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Quand «kan ya ma kan» rencontre «amachahou»
«La Nuit du conte» à Alger
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 06 - 2018

Sous le slogan intraduisible de «Hadjitek ma djitek», la médiathèque Mentouri, à Alger-Centre, abrite, depuis le début du Ramadhan, des «Nuits du conte», organisées par l'Etablissement arts et culture de la wilaya d'Alger. L'auteure Zakya Gaouaoui et la conteuse Aït Kaki sont les animatrices de la rencontre de lundi soir.
Avant de donner la parole à ses invités, la poétesse Fouzia Laradi, modératrice de la rencontre, souligne l'importance de l'écriture des contes populaires dans le dialecte de leur région d'origine car c'est ce qui fait leur charme. Elle demande aussi à Zakya Gaouaoui, l'auteure du beau livre Contes et légendes d'El-Kantara, paru aux éditions Naït en 2016 dans le cadre de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», les raisons de son choix d'un recueil de contes populaires de la région des Aurès.
Zakya Gaouaoui, déjà auteure du roman Passions en tumulte (Editions Naït, 2014), raconte alors de bons souvenirs de la famille réunie autour du grand- père conteur. Ces contes, bien plus tard, seront recueillis par l'auteure qui a puisé dans ses souvenirs ainsi que ceux de ses trois tantes. Elle explique aussi que la volonté d'écrire un recueil de contes algériens lui est venue après avoir constaté que dans les salons de livres en Algérie, il n'y avait que des livres de contes étrangers notamment «Cendrillon» sous différentes traductions. Mme Aït Kaki, ancienne enseignante, choisit la plupart du temps des contes ayant des thèmes pédagogiques.
Fouzia Laradi demande à ses deux invitées de conter une histoire de leur choix à l'assistance. «Amachahou», commence Mme Aït Kaki, très élégante dans sa robe kabyle traditionnelle. En kabyle, elle raconte une belle et longue histoire d'une femme blanche qui n'est pas reconnue par ses sept frères parce qu'elle est devenue noire après avoir bu l'eau d'une fontaine noire. Par contre, ils considèrent comme leur sœur la servante noire devenue blanche après s'être désaltérée dans une fontaine blanche. Bien plus tard, un sage leur conseille d'enlever les foulards qui couvrent les têtes des deux filles. Celle qui a les cheveux lisses est leur sœur même si elle est noire et celle qui a les cheveux crépus est la servante même si elle est blanche. «Quelle est la morale de cette histoire ? demande quelqu'un dans la salle. «La morale de l'histoire, c'est à vous de la trouver. Un conte se raconte, mais ne s'explique pas», lui répond Madame Aït Kaki. Presque à l'unanimité, les présents estiment que la morale de l'histoire est que l'apparence compte peu et le plus important est ce qu'il y a au fond du cœur de la personne.
Mme Gaouaoui commence son histoire, tout aussi belle, par le traditionnel «kan ya ma kan fi qadim ezzaman». En arabe dialectal, elle raconte une histoire émouvante. Il était une fois un village. Ses habitants étaient tous «khemas» chez le riche et puissant Si Belgacem. Dans ce village vivait une famille de onze enfants, tous des mâles. Le douzième est d'une telle beauté, avec ses grands yeux «verts comme l'herbe». Sa mère a peur du mauvais œil. Elle lui donne le moche prénom de «Khamoudj» (Le Sale, un peu comme Cendrillon) et le laisse toujours mal habillé, mal coiffé, le visage barbouillé de cendres et de terre. Malgré ça, il est très beau. Khamoudj a grandi. Toutes les filles du village sont amoureuses de lui et chacune d'elles espère devenir l'élue de son cœur. Mais lui, refuse de se marier malgré l'insistance de sa mère. Khamoudj qui travaille chez Si Belgacem porte un sac de blé et un sac d'orge. Tout à coup, il voit une très belle fille. C'est le coup de foudre ! Mais la jolie Zeïneb est la fille de Si Belgacem qui refuse de la donner à un roturier. De chagrin, le pauvre Khamoudj tombe malade. Il reste au lit une année entière. Khamoudj revient à la vie comme si rien ne s'est passé. C'est l'été. Il fait très chaud ce jour-là. Il fait tellement chaud qu'un incendie se déclare dans la ferme de Si Belgacem. Le feu emporta tous les biens de Si Belgacem qui se retrouva sans le sou. Sa fille Zeïneb, peu habituée aux difficultés de la vie, tomba malade. Khamoudj au grand cœur aida matériellement Si Belgacem et sa famille mais ne peut épouser Zeïneb, car il était déjà marié et heureux avec la très charmante El Aâdra (La Belle). Zeïneb est restée célibataire. Si Belgacem, qui, maintenant fait la prière, sentant sa mort prochaine, demanda pardon à Khamoudj et à tous les villageois. En son for intérieur, il se dit : «Je me suis mal conduit avec Khamoudj quand j'étais riche et il n'y a que lui qui m'a aidé quand je suis devenu pauvre.»
«La morale de cette histoire est qu'il ne faut jamais opprimer et humilier les gens, car la vie tourne et les premiers aujourd'hui peuvent se retrouver demain derniers», explique Zakya Gaouaoui.
«Hadjitek ma djitek» ! ll est minuit passée. C'est la fin de cette mémorable «Nuit du conte», à l'ombre des bougies.
Kader B


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