Rien ne va plus à l'EHS de Sour-el-Ghozlane. Dimanche, les médecins psychiatres exerçant au sein de cet établissement hospitalier spécialisé, inauguré en 2016, à Sour-el-Ghozlane, à 30 kilomètres au sud de Bouira, ont entamé une grève de deux jours, «reconductible» selon le Dr Ferroukhi que nous avons contacté par téléphone et qui parlait au nom de ses camarades grévistes. Selon lui, la décision de faire grève a été prise après avoir épuisé toutes les voies du dialogue. Ainsi, notre interlocuteur évoque trois points, objet du malaise qui règne au sein de cet établissement. Il y a d'abord le manque de moyens pour exercer un travail adéquat et une prise en charge efficace des malades, à savoir le manque d'un laboratoire d'analyses et le manque de logements de fonction décents pour les médecins psychiatres, qui se voient parcourir pour certains d'entre eux, plus de 300 kilomètres en aller et retour, entre Alger et Sour-el- Ghozlane. Dr Ferroukhi évoque également la pression exercée sur eux par les accompagnateurs des malades dont certains, ont déjà agressé trois de leurs collègues, à l'intérieur de l'établissement. Et là, selon notre interlocuteur, quand ces médecins agressés, ont envoyé des rapports à la direction de l'EHS dans l'espoir d'un soutien et d'une solution pour leur assurer une sécurité, celleci les a renvoyés vers la Sûreté de daïra pour y déposer plainte. Autre problème évoqué, la pression du travail liée au transfert des malades depuis le service de psychiatrie existant dans l'EPH de Sourel- Ghozlane, vers l'EHS sans que le personnel médical et paramédical soit revu à la hausse. Des médecins restés sans salaire depuis 9 mois pour 5 d'entre eux sur les 10 qui y exercent, ainsi que le non-versement des indemnités de garde pour tous les médecins, l'absence de promotion, sont autant de points de discorde évoqués par le Dr Ferroukhi qui rappelle que sur les 10 médecins spécialistes qui exercent à l'EHS, deux sont en congé de maladie et un troisième a refusé de les suivre dans leur mouvement de grève. Par ailleurs, du côté de la DSP et par la voie de sa cellule de communication, des précisions concernant cette grève jugée illégale, ont été envoyées à la presse. Ainsi, la DSP de Bouira, et sur le point relatif au manque du personnel, rappelle que l'EHS emploie 43 paramédicaux, alors que pour le retard dans la perception du salaire, les grévistes ont été informés que leurs salaires seront versés début juin. Pour les logements de fonction, la DSP rappelle que trois logements de fonction ont été octroyés à des médecins exerçant dans cet établissement mais ils les ont refusés. Enfin, la DSP rappelle que la direction de l'EHS a tenté de faire une rencontre de conciliation le 17 mai dernier, mais les médecins spécialistes ont insisté sur leur action de grève. Par conséquent, lit-on toujours dans le communiqué de presse de la DSP, des mesures réglementaires en pareilles circonstances seront prises à l'encontre de ces médecins grévistes. Yazid Yahiaoui