Au lendemain des �v�nements qui ont endeuill� la population de Boukanoun suite au d�c�s du jeune Amine, un �trange calme r�gne sur les lieux. Aucun incident n�est signal�, certes, mais l�ambiance est toujours tendue et la situation peut d�g�n�rer � tout moment, car il y a eu des arrestations parmi les �meutiers dont le nombre est estim� � 2 000. Selon les informations en notre possession, le jeune Amine, �tudiant � l�Universit� de Tlemcen, ne venait pas du Maroc. Il �tait sur le tron�on routier entre Bab El- Assa et Boukanoun, quand il a �t� rep�r� par les douaniers qui l�ont poursuivi jusqu�au village Ouled Sellam, � 4 km de Bab El-Assa, o� a eu lieu le drame. On ne sait toujours pas les causes du choc mortel du v�hicule que conduisait la victime. Selon une information �manant de la Direction r�gionale des douanes, le v�hicule que conduisait le fuyard s�est renvers� (une autre version fait �tat d�un choc contre une voiture de douanes). Gravement bless�, le jeune Amine rendra l��me � l�h�pital de Maghnia. L�annonce de sa mort provoquera une v�ritable r�bellion de la population qui s�en est prise aux biens de la Douane. Les �meutiers se sont dirig�s vers le parc et incendi� tous les v�hicules (170 voitures de saisie, 4 voitures administratives et 4 autres appartenant � des douaniers). On apprend d�autre part que c�est gr�ce au renfort de la brigade anti-�meutes d�Oran que le pire a �t� �vit� dans cette bande frontali�re. Une vingtaine de personnes ont �t� arr�t�es pour troubles � l�ordre public et d�gradation de biens de l�Etat. De son c�t�, la Gendarmerie a ouvert une enqu�te sur ce drame. La localit� de Boukanoun est connue pour �tre une zone de troc mais c�est le trafic du gasoil qui reste la principale activit� des jeunes ch�meurs qui, souvent, sont employ�s par des r�seaux intouchables, qui activent des deux c�t�s de la fronti�re. Bien s�r, ces �v�nements sont interpr�t�s diff�remment. Certains parlent de manipulation, mais une chose est s�re, personne n�arr�tera les �hallabas�. Un vieux de la r�gion nous dira tout simplement que plus de 400 000 personnes vivent de ce trafic � l�ouest du pays, et les pouvoirs publics sont loin d�ignorer cette r�alit�. Rappelons, toutefois, que ces derniers temps, beaucoup de trafiquants ont trouv� la mort sur cette bande frontali�re. En attendant les r�sultats de l�enqu�te, les citoyens ont repris leurs activit�s quotidiennes et les notables appellent au calme. Selon une information qui nous est parvenue, les parents de la victime ont d�cid� de porter plainte.