel album intitulé «Pour l'espoir». Innovatrice, la chanteuse andalouse tente une nouvelle expérience, celle d'une création originale. II s'agit d'un court métrage intitulé «Laissez-moi aimer», un fait nouveau dans le monde de la musique andalouse, une création sublime qui avait subjugué les conviés lors de l'avant-première du court métrage réalisé par le cinéaste Belkacem Hadjadj. L'œuvre nous fait voyager dans l'histoire, celle d'une nouba andalouse, chorégraphiée dans un décor contemporain, celui du métro d'Alger, sur le thème universel de l'amour souvent empêché de s'exprimer, mais jamais vaincu. Le point de départ dramaturgique prend sa source dans une légende, celle de l'idylle contrariée de Aassim, le musulman, et Isabelle, la catholique, dans l'Andalousie arabe. La légende prend alors l'allure d'un voyage fantasmatique à travers le temps et l'espace. Il croisera dans ses diverses «stations» — qui seront, en fait, celles du métro — des couples mythiques qui symbolisent l'idéal amoureux : Roméo et Juliette, Isabelle et Aassim, Antar et Abla, Mejnoun Leïla. La réflexion se prolongera et basculera vers de jeunes anonymes comme on en rencontre tous les jours, partout dans le monde et ici, à Alger... L'inspiration vient d'une pièce musicale, Andalouse, composée par le Pr Toufik Benghabrit et chantée par Lila Borsali. Cette «chanson» est le résumé de la nouba, objet du 5e album. En effet, l'album se compose d'une nouba entière (touchia, mçaddar, btayhi...) avec, à la fin, cette pièce musicale qui sera la base sonore du court métrage. Composée de plusieurs rythmes et modes, cette chanson exprimera le thème global de l'album qui est l'acceptation de l'autre et le vivre-ensemble. Le texte de la pièce y rajoute des dimensions thématiques et expressives supplémentaires. En effet, s'il s'inscrit dans la tradition poétique du genre, il y sème une formulation résolument moderne du droit à l'amour, à travers un leitmotiv clair : «Laissez-moi aimer qui je veux !» Celle qui pourrait revendiquer un statut d'icône en Algérie et à l'international tant sa popularité a dépassé nos frontières, n'a pourtant jamais mis la notoriété dans sa liste de ses priorités. Elle lui a préféré le plaisir de chanter, d'interpréter et de partager un moment de joie avec son public qui, à chaque rencontre, est de plus en plus nombreux et avide de nouvelles créations.s Lila Borsali, par ailleurs, devait animer hier, samedi 24 mars à 19h à l'Opéra d'Alger Boualam-Bessaïh, un premier concert, évènement coïncidant avec la sortie de son nouvel album Pour l'espoir, un spectacle alliant musique, danse et théâtre et qui s'articulant autour d'un thème rassembleur : L'amour, l'acceptation, la tolérance, le savoir vivre ensemble ! En un mot, l'«espoir». R. C.